Rue aux Fèves — Wikipédia

Le cabaret du Lapin Blanc, dans la rue aux Fèves.

La rue aux Fèves est une ancienne rue de Paris, aujourd'hui disparue. Elle était située quartier de la Cité, sur l'île de la Cité et a disparu lors de la reconstruction du bâtiment de la préfecture de police de Paris.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Selon Jean de La Tynna, certains pensent qu'elle est nommée vicus Fabarum (« rue aux Fèves »), parce que l'on prétend qu'on y vendait des fèves[1], tandis que d'autres croient que c'est la vicus Fabrorum (« rue aux Febvres » ou « Fèvres ») en s'appuyant sur d'anciens titres et plans, parce qu'elle était habitée par divers « fèvres[1] ».

Les deux étymologies peuvent se justifier car Guillot de Paris, dans son poème Le Dit des rues de Paris, écrit concernant cette rue :

[…] Descent droit en la rue à Fèves
Par de ça la maison o Fèvre […][1].

La rue du Four-Basset qui la reliait à la rue de la Juiverie fut supprimée en 1730.

Situation[modifier | modifier le code]

La rue était située entre la rue de la Vieille-Draperie (rue de Constantine, actuelle rue de Lutèce après 1837) et la rue de la Calandre[2]. Après le percement de la rue de Constantine, la rue Sainte-Croix-en-la-Cité la prolongeait au nord. Au sud, elle était prolongée par le passage Saint-Germain-le-Vieux jusqu'à la rue du Marché-Neuf[3].

Juste avant la Révolution française, elle était à cheval sur plusieurs paroisses : Sainte-Croix au nord, Saint-Landry, Saint-Pierre-des-Arcis au centre et Saint-Germain-le-Vieux au sud[4]. Pendant la Révolution française, elle fait partie de la section de la Cité, qui devient le quartier de la Cité lors de la création de l'ancien 9e arrondissement en 1795[2].

Les numéros de la rue étaient noirs[1]. Le dernier numéro impair était le no 25 et le dernier numéro pair était le no 20.

Historique[modifier | modifier le code]

La mention la plus ancienne de la rue date de 1260 dans des lettres de Louis IX. Il est alors fait référence à une maison « rue aux Febvres ». Le nom de la rue fait donc référence à des marchands ou fabricants de draps. Le nom aurait par la suite été déformé en « Fèves[2] ».

En 1291, 1300, 1313 et pendant le XIVe siècle ainsi que dans plusieurs titres des siècles suivants, elle est nommée vicus Fabarum, c'est-à-dire « rue aux Fèves » (haricots).

Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris sous la forme « rue à Fèves ».

En 1702, la rue, qui fait partie du quartier de la Cité, possède 19 maisons et 3 lanternes[5].

Le chevet de l'église Saint-Martial, accessible depuis la rue Saint-Éloi, donnait sur la rue. L'église est démolie en 1722.

Lors du percement de la rue de Constantine, les premières maisons qui donnaient sur la rue de la Vieille-Draperie, (nos 1 à 7 et nos 2 à 6) sont rasées. Les immeubles construits à l'angle de la rue de Constantine sont en fort retrait par rapport aux immeubles anciens[6], la largeur minimum de la voie, assez étroite, ayant été fixée à 8 m par une décision ministérielle du 13 brumaire an X ()[2]. La rue est détruite au début des années 1860 pour permettre la construction des bâtiments de la préfecture de police de Paris[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1812.
  2. a b c et d Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 217-218 [lire en ligne].
  3. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 35e quartier « Cité », îlots no 23 et 24, F/31/90/10, îlot no 25, F/31/90/11 et îlot nos 34 et 35, F/31/90/17.
  4. Jean Junié, Plan des paroisses de Paris avec la distinction des parties éparses qui en dépendent dressé par J. Junié, ingénieur géographe de Monseigneur l’Archevêque et géomètre des Eaux et forêts de France en 1786 , Service des travaux historiques de la Ville de Paris, 1904 [lire en ligne]
  5. Description de la ville de Paris par Jean de la Caille.
  6. a et b Frères Avril, Plan d'expropriation pour la construction de la préfecture de police et du marché aux fleurs, Paris, imp. Lemercier, 1860 [lire en ligne].

Articles connexes[modifier | modifier le code]