Roger Vivier — Wikipédia

Roger Vivier
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Biographie
Naissance
Décès
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ToulouseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Roger Henri Vivier
Nationalité
Activités
Autres informations
Site web
Les chaussures, de Roger Vivier pour Christian Dior

Roger Vivier, né le à Paris et mort le à Toulouse[1], est un styliste français spécialisé dans la chaussure[2],[3]. Orphelin à l'âge de neuf ans, Vivier a étudié la sculpture à l'École des beaux-arts à Paris et ses compositions présentent un souci de forme et de texture caractéristiques d'un sculpteur. Sa création la plus connue est le talon aiguille dont il partage la paternité de création avec Charles Jourdan. Sa marque homonyme est Roger Vivier (marque).

Historique[modifier | modifier le code]

Vivier était surnommé « le Fragonard de la chaussure » et sa création « le Fabergé des chaussures »[4]. Il crée des chaussures extravagantes qu'il considérait comme des sculptures[5]. Il s'est également fait connaître grâce aux semelles compensées en 1937 portées par Marlene Dietrich[6], et au talon aiguille[7] en 1954[8]. Les talons aiguilles, de très fins et hauts talons, ont été inventés autour des années 1800, mais Vivier était connu pour développer ses idées en profondeur. Du talon aiguille il dira qu'il « termine la silhouette d’un coup de crayon ».

Il débute en 1937 rue Royale à Paris[9]. Ava Gardner, Marlene Dietrich (et ses chaussures à plateforme), Gloria Guinness (en), Cary Grant, Jackie Kennedy, Elizabeth Taylor et The Beatles étaient tous clients chez Vivier. Durant la Seconde Guerre mondiale, exilé à New York, il fabrique des chapeaux[6].

L'une de ses plus prestigieuses commandes est la réalisation des talons en chevreau doré semés de grenats (rubis) pour la reine Élisabeth II, en honneur de son couronnement, en 1953[10],[11]. Vivier a aussi mis ses créations au profit de Christian Dior de 1953 à 1963 ; c'est lui qui conçoit la toute première collection de chaussure pour Dior en 1953 et il devient le seul à qui Dior permet d'accoler son nom au sien[11]. En addition, il a expérimenté la décoration de ses chaussures avec de la soie, du tulle, des rubans, des perles, des bijoux, des joyaux, ou des broderies de chez Lesage[11] pour y créer des chaussures uniques en leur genre.

Au milieu des années 1960 Roger Vivier s'approprie la forme rectangulaire à laquelle il adjoint une boucle ; ce style devient caractéristique de son style. Durant cette période, il collabore alors avec Yves Saint Laurent[12]. Roger Vivier chausse Catherine Deneuve dans le film Belle de jour avec des escarpins vernis à boucle ; Il est alors choisi par l'actrice qui précise qu'« Saint Laurent travaillait beaucoup avec Roger Vivier, donc ce choix m’a semblé évident »[12]. À la suite de quoi le modèle de chaussure est baptisé « Belle Vivier »[12]. En 1967, c'est Brigitte Bardot qui porte ses bottes noires sur sa Harley-Davidson[6].

Christian Louboutin, qui a fait un stage chez Roger Vivier en 1988, dira de lui « Il est devenu mon mentor. Il représentait l’incarnation du Parisien élégant et distingué, courtois »[13].

Les créations de Vivier sont exposés au Costume Institute of the Metropolitan Museum of Art à New York aux États-Unis, au Victoria and Albert Museum à Londres au Royaume-Uni et au Musée du Costume et de la Mode au Louvre en France, musée qui a une collection Roger Vivier depuis 1987[réf. nécessaire]. En 2013, une exposition rassemblant 140 modèles crées par Roger Vivier a été tenu du 2 novembre jusqu'au 18 novembre au palais de Tokyo, sous le nom de "Virgule etc. dans les pas de Roger Vivier" [14],[15].

Retour de la marque[modifier | modifier le code]

Après la mort de Roger Vivier, la marque, qui était devenue un peu désuète, est relancée par l’homme d’affaires italien Diego della Valle, propriétaire de Tod's[16], qui ouvre une boutique rue du Faubourg-Saint-Honoré.

