Roger Boussinot — Wikipédia

Roger Boussinot, alias Emmanuel Le Lauraguais et Roger Mijema, est un écrivain, journaliste, critique, historien du cinéma et réalisateur français, né le à Tunis et mort le à Bassanne.

Historien érudit proche du mouvement libertaire, il publie en 1967 une Encyclopédie du cinéma suivie par un Dictionnaire des synonymes, analogies et antonymes et, en 1982, d'un abécédaire, Les Mots de l'anarchie[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Petit fils de « brassiers », paysans qui n’avaient que leurs bras pour vivre, et fils d'un instituteur anarchiste, Roger Boussinot nait à Tunis, où son père, Charles Boussinot (1896-1969), avait fui l’enrôlement en 1914 et promeut la pédagogie Freinet. Il gardera de ce père, plume du syndicalisme révolutionnaire, journaliste du Combat syndicaliste et membre en 1933 du comité fondateur du Parti communiste tunisien, une profonde culture de gauche, des amitiés et des compagnonnages communistes et libertaires.

Il suit des études de philosophie à Bordeaux puis à Paris. Le , à l'initiative d'un comité d'étudiants, il se rend, seul et impuissant, dans le quartier Saint-Paul cerné par la police dans l'espoir naïf d'aider les « Juifs » à échapper à la rafle du Vel'd'Hiv. Avec l'aide spontanée des souteneurs du quartier, il réussit à exfiltrer une jeune fille qui préfère finalement rejoindre ses parents capturés. Meurtri par son échec[2] et écrasé par la culpabilité d'avoir voulu dès le lendemain oublier cette histoire[3], il ne retrouvera le souvenir de cette journée que dix huit ans plus tard et en livrera le récit autobiographique[4]. Les Guichets du Louvre, témoigne du zèle de la police française et dénonce la compromission de l'UGIF.

À la Libération, Roger Boussinot travaille comme journaliste spécialiste du cinéma et devient directeur de l’Agence littéraire et artistique parisienne. Il collabore aux journaux Action et Arts ainsi qu'à la revue L'Écran français, dont il devient le rédacteur en chef en mars 1950[5].

Adepte de Diderot, il publie des ouvrages consacrés au cinéma. Un pamphlet visionnaire en 1957: Le Cinéma est mort, vive le cinéma  mais surtout la monumentale Encyclopédie du Cinéma (Bordas). La subjectivité, pourtant précieuse, dont il y fait montre lui a souvent été reprochée. Prolifique, il publie également une vingtaine de romans, dont plusieurs sont portés à l'écran. Il réalise des films pour le cinéma et la télévision, produit des émissions de télévision (Démons est merveilles du cinéma, Visages du cinéma…)[6].

Humaniste et libertaire, il a été de 1977 à 1995 le maire de Pondaurat, commune rurale de la Gironde où il a initié un programme culturel. Il a été en 1992 candidat aux élections régionales sous l'étiquette écologiste aux côtés de Jean Vautrin et de Noël Mamère.

Œuvre écrite[modifier | modifier le code]

Romans
Sous le pseudonyme de Roger Mijéma
  • Les Doigts, Tchou Cercle du livre précieux, 1963 (réédition, Gaïa Éditions, 2001)
Sous le pseudonyme d'Emmanuel Le Lauraguais
Préface

Collectif - L'affaire de tout un siècle , Michel Slitinsky . Éditions Le Bord de l'eau 2000 . (ISBN 2-911803-24-8)

Théâtre[modifier | modifier le code]

Ulysse ou la guerre blonde, 1958, Théâtre du Ranelagh[6]

Œuvre filmée[modifier | modifier le code]

Scénarios de cinéma[modifier | modifier le code]

Scénarios de télévision[modifier | modifier le code]

  • 1970 : Le Sixième Sens (Louis Grospierre - feuilleton en 10 épisodes)
  • 1971 : Les Coups (Jacques Lefebvre)
  • 1973 : L'Étang de la Breure (Claude Grinberg - feuilleton en 30 épisodes)
  • 1977: Bilitis (David Hamilton)
  • 1978 : Le chien de Munich (Michel Mitrani)
  • 1979 : Le Mal bleu (Joseph Drimal)
  • 1980 : Jean Chalosse, moutonnier des Landes (Gérard Vergez)
  • 1982 : Le Bourrier (Joseph Drimal)
  • 1987 : Tout est dans la fin (Jean Delannoy)
  • 1990: Le Gorille compte ses abattis (Jean Delannoy)
  • 1994 : Des enfants dans les arbres (Pierre Boutron)

Réalisations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'Éphéméride anarchiste : Roger Boussinot.
  2. R. Boussinot, Les Guichets du Louvre, p. 140, Gaïa, Larbey, avril 1999.
  3. R. Boussinot, Les Guichets du Louvre, p. 151, Gaïa, Larbey, avril 1999.
  4. M. Mitrani, cité in Claude-Marie Trrémois, « Les Guichets du Louvre », in Télérama, Paris, 31 août 1974.
  5. Laurent Marie, Le cinéma est à nous : le PCF et le cinéma français de la Libération à nos jours, p. 87, L'Harmattan, Paris, 2005.
  6. a b et c BNF : notice

Liens externes[modifier | modifier le code]