Pedro Fernandes de Queirós — Wikipédia

Pedro Fernandes de Queirós
Pedro Fernández de Quirós.
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Pedro Fernandes de Queirós (ou Pedro Fernández de Quirós en espagnol), né à Évora (Portugal) en 1565 et mort à Panama en 1614, était un navigateur et un explorateur portugais au service de la royauté espagnole.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né au Portugal, Queirós s'engage dans la marine espagnole où il devient un navigateur expérimenté. En 1595, il participe en qualité de pilote aux explorations d'Álvaro de Mendaña de Neira au sud-est du Pacifique[1] : 430 futurs colons, îles Marquises, Santa Cruz, Philippines.

Il se rend à Rome en 1600 pour obtenir la bénédiction du pape Clément VIII en vue de nouvelles explorations. Il prend la mer en direction du Pérou en 1603 pour organiser une expédition à destination de la Terra australis, la « grande terre mythique du Sud », et en prendre possession au nom de l'Espagne et de l'Église. Son expédition embarque à Callao, le , avec 300 hommes d'équipage et soldats, à bord de trois navires, le Santos Pedro y Pablo, le San Pedro et Los Tres Reyes.

En 1606, après de brèves escales à Hao (Tuamotu), Rakahanga (îles Cook) et Taumako (îles Salomon), l'expédition atteint les îles du Bon Voyage (Buen Viaje : Butaritari et Makin au nord des îles Gilbert) et les Nouvelles-Hébrides (aujourd'hui le Vanuatu). Quirós accoste sur une grande île qu'il pense faire partie du continent austral, et la baptise Austrialia del Espíritu Santo, en l'honneur de la dynastie régnante en Espagne et au Portugal, les Habsbourg, d'origine autrichienne (Austria en espagnol). L'île s'appelle toujours Espiritu Santo. Il y fonde une colonie qu'il baptise Nouvelle Jérusalem, mais doit rapidement abandonner son projet en raison de l'hostilité des autochtones et des conflits entre les membres de l'expédition.

Sur le chemin du retour, le mauvais temps sépare le bateau de Quirós des autres navires. Il débarque finalement à Acapulco, au Mexique, en novembre 1606. Son commandant en second, Luis Váez de Torres, parti à sa recherche, met le cap sur Espíritu Santo, découvre qu'il s'agit d'une île et non d'un continent, y perpètre le massacre de Big Bay, poursuit sa route et atteint Manille aux Philippines.

Queirós retourne à Madrid en 1607. Considéré comme fou, il passe les sept années suivantes dans la misère, se consacrant à la rédaction de nombreux (39) rapports de voyage et sollicitant le roi Philippe III d'Espagne pour qu'il finance une nouvelle expédition. Il dénonce la catastrophe démographique, qu'il estime à 30 000 000 morts au minimum, et pense qu'« une autre colonisation est possible » (Annie Baert).

Il repart au Pérou avec des lettres de recommandation, mais sans obtenir le soutien financier du roi. Quirós meurt à Panamá en 1615, après avoir navigué 20 000 lieues.

Hessel Gerritsz - La Austrialia del Espiritu Santo sur le mappemonde de 1612 de Pedro Fernandes de Queirós.

Des chercheurs ont tenté de démontrer, au XIXe siècle, que Queirós avait découvert l'Australie avant Abel Tasman et James Cook, principalement en raison du nom donné par le navigateur à l'île Austrialia del Espíritu Santo, alors que l'origine et l'orthographe du mot Australia sont différentes de celles d'Austrialia, dénomination qui rend hommage à la famille royale espagnole qui régnait alors sur l'Autriche (Austria).

Le nom de Quirós est mentionné par Bougainville dans son Voyage autour du monde[2] et par Jules Verne dans Vingt Mille Lieues sous les mers[3].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Histoire de la découverte des régions australes — Îles Salomon, Marquises, Santa Cruz, Tuamotu, Cook du Nord et Vanuatu, Éditions L'Harmattan, France, 2003, (ISBN 2-7475-0429-8).
  • (en) The voyages of Pedro Fernandez de Quiros, 1595 to 1606, traduit et édité par Sir Clements Markham (1904) disponible sur Internet Archive, Vol. I et Vol. II.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 29
  2. Voyage autour du monde, chap. 1 (sur Wikisource).
  3. Vingt Mille Lieues sous les mers, chap. 19 (sur Wikisource).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annie Baert, Le Paradis terrestre, un mythe espagnol en Océanie — Les voyages de Mendaña et de Quirós, 1567-1606, Éditions L'Harmattan, France, 1999, (ISBN 2-7384-8205-8).
  • Annie Baert, « Le capitaine Quiros face aux aspects religieux et politiques de la christianisation du Pacifique », article de Histoire et Missions Chrétiennes n° 20, .
  • Requeste presentee au Roy d’Espagne par le Captiaine Ferdinand de Quir, sur sa descouverte de le cinquiesme partie du monde, appellee la terre Australle, incognue : & des grandes richesses & fertilité d’icelle. Mercure François, Vol. V, 1620, pp.120-132.
  • (en) Celsus Kelly, La Austrialia del Espíritu Santo : the journal of Fray Martin de Munilla, O.F.M., and other documents relating to the voyage of Pedro Fernández de Quirós to the South Sea (1605-1606) and the Franciscan Missionary Plan (1617-1627), Hakluyt Society, Cambridge University Press, 1966 (WorldCat).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]