Renato Salvatori — Wikipédia

Renato Salvatori
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Renato Salvadori dans Io, mammeta e tu en 1958.
Nom de naissance Giuseppe Salvatori
Naissance
Seravezza, Toscane
Italie
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Décès (à 55 ans)
Rome, Latium
Italie
Profession Acteur
Films notables Rocco et ses frères

Renato Salvatori, de son vrai nom Giuseppe Salvatori né le à Seravezza en Toscane et mort le à Rome, est un acteur italien. À l'affiche de très nombreuses productions italiennes à partir de 1952 — il est notamment un acteur fétiche des films de Dino Risi —, il fait également une carrière internationale, notamment en France aux côtés d'Alain Delon, où il reste principalement connu pour son rôle dans Rocco et ses frères (1961) de Luchino Visconti avec Annie Girardot qui deviendra sa femme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Bernard Blier, Renato Salvatori et Marcello Mastroianni dans Les Camarades (1963).
Avec Claudia Cardinale dans Le Pigeon (1958).
Dans Le Harem (1967).

Il est né dans le hameau de Querceta (it)[1] à Seravezza, dans la province de Lucques, le . Il travaille comme tailleur de pierre chez Henraux[2], où travaille son père Pietro, comme serveur et, l'été, comme maître-nageur dans un établissement de bains à Forte dei Marmi[2]. En 1951, à l'âge de 18 ans, il participe à une audition et est il est remarqué par Luciano Emmer qui lui offre un rôle de garçon querelleur dans Les Fiancés de Rome (1952), mais son premier rôle principal est dans La Fille du corsaire noir, réalisé par Mario Soldati en 1952.

Il commence sa carrière par des rôles de jeune premier romantique et joue notamment le rôle de Salvatori dans la trilogie de Dino Risi, dont Pauvres mais beaux (1956), Beaux mais pauvres (1957) et Pauvres Millionnaires (1958). Il connaît également le succès auprès du public dans le diptyque L'Impossible Isabelle (1957), également de Risi, et La nipote Sabella (it) (1958) de Giorgio Bianchi, aux côtés de Sylva Koscina, et dans le rôle de Mario dans Le Pigeon (1958) de Mario Monicelli et dans sa suite Hold-up à la milanaise (1960) de Nanni Loy.

Bien qu'il soit presque toujours doublé, il est également un acteur dramatique dans des films tels que Profession Magliari (1959) de Francesco Rosi avec Alberto Sordi, Les Évadés de la nuit (1960) de Roberto Rossellini et Le Harem (1967) de Marco Ferreri, mais le rôle clé de Salvatori est celui de Simone dans Rocco et ses frères (1960) de Luchino Visconti. Dans ce film, il joue un boxeur qui devient un voyou et qui viole brutalement une prostituée. Ce dernier rôle est tenu par celle qui sera sa future épouse dans la vie, l'actrice française Annie Girardot, qu'il épousera deux ans plus tard[1]. Il se lie également d'une amitié fraternelle avec Alain Delon qui, sur le déclin de sa carrière, souhaite le voir à ses côtés dans des films policiers tels que Les Granges brûlées (1973), Flic Story (1975) et Le Gitan (1975).

Sa filmographie ne manque pas de tentatives dans d'autres genres, comme La Bande Casaroli (1962) de Florestano Vancini[1], Le Glaive et la Balance (1962) d'André Cayatte ou des films polémiques et à contre-courant comme Illégitime Défense (1964) de Giuliano Montaldo, Smog (1962) de Franco Rossi et Omicron (1963) d'Ugo Gregoretti, des films qui se veulent la réponse de l'Italie à la Nouvelle Vague française.

Ses derniers rôles importants sont ceux de Queimada (1969) de Gillo Pontecorvo qui dénonce le colonialisme, Z de Costa-Gavras sur la dictature des colonels et de Le Professeur (1972) de Valerio Zurlini, toujours aux côtés de son ami Delon. Ses dernières apparitions au cinéma le cantonnent à des rôles de personnages secondaires, bien que dirigés par des réalisateurs importants tels que Francesco Rosi, Marco Ferreri, Alberto Lattuada et Bernardo Bertolucci. C'est dans le film de ce dernier, La luna (1979)[1], dans lequel il joue en caméo, que les effets de sa maladie commencent à se faire sentir.

Dernières années et mort[modifier | modifier le code]

Dans les années 1970, il commence à avoir des problèmes d'alcoolisme. Au début des années 1980, il décide d'abandonner définitivement le cinéma, un monde qui ne lui appartient plus, comme il l'explique dans un entretien[3].

En 1984, il entre au cabinet du ministre des Transports Claudio Signorile (it) en tant que chargé des relations extérieures[3], mais son organisme est déjà miné par une cirrhose du foie, qui le conduit à la mort le , à l'âge de 55 ans. Il est enterré dans la tombe familiale du cimetière de Querceta, dans la commune de Seravezza, avec ses parents et son frère Elis.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Annie Girardot et Renato Salvatori en 1974.

De son mariage avec l'actrice Annie Girardot, célébré à Paris le , il a eu une fille, Giulia Salvatori, qui est également devenue actrice. Leur relation a été ponctuée par de nombreuses infidélités, crises de jalousie et violences conjugales, notamment quand Salvatori a frappé Girardot avec un cendrier, l'obligeant à se faire refaire la bouche[4].

Ils se sont séparés par la suite mais sont restés en bons termes. Salvatori a ensuite eu un deuxième fils, Nils, avec le mannequin allemand Danka Schröder.

Postérité[modifier | modifier le code]

Sa ville natale lui a dédié l'exposition Renato Salvatori - Povero ma bello à l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort, qui s'est tenue au Palais Médicis de Seravezza du au . Il y était exposé divers documents sur l'acteur, notamment des photos, des affiches de théâtre et des documents, et il s'y est tenu divers débats et une rétrospective de ses films[5]. Y ont participé, entre autres, sa défunte compagne Danka Schröder, ses enfants Giulia et Nils, son ex-femme Annie Girardot, le critique Ugo Gregoretti et le prêtre catholique et éducateur Francesco Solinas (it)[6]. La commune de Forte dei Marmi, où il avait fait ses études secondaires, a érigé un buste à son effigie sur la promenade du front de mer de La Capannina[2].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (it) « Salvatori, Renato », sur treccani.it
  2. a b et c (it) « In degrado la scultura di Salvatori », sur lanazione.it,
  3. a et b (it) « Renato Salvatori ha lasciato il cinema », sur repubblica.it
  4. « Annie Girardot : C’était une femme martyre ! », France dimanche,‎ (lire en ligne)
  5. (it) Valeria Ronzani, « Renato Salvatori, una mostra per non dimenticarlo », sur Ilsole24ore.com
  6. (it) « Mostra retrospettiva Renato Salvatori: "Povero ma bello" », sur tapirulan.it

Liens externes[modifier | modifier le code]

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