Port négrier de Bimbia — Wikipédia

Bimbia
Image illustrative de l’article Port négrier de Bimbia
Arrivée à l'ancien marché aux esclaves
Localisation
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Région Sud-Ouest
Département Fako
Commune Limbé III
Coordonnées 3° 57′ 35″ nord, 9° 14′ 52″ est
Géolocalisation sur la carte : région du Sud-Ouest
(Voir situation sur carte : région du Sud-Ouest)
Bimbia
Bimbia
Histoire
Époque XVIe au XIXe siècle

Le port négrier de Bimbia est un vestige de la traite négrière dont il représenterait 10% du trafic[1]. Il se trouve à Dikolo, une localité de Bimbia[2] au Cameroun.

Histoire[modifier | modifier le code]

Rôle et Importance durant la traite négrière[modifier | modifier le code]

Canon allemand de Bimbia

Aux XVIIIe et XIXe siècles, des milliers d'esclaves déportés vers l'Amérique sont partis du comptoir de Bimbia, dans la localité de Dikolo, juché sur les hauteurs de la ville balnéaire de Limbé, dans le sud-ouest du Cameroun.

Découvert en 1987, Bimbia est un site culturel classé au patrimoine national par l’État camerounais, candidat au patrimoine mondial de l’Unesco. Des archéologues arpentent cette nouvelle "route de l’esclave" après qu’y ont été découverts de nombreux vestiges[3].

Authenticité du site[modifier | modifier le code]

Nicholls Island, Île de la traite vu depuis Bimbia

La mangeoire des esclaves, une auge oblongue sur laquelle il est possible d’observer des restes de chaîne métallique montrent les traces de la traite. Les ruines des structures restées méconnues sont dans un environnement hostile, entre collines, ravins, volcan et côte rocheuse. Les Isubus utilisaient ces obstacles naturels pour se cacher et se procuraient les esclaves dans l’arrière-pays.

Ruine de la case des esclaves

Sur les ruines des bâtiments, se dressent encore de monumentaux pylônes de brique et de pierre. Des marques suggèrent que les captifs y étaient enchaînés. Les changements climatiques ont conduit à la baisse du niveau de l’eau.

Les pirogues récupéraient les prisonniers pour les parquer ensuite sur Nicholls Island, à quelque 300 m des côtes, où la profondeur des eaux permettait aux bateaux d’accoster.

Parties prenantes à la traite[modifier | modifier le code]

Le roi Bilè, surnommé par les Anglais King William I of Bimbia, a convaincu les chefs des deux autres villages de l’État de prendre part au trafic même après l’abolition de l’esclavage.

Données de la traîte[modifier | modifier le code]

Le port servi de zone de transit, d’entrepôt et de vente d’esclaves et de lieu d'embarquement des esclaves à venant ou en transit sur Bimbia.

La tradition orale, confirmée par des recherches, révèle que

  • Douze ou treize navires quittèrent Bimbia. Baptisé ANT, le premier a levé l’ancre en 1784 en direction de l’île de Grenade. Le dernier, le NINFA (a) MANTANZERA, parti en 1835, a accosté à Cuba. On retrouverait ainsi trace des esclaves qu’ils transportèrent en Caroline du Nord, au Brésil, en Guyane et à la Jamaïque.
  • 2 393 hommes dont 42,3 % d’enfants embarquèrent à Bimbia, 2 078 étant parvenus à destination selon des documents écrits datant de cette époque.
  • Les statistiques indiquent qu’il est parti davantage d’esclaves de Douala que de Bimbia, entre 1777 et 1821,
  • Lisa Aubrey avance le chiffre de 46 000 à 68 000 esclaves pour l’ensemble du Cameroun, ce qui en ferait un centre de la traite négrière.

De nouvelles fouilles pourraient révéler d’autres vestiges à Douala où des marchés aux esclaves se sont tenus directement sur le fleuve Wouri et à Rio del Rey.

Résultats des travaux de recherche[4],[5] du Dr. Lisa-Marie Aubrey

Nom du navire Année Pavillon de navire Point de débarquement
Ant 1784 Grande Bretagne Grenade
Ant 1784 Grande Bretagne Grenade
BEATRICE   1790 Grande Bretagne Jamaica
COBRA da AFRICA   1837 Portugal/Brazil Freetown

Dans les années 2010[modifier | modifier le code]

Les autorités décident d'en faire un lieu de mémoire[6]. Plusieurs activités liées à l'histoire de la traite y sont organisées[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Cameroun : le port négrier de Bimbia, oublié de l’histoire de l’esclavage - France 24 », sur France 24, (consulté le )
  2. « Oublié de l'Histoire, un port négrier sur une île camerounaise - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  3. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Bimbia et ses sites associés - UNESCO World Heritage Centre », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
  4. (en) « Cameroon and the Transatlantic Slave Trade », sur Scribd (consulté le )
  5. (en) General Report of the Emigration Commissioners, H.M. Stationery Office, (lire en ligne)
  6. « Au Cameroun, l’ancien port négrier de Bimbia veut sortir de l’oubli », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  7. Sito SP, « Missions et missionnaires Cameroun, Paraguay, Belgique, Italie – formation et presse missionnaire, culture des missions - Le port des esclaves oublié de l’histoire », sur fr.missionerh.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]