Daniel Arasse — Wikipédia

Daniel Arasse
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Fonctions
Directeur d'études
École des hautes études en sciences sociales
à partir de
Directeur
Institut français de Florence
-
Bernard Poli (d)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Daniel Dominique ArasseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Père
Raymond Arasse (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse
Distinction
Tombe de Daniel Arasse au cimetière du Montparnasse (division 9).

Daniel Arasse, né le à Alger (Algérie française) et mort le à Paris, est un historien de l’art français, spécialiste de la Renaissance et de l'art italien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Daniel Arasse, né le 5 novembre 1944 à Alger (Algérie)[1], est le fils de Raymond et d'Henriette Arasse.

Reçu premier à l’École normale supérieure en 1965[2], puis deuxième à l’agrégation de lettres classiques, Daniel Arasse commence ensuite une thèse à la Sorbonne avec André Chastel sur l’art italien de la Renaissance, autour du personnage de Bernardin de Sienne. À la suite d’un incident survenu à Florence en juillet 1976 et raconté dans Histoires de peintures (« La Thèse volée »), il change de directeur et de sujet pour travailler sous la direction de Louis Marin, à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS)[3].

De 1969 à 1993, Daniel Arasse enseigne l'histoire de l'art moderne, du XVe au XIXe siècle, à l'université Paris-IV (deux ans) puis à l'université Paris-I.

De 1971 à 1973, il est membre de l’École française de Rome, qu'il quitte en raison de différends avec le directeur Georges Vallet.

De 1982 à 1989, il dirige l’Institut français de Florence, où il crée le festival France Cinéma[3].

À partir de 1993, il est directeur d'étude à l’EHESS, où il est élu sur dossier alors qu'il n'avait jamais soutenu sa thèse.

Le vulgarisateur[modifier | modifier le code]

Indépendamment de son parcours professionnel, Daniel Arasse fut apprécié du grand public pour ses qualités de vulgarisateur et son amour du partage[4] de ses analyses d’œuvres dans lesquelles il se défend de « sur-interpréter » le contenu : il met en valeur ce qui est visible par tous, nous incite à regarder par nous-mêmes et à ne pas soumettre excessivement le figuratif à l'ordre du discours savant (voir son analyse exemplaire sur le « cassone », coffre de mariage ouvert et le nu présents conjointement dans la Vénus d'Urbin de Titien).

En 2003, il est le commissaire de l’exposition Botticelli au musée du Luxembourg.

En mai 2003, il participe à un documentaire autour d’une peinture : La Madone de Laroque[a]. Au cours de ce tournage, il donne son avis sur le tableau inconnu et l'attribue à l’atelier de Léonard de Vinci, à Milan, entre 1490 et 1495.

Mort[modifier | modifier le code]

Daniel Arasse meurt le dans le 13e arrondissement de Paris[1], à l'âge de 59 ans, des suites de la maladie de Charcot (sclérose latérale amyotrophique), qui l'emporte en deux ans[5]. Il est inhumé le au cimetière du Montparnasse (division 9)[3].

Principales publications[modifier | modifier le code]

