Pierre Vadeboncœur — Wikipédia

Pierre Vadeboncœur
Naissance
Montréal, Québec, Canada
Décès (à 89 ans)
Montréal, Canada
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Œuvres principales

  • La Ligne du risque - essais (1963)
  • L'autorité du peuple (1965)
  • Lettres et colères (1969)
  • La dernière heure et la première (1970)
  • Les salariés au pouvoir (1970)
  • Un amour libre (1970)
  • Indépendances - essai (1972)
  • Un génocide en douce (1976)
  • Les deux royaumes (1978)
  • To be or not to be, that is the question (1980)
  • Trois essais sur l'insignifiance, suivis de Lettre à la France (1983)
  • L'Absence - essai à la deuxième personne (1985)
  • Essais inactuels (1987)
  • Essai sur une pensée heureuse (1989)
  • Dix-sept tableaux d'enfant - étude d'une métamorphose (1991)
  • Le bonheur excessif (1992)
  • Gouverner ou disparaître- essais (1993)
  • Vivement un autre siècle (1996)
  • Qui est le chevalier ? (1998)
  • L'humanité improvisée (2000)
  • Le pas de l'aventurier- à propos de Rimbaud (2003)
  • La justice en tant que projectile (2003)
  • La dictature internationale (2004)
  • Essais sur la croyance et l'incroyance (2005)
  • L'injustice en armes (2006)
  • Les grands imbéciles (2008)
  • La clef de voûte (2008)

Pierre Vadeboncœur ( - ) est un avocat, syndicaliste et écrivain québécois.

Avocat formé à l’Université de Montréal comme son ami d’enfance Pierre Elliott Trudeau, Vadeboncœur obtient une licence en droit en 1943. Il s'implique dans le mouvement syndical, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), à compter de 1950. Il publie alors des textes dans la revue Cité libre. Il est un acteur de premier plan des luttes ouvrières qui ont marqué le Québec, souvent aux côtés de son ami Michel Chartrand.

Après 25 ans de militantisme soutenu, il s'éloigne du mouvement pour se consacrer entièrement à l'écriture jusqu'à la fin de sa vie.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Pierre Vadeboncœur est né le à Strathmore, un secteur du sud-ouest de l'île de Montréal[1],[2]. « En 1934, gravement malade, ce fils de pharmacien est sauvé de justesse par le célèbre Dr Norman Bethune. Le médecin libre-penseur, futur héros de la Révolution chinoise, l’opère à deux reprises, vêtu de sa chemise à carreaux, selon ce que m’en racontera Vadeboncœur », écrit le journaliste Jean-François Nadeau[3].

Il fit ses études classiques au Collège Brébeuf et s’inscrivit par la suite à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. C'est à la suite de ses études en droit qu'il développe les compétences pour travailler dans le monde des relations de travail[4].

Syndicalisme[modifier | modifier le code]

Pierre Vadeboncoeur est embauché par la Confédération des travailleurs catholiques du Canada en 1950. Il contribuera à la déconfessionnalisation de la centrale qui deviendra la Confédération des syndicats nationaux (CSN) en 1960[5].

En 1960, il va soutenir des travailleurs de la Côte-Nord qui voulaient se donner un syndicat québécois, alors que l'entreprise voulait leur imposer un syndicat américain[6].

Après avoir œuvré durant 25 ans comme conseiller syndical à la CSN, il prend sa retraite de la vie syndicale en 1975 pour se consacrer principalement à l'écriture.

Écrivain[modifier | modifier le code]

Pierre Vadeboncœur a publié bon nombre d'articles, de lettres ouvertes et de textes critiques qui ont été publiés dans divers journaux et périodiques dont Parti pris, Le Devoir, L'Action nationale et Le Couac. Son style classique est comparé à celui de Valéry ou de Péguy[3].

Son champ d'intérêt, au départ tourné vers la vie syndicale et sociale, s'oriente graduellement vers la politique à compter des années 1960, notamment en appui au mouvement souverainiste québécois, pour ensuite s'en détacher quelque peu et se consacrer à un traitement personnel des questions philosophiques, esthétiques (notamment dans les arts visuels) et spirituelles.

