Pliopithèque — Wikipédia

Pliopithecus

Pliopithecus est un genre éteint de singes eurasiatiques du Miocène. Il appartient à la famille des Pliopithecidae, considérée comme une famille basale de singes catarrhiniens.

Historique[modifier | modifier le code]

La première espèce découverte du genre, Pliopithecus antiquus, a été décrite en 1837 par le paléontologue français Édouard Lartet à partir de fossiles découverts à Sansan, dans le Gers, en Gascogne. Toutefois, le genre Pliopithecus a été créé un peu plus tard par le paléontologue français Paul Gervais, en 1849.

Description[modifier | modifier le code]

Pliopithecus a des membres relativement longs et graciles. Les membres postérieurs sont légèrement plus longs que les membres antérieurs, avec un ratio intermembral de 94, comparable à la plupart des Cercopithecidae. La main est relativement étroite, avec des phalanges de doigts longues et courbées, et un pouce de bonne taille[1].

Pliopithecus est un quadrupède agile capable de courir sur les branches d'arbre, grimper, se suspendre par les membres antérieurs ou postérieurs, et sauter d'une branche à l'autre[1].

Régime alimentaire[modifier | modifier le code]

Exclusivement végétivore d'après sa denture, Pliopithecus se nourrissait de feuilles et de fruits.

Extension géographique[modifier | modifier le code]

Le genre Pliopithecus a probablement émergé en Asie, avant de s'étendre vers l'Europe à partir d'environ 17 Ma, à la faveur de l'optimum climatique du Miocène. Quatre des espèces connues ont été trouvées en Europe, et deux en Chine[1]. Aucun fossile n'a été trouvé en Afrique.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Les principaux fossiles trouvés à ce jour datent du Miocène moyen, et l'ensemble du registre fossile du genre s'étend d'environ 17 à 7 Ma. Toutefois, le genre pourrait avoir émergé un peu plus tôt au cours du Miocène inférieur. Il s'est apparemment éteint en Europe vers 9 Ma et en Asie vers 7 Ma[1].

Classification phylogénétique[modifier | modifier le code]

Phylogénie des familles de singes, d'après Perelman et al. (2011)[2] et Springer et al. (2012)[3] :

 Simiiformes 
 Catarrhini 
 Cercopithecoidea 

 Cercopithecidae (Babouin, Macaque, Colobe…)


 Hominoidea 

 Hylobatidae (Gibbon)



 Hominidae (Orang-outan, Gorille, Chimpanzé et Homme)




 Platyrrhini 

 Cebidae (Sapajou, Singes-écureuil, Ouistiti, Tamarin…)




 Pitheciidae (Saki, Ouakari, Titi…)



 Atelidae (Atèle, Singe-hurleur…)





Pliopithecus appartient à une branche basale de singes catarrhiniens, les Pliopithecidae, légèrement plus dérivée que la famille des Propliopithecidae, représentée par des fossiles découverts dans les dépôts du bassin du Fayoum, en Égypte, et datés de l'Oligocène inférieur. Deux autres familles éteintes de catarrhiniens basaux un peu plus dérivés que les Pliopithecidae, les Saadanidae et les Dendropithecidae, les séparent du groupe couronne des Catarrhiniens, qui rassemble les Cercopithecidae et les Hominoidea[1].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Le genre Pliopithecus, Gervais, 1849, compte 6 espèces[1] :

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) Terry Harrison, « Catarrhine Origins (chapitre 20) », dans David R. Begun, A Companion to Paleoanthropology, Blackwell Publishing Ltd., (lire en ligne)
  2. (en) P. Perelman, W. E. Johnson et al., « A molecular phylogeny of living primates », PLoS Genetics, vol. 7, no 3,‎ , e1001342 (PMID 21436896, PMCID 3060065, DOI 10.1371/journal.pgen.1001342, lire en ligne).
  3. (en) Mark S. Springer, Robert W. Meredith et al., « Macroevolutionary Dynamics and Historical Biogeography of Primate Diversification Inferred from a Species Supermatrix », PLoS ONE, vol. 7, no 11,‎ , e49521 (ISSN 1932-6203, PMID 23166696, PMCID 3500307, DOI 10.1371/journal.pone.0049521, lire en ligne).
  4. (en) David M. Alba, Salvador Moyà-Solà et al., « A new species of Pliopithecus, Gervais, 1849, (Primates : Pliopithecidae) from the Middle Miocene (MN8) of Abocador de Can Mata (els Hostalets de Pierola, Catalonia, Spain) », American Journal of Physical Anthropology, vol. 141 (1),‎ , p. 52-75 (PMID 19544577, DOI 10.1002/ajpa.21114)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Walter C. Hartwig (dir.), The Primate Fossil Record, Cambridge University Press, Cambridge, Angleterre, 2002, XIV-530, dont :
    • David T. Rasmussen, Early catarrhines of the African Eocene and Oligocene, p.203-220
    • David R. Begun, The Pliopithecoidea, p.221-240
  • (en) John G. Fleagle, Primate adaptation and evolution, Academic Press, New York, 3e édition 2013
  • (en) Terry Harrison, « Catarrhine Origins (chapitre 20) », dans David R. Begun, A Companion to Paleoanthropology, Blackwell Publishing Ltd., (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]