Bruno Frisoni, créateur d'origine italienne, devient directeur artistique de la marque durant une quinzaine d'années. Né en 1960 Bruno Frisoni (qui a collaboré anciennement avec les marques Jean-Louis Scherrer, Christian Lacroix, Ungaro, Lanvin (1992), Yves Saint Laurent, Givenchy et Trussardi (en)) a occupé la direction artistique de la marque depuis 2003[17], alors qu'il possède également sa propre marque depuis 1999[18] et sa propre boutique à Paris depuis 2004. Inès de La Fressange est également l'ambassadrice de la marque[19].

Gherardo Felloni grandit en Toscane ; son père travaille dans l'entreprise de chaussure familiale où le jeune Gherardo Felloni fait ses premières armes durant l'été. Il entre en stage au département chaussures de Prada à dix ans et une décennie plus tard arrive à Paris chez Dior[20]. Après quatre ans et demi, il retourne chez Prada pour la marque Miu Miu, mais tout en restant à Paris. Quatre ans après il est sollicité pour intégrer l'entreprise Roger Vivier et se voit nommé comme nouveau directeur de création en [21]. Là, de façon presque anachronique pour la marque, il crée des baskets dont la « Viv'Run » en 2019, mais également de la petite maroquinerie et des bijoux[22]. Les sacs à main griffés Roger Vivier ont également pris une importance grandissante ces dernières années[6]. Il réalise deux collections par an qu'il présente en parallèle dans des films cosignés avec Andrea Danese, ainsi que des invitées telles Catherine Deneuve, Virginie Ledoyen ou Isabelle Huppert[22]. La collection printemps–été 2024 a été présenté le 28 septembre 2023 en collaboration avec Leila Maria Fteita[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Le bottier de la haute couture est parti sur la pointe des pieds
  3. Encyclopaedia Britannica
  4. (fr) Vivier: créateur de mode. Consulté le 29 juillet 2010.
  5. (fr) Fabrication. Consulté le 29 juillet 2010.
  6. a b c et d Anne-Cécile Beaudoin, « Roger Vivier: l'art du soulier » Paris Match, 25 janvier 2012
  7. Le talon aiguille est également attribué dans certaines biographies à Charles Jourdan.
  8. (en) Italian Fashion: The History of High Heels Consulté le 29 juillet 2010.
  9. Éric Le Mitouard, « Ses chaussures sont des œuvres d’art » Le Parisien, 29 novembre 2011
  10. (en) Vivier la Reine ! Glass Magazine. Consulté le 23 octobre 2009.
  11. a b et c Jacques Brunel, « Dans le Vivier du luxe », L'Express Styles, Groupe Express, no 3247,‎ , p. 32
  12. a b et c Vicky Chahine, « Roger Vivier, une boucle, sinon rien », sur Le Point, (consulté le )
  13. Filomena Cavaliere, « Christian Louboutin », Université Sorbonne-Nouvelle (article universitaire),‎ (lire en ligne [PDF])
  14. Corinne Jeammet, « « Dans les pas de Roger Vivier », au Palais de Tokyo », sur Franceinfo: culture,
  15. Sophie Chaudey, « Le Palais de Tokyo rend hommage à Roger Vivier », sur fashion network,
  16. Marie-Laurence Grézaud, « Bruno Frisoni réinvente Roger Vivier » Paris Lifestyle.fr
  17. Véronique Deiller, « Bruno Frisoni : maître de la chaussure couture » Journal des Femmes.com, 22 octobre 2007
  18. Elvira Masson, « Cinq créateurs et leur soulier chéri » L'Express Styles, 26 avril 2010
  19. « Mode : nouveau départ pour la marque Inès de la Fressange - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  20. « Gherardo Felloni : », sur Le figaro,
  21. Anaïs Lerévérend, « Roger Vivier confie à Gherardo Felloni la direction créative », sur Fashion network,
  22. a et b Xavières Laffont, « Gherardo Felloni : dans les pas d'un géant », Challenges, no 712,‎ , p. 76-78 (ISSN 0751-4417)
  23. « Comme à l'opéra », sur Le Figaro,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Les souliers de Roger Vivier, Catalogue de l'exposition, -, Musée de la mode, 83 pages.

Liens externes[modifier | modifier le code]