  • 1978 :
    • L'Univers de Léonard de Vinci, coll. « Les Carnets de dessin », Henri Screpel
    • L'Homme en perspective. Les primitifs d'Italie, Famot - réédité en 2008 (petit format) et 2011 (grand format) chez Hazan-Hachette
  • 1980 : L'Homme en jeu. Génies de la Renaissance italienne, Famot
  • 1987 : La Guillotine et l'Imaginaire de la terreur, Flammarion
  • 1992 : Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, Flammarion (rééd. 1998, 2014, 384 p.) (ISBN 9782081342859), Prix Charles Blanc de l’Académie française en 1993
  • 1993 : L'Ambition de Vermeer, Adam Biro
  • 1997 :
    • Le Sujet dans le tableau. Essais d'iconographie analytique, Flammarion (rééd. 2006)
    • Léonard de Vinci. Le rythme du monde, Hazan, prix André-Malraux (ISBN 2-85025-542-4)
    • La Renaissance maniériste, Gallimard, « Univers des formes », en collab. avec Andreas Tönnesman
    • L'Art italien du IVe siècle à la Renaissance, Citadelle-Mazenod, en collab. avec Philippe Morel et Marco D'Onofrio
  • 1999 : L'Annonciation italienne. Une histoire de perspective, Hazan, 1999, 2010 (ISBN 9782754104531)
  • 2000 : On n'y voit rien. Descriptions, Denoël (rééd. Folio-poche 2002) (ISBN 2070427641)
  • 2001 :
  • 2003 : Les Visions de Raphaël, Liana Levi
Posthumes
Sommaire des émissions
  1. Le Tableau préféré
  2. La Joconde
  3. La Peinture comme pensée non verbale
  4. L'Invention de la perspective
  5. Perspective et Annonciation
  6. La Vierge échappe à toute mesure
  7. Un archange auto-stoppeur
  8. Secrets de peintres
  9. La Règle du jeu
  10. Perspectives de Léonard de Vinci
  11. La Thèse volée
  12. De la mémoire à la rhétorique
  13. Un historien dans la chambre des époux
  14. Pour une brève histoire du maniérisme
  15. Vermeer fin et flou
  16. Heurs et Malheurs de l'anachronisme
  17. Éloge paradoxal de Michel Foucault à travers « Les Ménines »
  18. De Manet à Titien
  19. On y voit de moins en moins
  20. La Peinture au détail
  21. Pour une histoire rapprochée de la peinture
  22. Alberti disparu, le temps retrouvé
  23. Quelques déclics personnels
  24. Le rien est l'objet du désir
  25. Peut-on se faire historien de son temps ?
  • 2014 : Saint Bernardin de Sienne - Entre dévotion et culture : fonctions de l'image religieuse au XVe siècle, Hazan (ISBN 978-2-7541-0255-1)

Publications traduites en italien[modifier | modifier le code]

  • Tiziano. Venere d'Urbino, Arsenale 1986
  • La ghigliottina e l'immaginario del terrore, Xenia 1988
  • L'uomo dell'Illuminismo, a cura di Michel Vovelle, Laterza 1992
  • Non si vede niente. Descrizioni, Artemide 2005
  • L'ambizione di Vermeer, Einaudi 2006
  • Il dettaglio. La pittura vista da vicino, Il Saggiatore 2007
  • L'annunciazione italiana. Una storia della prospettiva, Usher arte 2009
  • Il soggetto nel quadro. Saggi d'iconografia analitica, ETS 2009
  • Botticelli e Filippino, Skira 2011
  • Il ritratto del diavolo, Nottetempo 2012
  • Storie di pitture, Einaudi 2014

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Film réalisé par G. Brousmiche pour France 5 et produit par Sunset-presse (Arnaud Hamelin).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Insee, « Extrait de l'acte de décès de Daniel Dominique Arasse », sur MatchID.
  2. Site Internet de l’Association des anciens élèves, élèves et amis de l’ENS.
  3. a b et c Antoine de Baecque, Hervé Gauville et Élisabeth Lebovici, « Arasse en détail », Libération, 22 décembre 2003.
  4. « Sa générosité, […] un souci permanent de transmettre et de convaincre », Bernard Comment, « Une voix pour voir », introduction à Histoires de peintures.
  5. Paul Ardenne, « Daniel Arasse expert et esthète », L'Œil, no 555, février 2004.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Devant la peinture, Daniel Arasse », Esprit, juin 2006
  • Colloque Daniel Arasse (Paris, auditorium de l'Institut national d'histoire de l'art, 8-10 juin 2006), organisé par Maurice Brock (université de Tours), Giovanni Careri (EHESS), Danièle Cohn (EHESS), Frédéric Cousinié (INHA), Philippe Dagen (univ. Paris I), Yves Hersant (EHESS), Nadeije Laneyrie-Dagen (ENS) et Philippe Morel (univ. Paris I) ; annonce ; vidéo en ligne
  • Sara Longo, « Arasse, Daniel », L'Archicube, no 15b,‎ , p. 232-236 (lire en ligne).
  • Sara Longo, Daniel Arasse et les plaisirs de la peinture, éditions de la Sorbonne, 2022.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]