Prélude élégiaque — Wikipédia

Prélude élégiaque
page de la partition
Première page du Prélude élégiaque dans la mise en page de l'Hommage à Joseph Haydn de la Revue musicale S.I.M. (1910)

Genre Pièce pour piano
Nb. de mouvements 1
Musique Paul Dukas
Durée approximative 4 minutes 30
Dates de composition 1909
Création
Concert de la SNM,
Salle Pleyel, Paris
Drapeau de la France France
Interprètes Ennemond Trillat

Le Prélude élégiaque est une œuvre musicale de Paul Dukas écrite pour piano, composée dans le cadre de l'ouvrage collectif Hommage à Joseph Haydn impulsé par Jules Écorcheville pour la Revue musicale S.I.M. afin de célébrer le centenaire en 1909 de la mort de Joseph Haydn.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Prélude élégiaque est une commande de Jules Écorcheville pour la Revue musicale de la Société Internationale de Musique et son numéro spécial consacré à Haydn à l'occasion du centenaire de la mort du compositeur autrichien[1]. Outre Dukas, participent à cette livraison Maurice Ravel, Claude Debussy, Reynaldo Hahn, Vincent d'Indy et Charles-Marie Widor[2].

La partition de Paul Dukas, Prélude élégiaque, est composée en 1909[3], publiée dans la revue en [2], puis la même année en édition séparée par Durand[4].

Création[modifier | modifier le code]

La création se déroule à la salle Pleyel le en compagnie des autres œuvres constituant l'Hommage à Joseph Haydn, dans le cadre d'un concert de la Société nationale de musique, avec Ennemond Trillat au piano[5].

Analyse[modifier | modifier le code]

L’œuvre est construite autour d'un motif imposé, bâti sur la transposition en notes du nom de Haydn, « H.A.Y.D.N. » (si.la...sol)[6].

motif musical Haydn
Motif musical sur le nom de Haydn utilisé par Paul Dukas.

Le procédé consiste, tel le motif BACH, à donner aux lettres de l'alphabet une correspondance sous forme de notes de musique : c'est un cryptogramme musical[7] (ou une anagramme musicale selon la terminologie du musicologue Jacques Chailley[8]). La « clé » utilisée, qualifiée « d'allemande » par Jacques Chailley, dans le sens où le si naturel n'est pas représenté par un « B » comme en anglais mais par un « H » comme en allemand (selon la désignation des notes de musique en fonction de la langue)[note 1], peut se visualiser ainsi[6] :

Table de correspondance
do mi fa sol la si
A Bb
C D E F G I H
J K L M N O P
Q R S T U V W
X Y Z

La pièce est écrite en majeur, dans un mouvement « lent et recueilli »[9].

Guy Sacre interprète la pièce comme une élégie, où « le thème s'énonce en procession d'accords, et alterne avec une mélodie plus souple, ponctuée d'appels, rayée de brusques traits de triples croches »[9].

La durée d'exécution moyenne de l’œuvre est de quatre minutes trente environ[10].

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Hommage à Joseph Haydn, Hommage à Albert Roussel, Hommage à Gabriel Fauré, Margaret Fingerhut (piano), Chandos Records, CHAN 8578, 1988.
  • Dukas : Complete Piano Music, Chantal Stigliani (piano), Naxos 8.557053, 2003.
  • Hommage à Joseph Haydn, Manfred Wagner-Artzt (piano), Gramola 98831, 2008.
  • Paul Dukas, l’œuvre pour piano, Laurent Wagschal, Timpani 1C1211, 2013.
  • Origins, Ivana Gravić (piano), Rubicon RCD 1038, 2019[11].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions[modifier | modifier le code]

  • Hommage à Joseph Haydn : Six pièces pour piano-forte, Revue musicale mensuelle de la S.I.M., [2].
  • Paul Dukas, Prélude élégiaque, Durand & Cie, 1910[4].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • Jacques Chailley, « Anagrammes musicales et "langages communicables" », Revue de musicologie, vol. 67, no 1,‎ , p. 69–79 (lire en ligne, consulté le ).

Thèse[modifier | modifier le code]

  • (en) Jean-Philippe Soucy, Six French composers’ homage to Haydn : an analytical comparison enlightening their conception of tombeau, McGill University, (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le « B » signifiant « si bémol » en allemand, et le « H », « si bécarre », comme dans le motif BACH.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Chailley 1981, p. 71.
  2. a b et c « Revue musicale S.I.M. / publiée par la Société internationale de musique (section de Paris) », sur Gallica, (consulté le )
  3. Paul Dukas (1865-1935), Prélude élégiaque sur le nom de Haydn, (lire en ligne)
  4. a et b « Prélude élégiaque (Dukas, Paul) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  5. Michel Duchesneau 1997, p. 272.
  6. a et b Jacques Chailley 1981, p. 72.
  7. (en) Eric Sams, « Cryptography, musical », The New Grove dictionary of music and musicians,‎ 1980, (6th ed. of the grove dictionary), vol. 5, p. 80.
  8. Jacques Chailley, « Anagrammes musicales et "langages communicables" », Revue de Musicologie, vol. 67, no 1,‎ , p. 69–79 (ISSN 0035-1601, DOI 10.2307/928141, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Guy Sacre 1998, p. 984-985.
  10. (en-US) Hector Bellman, « Prélude élégiaque sur le nom de… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  11. Pierre-Jean Tribot, « Haydn en perspectives avec Ivana Gavric », sur Crescendo Magazine (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]