Il entretient des correspondances avec des écrivains de son temps, tels que Jean-Pierre Issenhuth, envers qui il témoigne son admiration[7].

Dans ses dernières années, il a publié des ouvrages affichant son opposition fondamentale à l'impérialisme. Dans certains ses textes, tels que Trois essais (1983) il manifeste nettement un antiaméricanisme, que la presse contemporaine ne manque pas de lui reprocher[8].

Il meurt le à Montréal[9],[10].

Impacts immédiats[modifier | modifier le code]

Vadeboncœur fut qualifié comme étant l'un des penseurs les plus pénétrants du Québec et un phare de la littérature québécoise[6],[11],[12].

Selon Claudette Carbonneau, il a été l'un des acteurs déterminant de la déconfessionnalisation de la CSN et d'un virage plus combatif de la centrale[12].

Gilles Duceppe et Pauline Marois ont souligné qu'il a marqué sa société, notamment en étant un des pères et artisans de la Révolution tranquille[12].

Prix Pierre-Vadeboncoeur[modifier | modifier le code]

Le prix Pierre-Vadeboncoeur est un prix qui a été créé lors du congrès annuel de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) au printemps de 2011. Ce prix annuel est doté d'une bourse de $5,000. Il est décerné à l’auteur d’un essai en sciences humaines, sociales ou politique avec un contenu qui fait avancer la réflexion collective dans le sens d'une plus grande justice sociale et d'une meilleure connaissance, tant sociologique qu'historique, de la société québécoise[13]. L’ouvrage primé devra avoir été écrit par un auteur québécois et publié en langue française par une maison d’édition québécoise[14]. Le jury est constitué d'un panel des anciens lauréats.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • 2014
    • En quelques traits. Montréal, Lux, 2014. Pour une recension: Andrée Ferretti, « Pierre Vadeboncoeur, En quelques traits, Lux, Montréal, 2014 », Nuit blanche, magazine littéraire, n° 135, été 2014, p. 34-35
  • 2011
    • Petite comédie humaine. Croquis (présentés par Réjean Beaudoin) ; Montréal, Del Busso éditeur ; 191 p. ; illustré (ISBN 978-2-923792-10-1)
  • 2008
    • Un amour libre - suivi de, Dix-sept tableaux d'enfant ; Montréal, Bibliothèque québécoise (ISBN 978-2-89406-291-3)
      Notes : Première éd. de Un amour libre : Montréal, HMH, 1970 ; et de Dix-sept tableaux d'enfant : Montréal, Le Jour, 1991.
    • La clef de voûte ; Montréal, Bellarmin ; 164 p. ; 21 cm (ISBN 978-2-89007-998-4)
    • Les grands imbéciles ; Montréal, Lux Éditeur (Lettres libres) ; 196 p. ; 19 cm ; (recueil de textes parus dans divers journaux et revues) (ISBN 978-2-89596-068-3)
  • 2007
    • Une tradition d'emportement. Écrits (1945-1965) (choix de textes et présentations par Yvan Lamonde et Jonathan Livernois) ; Québec, Les Presses de l'Université Laval (Cultures québécoises) ; 179 p. ; 23 cm (ISBN 978-2-7637-8627-8)
  • 2006
    • L'injustice en armes ; Montréal, Lux Éditeur (Lettres libres) ; 142 p. ; 19 cm (ISBN 2-89596-040-2) (br.)
      Notes : Recueil d'articles parus dans diverses revues entre et qui forme avec les deux précédents ouvrages, c'est-à-dire La justice en tant que projectile et La dictature internationale, une trilogie sur la politique impérialiste des États-Unis.
  • 2005
  • 2004
  • 2003
    • La justice en tant que projectile ; Montréal, Lux Éditeur
    • Le pas de l'aventurier - à propos de Rimbaud ; Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal (ISBN 2-7606-1943-5)
  • 2000
    • L'humanité improvisée ; Montréal, Éditions Bellarmin ; 186 p. (ISBN 978-2-89007-914-4)
    • Souvenirs pour demain ; Montréal, CSN (chroniques publiées entre et avril 1990 dans Nouvelles CSN ; souvenirs de la carrière syndicale de P.V.)
  • 1998
  • 1996
    • Vivement un autre siècle ; Bellarmin ; 308 p., [8] f. de pl. : ill. ; 21 cm (ISBN 2-89007-827-2) (br.)
      Notes : « Plusieurs des textes réunis ici ont été publiés dans Liberté. », p. [4] de couverture.
