Portrait d'Antonio Martelli — Wikipédia

Portrait d'Antonio Martelli
Artiste
Date
vers 1607-1608
Type
Technique
Huile sur toile
Dimensions (H × L)
118,5 × 95,5 cm
Mouvement
Peinture baroque italienne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
OdA Pitti 717Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Portrait d'Antonio Martelli est un tableau de Caravage peint en 1607 ou 1608[1] et conservé au palais Pitti à Florence. Il présente un personnage méditatif, portant l'habit propre à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Le modèle est un chevalier appartenant à cet ordre, qui est couramment identifié avec Antonio Martelli. Néanmoins, un doute subsiste avec le grand maître de l'ordre, Alof de Wignacourt, dont Caravage peint également le portrait.

Historique[modifier | modifier le code]

Caravage crée le tableau après son départ de Naples et son installation en à Malte. Rapidement, le peintre se présente au grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Alof de Wignacourt et, désireux d'être sacré chevalier de cet ordre, il entreprend la création de tableaux en sa faveur. Le tableau est daté par les chercheurs des années 1607-1608 : 1607 selon Andrew Graham-Dixon[2] ou 1608 selon Rossella Vodret[3].

Un certain consensus est établi parmi la communauté scientifique pour identifier le modèle avec Antonio Martelli, un chevalier de l'Ordre et membre de la famille noble des Martelli de Florence[3]. Mais cela n'est pas établi avec une certitude absolue. Ainsi, un doute subsiste sur une identification avec Alof de Wignacourt qui lui ressemble beaucoup, comme il est possible de le constater dans un portrait que Caravage lui consacre à cette même période, le Portrait d'Alof de Wignacourt. De fait, il est unanimement accepté par les historiens de l'art que les deux tableaux sont chronologiquement très proches[2]. Ainsi, jusqu'au début des années 2000, certains chercheurs considèrent que le portrait peut constituer une étude préparatoire à celui d'Alof de Wignacourt[4].

Néanmoins, le tableau est désormais considéré comme légèrement postérieur au Portrait d'Alof de Wignacourt[3]. Un des éléments appuyant cette postériorité est que les mains demeurent inachevées, ce qui pourrait montrer que le tableau serait le dernier de la production maltaise du peintre, celui-ci devant fuir Malte pour la Sicile en [3].

Description[modifier | modifier le code]

Le tableau présente un personnage en buste, vu de face mais avec la tête tournée de trois-quarts. Il s'agit d'un homme dans la force de l'âge, âgé d'une soixantaine d'années[3].
La lumière crue provient de devant lui et met en exergue le côté droit de son visage, le col blanc de sa chemise et la croix blanche sur son vêtement noir, cette dernière ayant pu être décrite comme « animée comme une fleur magique, qui répand de la lumière »[5].

Analyse[modifier | modifier le code]

Le portrait se veut très réaliste, avec notamment des effets de lumière qui soulignent les rides sur le visage du modèle.
L'homme est représenté en chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem avec tous les éléments qui caractérisent à la fois le soldat — l'épée à la ceinture — et le religieux — le rosaire et la grande croix sur son habit.
Par ailleurs, son visage étant très légèrement incliné vers le bas, le personnage apparaît pensif et méditatif. Ces éléments sont évocateurs des influences de portraitistes comme Titien et Moroni[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sybille Ebert-Schifferer (trad. de l'allemand), Caravage, Paris, éditions Hazan, , 319 p. (ISBN 978-2-7541-0399-2), p. 296
  2. a et b Graham-Dixon 2010, p. 373.
  3. a b c d e et f Vodret 2010, p. 184.
  4. (en) Mina Gregori, Luigi Salerno, Richard Spear et al., The Age of Caravaggio : [exhibition held at the Metropolitan museum of art, New York, February 5-April 14, 1985 and at the Museo nazionale di Capodimonte, Naples, May 12-June 30, New York, Milan, The Metropolitan Museum of Art et Electa Editrice, , 367 p. (ISBN 0-87099-382-8), cité in Vodret 2010, p. 184.
  5. Maurizio Calvesi, cité in Vodret 2010, p. 184.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Marco Chiarini, Galleria palatina e Appartamenti Reali, Livourne, Sillabe, (ISBN 978-88-86392-48-8)
  • Michel Laclotte et Jean-Pierre Cuzin, « Titien (Tiziano Vecellio, dit) », dans Michel Laclotte et Jean-Pierre Cuzin, Dictionnaire de la peinture, Paris, Larousse, coll. « Les grands dictionnaires culturels Larousse », , 1134 p. (ISBN 2035053900, lire en ligne), p. 854-855.
  • (en) Andrew Graham-Dixon, Caravaggio : a life sacred and profane [« Caravage : une vie sacrée et profane »], Londres, Allen Lane, (réimpr. 2011), xxviii-514, 25 cm (ISBN 978-0-7139-9674-6, présentation en ligne, lire en ligne [EPUB]).
  • Rossella Vodret (trad. de l'italien par Jérôme Nicolas, Claude Sophie Mazéas et Silvia Bonucci), Caravage : l’œuvre complet [« Caravaggio. L'opera completa »], Milan/Paris, Silvana Editoriale, , 215 p. (ISBN 978-88-366-1722-7).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]