Psaume 128 (127) — Wikipédia
Le psaume 128 (127 selon la numérotation grecque) est l'un des 15 cantiques des degrés du livre des psaumes. Le thème du psaume est le bonheur du juste.
Texte
[modifier | modifier le code]verset | original hébreu[1] | traduction française de Louis Segond[2] | Vulgate[3] latine |
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1 | שִׁיר, הַמַּעֲלוֹת:אַשְׁרֵי, כָּל-יְרֵא יְהוָה-- הַהֹלֵךְ, בִּדְרָכָיו | [Cantique des degrés.] Heureux tout homme qui craint l’Éternel, qui marche dans ses voies ! | [Canticum graduum] Beati omnes qui timent Dominum qui ambulant in viis eius |
2 | יְגִיעַ כַּפֶּיךָ, כִּי תֹאכֵל; אַשְׁרֶיךָ, וְטוֹב לָךְ | Tu jouis alors du travail de tes mains, tu es heureux, tu prospères. | Labores manuum tuarum quia; manducabis beatus es et bene tibi erit |
3 | אֶשְׁתְּךָ, כְּגֶפֶן פֹּרִיָּה-- בְּיַרְכְּתֵי בֵיתֶךָ:בָּנֶיךָ, כִּשְׁתִלֵי זֵיתִים-- סָבִיב, לְשֻׁלְחָנֶךָ | Ta femme est comme une vigne féconde dans l’intérieur de ta maison ; tes fils sont comme des plants d’olivier, autour de ta table. | Uxor tua sicut vitis abundans in lateribus domus tuae filii tui sicut novella olivarum in circuitu mensae tuae |
4 | הִנֵּה כִי-כֵן, יְבֹרַךְ גָּבֶר-- יְרֵא יְהוָה | C’est ainsi qu’est béni l’homme qui craint l’Éternel. | Ecce sic benedicetur homo qui timet Dominum |
5 | יְבָרֶכְךָ יְהוָה, מִצִּיּוֹן: וּרְאֵה, בְּטוּב יְרוּשָׁלִָם--כֹּל, יְמֵי חַיֶּיךָ | L’Éternel te bénira de Sion, et tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie ; | Benedicat te Dominus ex Sion et videas bona Hierusalem omnibus diebus vitae tuae |
6 | וּרְאֵה-בָנִים לְבָנֶיךָ: שָׁלוֹם, עַל-יִשְׂרָאֵל | Tu verras les fils de tes fils. Que la paix soit sur Israël ! | Et videas filios filiorum tuorum pax super Israhel |
Usages liturgiques
[modifier | modifier le code]Dans le judaïsme
[modifier | modifier le code]Le psaume 128 est récité entre la fête de Souccot et le Shabbat Hagadol. Il est aussi récité avant la prière Alenou, pendant l'office de Maariv, au Motzei Shabbat, c'est-à-dire le soir qui clôt le Shabbat. Il est aussi récité lors du Chema Israël, au lever et au coucher. Enfin, on trouve le verset 2 dans le Pirke Avot, aux chapitres 4 et 6[4].
Dans le christianisme
[modifier | modifier le code]Chez les catholiques
[modifier | modifier le code]Traditionnellement, ce psaume était exécuté, depuis le haut Moyen Âge, lors de l'office de none de la semaine, à savoir dès le mardi jusqu'au samedi, d'après la règle de saint Benoît fixée vers 530[5].
Dans la liturgie de la messe actuelle, la psaume 128 est le pour la fête de la sainte famille, le 33e dimanche du temps ordinaire du l’année A[6] et le 27e dimanche du temps ordinaire de l’année B. C’est aussi le psaume traditionnel pour les messes de mariage (missa votiva pro sponso et sponsa).
Mise en musique
[modifier | modifier le code]- Ce cantique fut composé par Michel-Richard de Lalande en 1698, en tant que grand motet Beati omnes (S51) qui était joué à la chapelle royale du château de Versailles, pour célébrer les offices. Le compositeur fit exécuter surtout celui-ci devant la famille royale y compris Louis XIV, en à Versailles. Connaissant aisément les psaumes, De Lalande avait sélectionné cette œuvre, notamment en raison du texte « Filii tui sicut novella olivarum in circuiti mensæ tuæ. » (verset 3) lors du départ du jeune Philippe V, nouveau roi d'Espagne et petit-fils du Roi-Soleil : « ... ce Pseaume (sic), qui convenoit si bien à ce grand Prince au milieu d'une Famille aussi nombreuse et aussi auguste ... » Aussi Louis XIV pleura-t-il de joie[7].
- Marc-Antoine Charpentier compose en 1680/1681 un "Beati omnes qui timent Dominum" H.178, pour 3 voix, 2 dessus instrumentaux, et basse continue.
- Henry Desmarest a composé un grand motet "Beati Omnes".
Notes et références
[modifier | modifier le code]- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- D’après le Complete ArtScroll Siddur, compilation des prières juives.
- Règle de saint Benoît, traduction de Prosper Guéranger, p. 46, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, réimpression 2007
- Le cycle des lectures des messes du dimanche se déroule sur trois ans.
- (en) Lionel Sawkins et John Nightingale, A Thematic Catalogue of the Works of Michel-Richard de Lalande (1657-1726), , 700 p. (ISBN 978-0-19-816360-2, lire en ligne), p. 258. voir Commentary
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- La lecture du psaume 128 avec vidéo et habillage sonore par KTOTV
- Le commentaire du psaume sur le site InterBible.org
- Le commentaire du psaume sur le site BibleEnLigne.com
- Les versets 5-6: Yevarechecha Hashem. En hèbreu. YouTube.
- Le verset 6: Uray Vanim. Shalsheles Junior. En hébreu. YouTube.