  • 1993
    • Gouverner ou disparaître - essais ; Montréal, Typo (Typo, vol. 82) ; 272 p. ; 18 cm (ISBN 2-89295-090-2) (br.)
  • 1992
    • Le bonheur excessif ; Bellarmin (L'Essentiel) ; 148 p. ; 19 cm (ISBN 2890077403) (br.)
  • 1991
    • Dix-sept tableaux d'enfant - étude d'une métamorphose ; Montréal, Le Jour ; 87 p. : ill. en coul. ; 23 cm (ISBN 2890444333) (br.) ; rééd. 1993, Saint-Laurent, Bellarmin ; 87 p. : ill. en coul. ; 23 cm (ISBN 2-89007-772-1) (br.)
  • 1989
    • Essai sur une pensée heureuse ; Montréal, Boréal ; 168 p. ; 21 cm (ISBN 2890523098) (br.)
  • 1987
    • Essais inactuels ; Montréal, Éditions du Boréal (Collection Papiers collés) ; 197 p. ; 22 cm (ISBN 2890521869) (br.)
      Notes : « La plupart des textes contenus dans ce volume ont été publiés dans la revue Liberté, de 1979 à 1986. Certains ont paru dans le numéro de l'automne 1986 de la revue Dires. Enfin, quelques autres sont inédits. », p. [8]
  • 1985
    • L'Absence - essai à la deuxième personne* ; Montréal, Boréal express, 1985, 143 p. ; 22 cm (ISBN 2890521362) (br.)
  • 1983
  • 1980
    • To be or not to be, that is the question ; Montréal, Éditions de l'Hexagone (Essais et articles politiques) ; rééd. 1991, Montréal, Éditions de l'Hexagone ; 169 p. ; 21 cm (ISBN 2890061701)
      Notes : « Le peuple qui ne s'impose pas périra. Ce livre parle de pouvoir souverain de la première ligne à la dernière ligne »
  • 1978
    • Les deux royaumes ; rééd. 1991, Montréal, Éditions de l'Hexagone (essais) ; 239 p. ; 20 cm ; rééd. 1993, Montréal, Typo (Typo, vol. 78) (postface de Réjean Beaudoin; 224 p. ; 18 cm (ISBN 2-89295-088-0) (br.)
  • 1976
    • Chaque jour, l'indépendance… ; Montréal, Leméac (Collection Indépendances) ; 118 p. ; 19 cm (ISBN 0776189050)
      Notes : La couverture porte en plus : « Sait-on vraiment ce que c'est qu'un peuple qui se libère et les exigences… l'essentiel de la démocratie créatrice ».
    • Un génocide en douce - écrits polémiques ; Montréal, L'Hexagone (Collection Aspects, vol. 36) ; 190 p. ; 22 cm (ISBN 088512104X)
  • 1972
    • Indépendances - essai ; Montréal, L'Hexagone ; 179 p. ; 19 cm
  • 1971
    • 366 jours et tant qu'il en faudra - Vive les gars de Lapalme ; Montréal, CSN ; 94 p. ill. ; 18 cm
  • 1970
    • Un amour libre
    • La dernière heure et la première ; Montréal, L'Hexagone ; 78 p. ; 20 cm. ; rééd. 1991, Montréal, Éditions de l'Hexagone; essai (sur les raisons de son option indépendantiste); 75 pages
    • Les salariés au pouvoir ; Montréal, Les Presses Libres ; 138 p. 1; 8 cm
      Notes : « … dégage des lignes de force de la pensée politique du FRAP »« Discours de Pierre Vadeboncœur à la séance d'ouverture du premier congrès du FRAP, le 28 août 1970 », p. 125-136
  • 1969
    • Lettres et colères ; Montréal, Editions Parti pris (Collection Aspects, vol. 6) ; 81 p. ; 16 cm
  • 1965
    • L'autorité du peuple ; Montréal, Éditions de l'Arc (Essais et articles) ; rééd. 1977 (préf. de François Ricard), Montréal, Éditions HMH (Collection Constantes, vol, 34) ; 132 p. ; 21 cm (ISBN 0775801100)
  • 1963
    • La Ligne du risque - essais ; Montréal, Hurtubise (Collection Constantes, vol. 4) ; 286 p. ; 20 cm (regroupement d'essais antérieurs) ; rééd. 1969, Montréal, Éditions HMH, (Collection H) ; 286 p. 21 cm ; rééd. 1993 Fides (Collection du nénuphar, vol. 65) ; viii, 282 p. ; 21 cm (ISBN 2-7621-1655-4) (br.); rééd. 1994 (présentation de Fernand Dumont), BQ (Sciences humaines) ; 280 p. ; 18 cm (ISBN 2-89406-096-3) (br.)
      Notes : Sommaire : La joie. - Pour une dynamique de notre culture. - Réflexions sur la foi. - Projection du syndicalisme américain. - La ligne du risque. - Le retour de Micromégas.
      • (de) extrait: Die Linie des Risikos, en Lothar Baier, Pierre Filon dir.: Anders schreibendes Amerika. Literatur aus Quebec. ed. Das Wunderhorn, Heidelberg 2000, pp 324 – 331 (un hommage à Paul-Émile Borduas)

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Il est le père de l'urgentologue Alain Vadeboncoeur[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Prix Athanase-David 1976.
  2. Laurent Mailhot, Vadeboncœur, Pierre, dans l'Encyclopédie canadienne.
  3. a et b Jean-François Nadeau, Pierre Vadeboncœur 1920-2010 - Une vie de combats et de littérature, Le Devoir, le 12 février 2010.
  4. Paul-Émile Roy, « Biographie - Pierre Vadeboncoeur », sur agora.qc.ca, (consulté le ).
  5. « Pierre Vadeboncœur, un homme de lettres qui a façonné le syndicalisme d’aujourd’hui », sur csn.qc.ca, .
  6. a et b Michel Rioux, « Un maître », Le Devoir, 13 février 2010..
  7. Jonathan Livernois, « Lettres de Pierre Vadeboncoeur (1920-2010) à Jean-Pierre Issenhuth (1947-2011). 1987 à 2003 », Études françaises, vol. 50, nos 1-2,‎ , p. 115-130 (lire en ligne)
  8. Benoît Melançon, « La fiction de l’Amérique dans l’essai contemporain : Pierre Vadeboncœur et Jean Larose », Études françaises, vol. 26, no 2,‎ , p. 32 (lire en ligne)
  9. Décès du syndicaliste Pierre Vadeboncœur, article de La Presse Canadienne, paru à Montréal dans le quotidien La Presse le 11 février 2010.
  10. Pierre Vadeboncœur n'est plus, article de la Société Radio-Canada, le 11 février 2010.
  11. Pierre Vadeboncœur, « Pierre Vadeboncœur 1920-2010 - Fragments d'éternité », Le Devoir, 12 février 2010..
  12. a b et c Lia Lévesque, « Ceux qui l'ont connu louangent l'influence sociale de Pierre Vadeboncœur »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Presse canadienne, 12 février 2010..
  13. « Institué par la CSN en 2011 - Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Josée Boileau et à Yvan Lemonde », sur newswire.ca, (consulté le ).
  14. « Un prix de l'essai Pierre-Vadeboncoeur », sur ledevoir.com, (consulté le ).
  15. Éditions de l'Hexagone - Auteur Pierre Vadeboncœur
  16. « Un show dont le matériau de base est la vie... et la mort », Le Devoir,‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]