Olivo e Pasquale — Wikipédia

Olivo e Pasquale
Genre opéra-bouffe (opera buffa)
Nbre d'actes 2 actes
Musique Gaetano Donizetti
Livret Jacopo Ferretti
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
Olivo e Pasquale, comédie d'Antonio Simone Sografi (1794)
Dates de
composition
septembre-décembre 1826
Partition
autographe
Naples, Conservatoire de San Pietro a Majella (copie non-autographe)
Création
Rome, Teatro Valle
Création
française
1833
Bastia

Versions successives

Personnages

  • Olivo (baryton)
  • Pasquale (basse)
  • Isabella, fille d'Olivo (soprano)
  • Camillo, apprenti marchand (contralto ou ténor)
  • Matilde, femme de chambre d'Isabella (mezzo-soprano)
  • Monsieur Le Bross, marchand de Cadix (ténor)
  • Columella, pauvre gentilhomme, voyageur (basse buffo)
  • Diego, domestique au service des deux frères (baryton)

Airs

  • « Isabella, voi scherzate ? » (Le Bross, Isabella) (Acte II, Scène 2)

Olivo e Pasquale est un opéra-bouffe (opera buffa) en 2 actes, musique de Gaetano Donizetti, livret de Jacopo Ferretti, créé le au Teatro Valle de Rome.

Histoire[modifier | modifier le code]

Après avoir passé à Naples un été exténuant, marqué par la reprise d’Alahor in Granata et la composition d’Elvida et de Gabriella di Vergy, Donizetti partit le pour Rome où il signa un contrat avec l'imprésario Aniceto Pistoni pour la composition d'un opéra-bouffe destiné à être donné au Teatro Valle durant la prochaine saison du Carnaval. Il se mit au travail avec entrain puisque dès le 30 septembre il écrivait à Simon Mayr qu'il avait ébauché la partition – c'est-à-dire composé la musique sans l'orchestrer – jusqu'au milieu de l'acte II[1].

Le nouvel opéra fut créé le . Cette première production fut assez fraîchement reçue en raison de l'incompétence de la prima donna, Emilia Bonini et sans doute aussi du fait que, compte tenu de la troupe limitée qu'il avait à sa disposition au Teatro Valle, Donizetti avait dû confier le rôle du jeune amant Camillo à un musico, c'est-à-dire un contralto féminin chantant en travesti, ce qui apparaissait alors comme passablement démodé dans le répertoire comique[2]. Le livret de Jacopo Ferretti, assez lâchement construit principalement à partir d'une comédie homonyme d'Antonio Simone Sografi (Venise, 1794) dans la trame de laquelle il inséra un épisode tiré d'une autre pièce du même auteur, en était également en partie responsable. Néanmoins, l'ouvrage eut au minimum un succès d'estime puisqu'il tint l'affiche jusqu'au 5 février.

À la faveur d'une reprise de l'ouvrage à Naples la même année au Teatro Nuovo, dont il était devenu entre-temps le directeur musical, Donizetti révisa sa partition et transposa le rôle de Camillo pour ténor.

Par la suite Olivo e Pasquale eut un certain succès : pendant environ dix ans, il fut assez fréquemment repris et continua d'être joué jusque vers 1869. Il fut largement donné hors d'Italie : en Angleterre (Londres, 1832), en Espagne (Barcelone, 1833), en France (Bastia, 1833), au Portugal (Lisbonne, 1836), en Allemagne (Berlin, 1845), en Autriche (Vienne, 1836 en allemand, 1847 en italien). La première reprise au XXe siècle eut lieu à l'été 1980 à Barga sous la direction du chef d'orchestre Bruno Rigacci.

Distribution[modifier | modifier le code]

Rôle Interprètes lors de la première le
Rome, Teatro Valle
Interprètes lors de la reprise du
Naples, Teatro Nuovo
(Version révisée de 1827)
Olivo Domenico Cosselli
baryton
Vincenzo Galli
baryton
Pasquale Giuseppe Frezzolini
basse
Gennaro Luzio
basse
Isabella, fille d'Olivo Emilia Bonini
soprano
Annetta Fischer
soprano
Camillo, apprenti marchand Anna Scudellari-Cosselli
contralto
Francesco Regoli
ténor
Matilde, femme de chambre d'Isabella Agnese Loyselet
mezzo-soprano
Francesca Checcherini
mezzo-soprano
Monsieur Le Bross, marchand de Cadix Giovanni Battista Verger
ténor
Manzi
ténor
Columella, pauvre gentilhomme, voyageur Luigi Garofolo
basse buffo
de Nicola
basse buffo
Diego, domestique au service des deux frères Stanislao Pro
baryton
Giuseppe Papi
baryton
Domestiques, jeunes négociants, marins.

Argument[modifier | modifier le code]

L'action se passe à Lisbonne.

Olivo et Pasquale sont deux frères, tous deux négociants aisés de Lisbonne : le premier sanguin et brutal, le second doux et timide. La fille d'Olivo, Isabella, aime un jeune apprenti, Camillo, mais son père veut qu'elle épouse un riche marchand de Cadix, Le Bross. Isabella avoue à Le Bross qu'elle aime quelqu'un d'autre mais, lorsqu'on lui demande de le désigner, elle n'ose pas dire la vérité et prétend qu'il s'agit de Columella, un vieil homme vaniteux et un peu dérangé. Olivo entre en fureur quand il découvre que sa fille résiste à sa volonté et Le Bross, choqué de ses éclats, devient l'allié actif d'Isabella et promet de l'aider à épouser Camillo. Les amants menacent de se suicider si Olivo ne consent pas à leur mariage avant cinq heures, mais celui-ci refuse de céder au chantage. L'heure sonne, des coups de feu se font entendre. Pasquale s'évanouit et Olivo déclare qu'il préférerait qu'Isabella épouse Camillo plutôt qu'elle ne se tue. Le couple souriant apparaît à la porte et Olivo les embrasse et bénit leur union.

Analyse[modifier | modifier le code]

« Encore influencé par Rossini, Donizetti affirme pourtant sa personnalité, en particulier dans l'enchaînement de moments comiques et de scènes sentimentales. » (Philippe Thanh[3])

« Les numéros remarquables d’Olivo et Pasquale sont le quatuor pour ténor, baryton et deux basses qui précède le premier changement de scène à l'acte I et le duo d'Isabelle et d'un Le Bross compatissant (en quelque sorte le Malatesta de cet ouvrage), Isabella, voi scherzate ?, à l'acte II. Dans le quatuor, Le Bross, riche marchand de Cadix, se présente, tandis que le grognon Olivo, père d'Isabella, et son timide frère Pasquale se vantent de son éducation bien protégée et que Columella joue la mouche du coche en introduisant ses commentaires ; la musique, inspirée par les contrastes de caractères et superbement construite, et le jeu des lignes vocales qui se superposent crée un effet comique authentique. Dans son duo de l'acte II, Isabella confesse à Le Bross qu'elle aime Camillo, et convainc le marchand de l'aider à convaincre son père et son oncle de la sincérité de ses sentiments. Cette situation contient l'élément de pathétique qu'il fallait pour amener Donizetti à composer une musique véritablement empreinte d'émotion. » (William Ashbrook[4])

« Il s'agit [...] d'un [des] ouvrages les plus faibles [de Donizetti]. [...] La partition ne manque pas d'agitation "rossinienne", appelée à imiter une vie théâtrale absente du tableau par manque de véritable inspiration. On peut sauver le duo entre Isabella et Le Bross au IIe acte. » (Piotr Kaminski[5])

Discographie[modifier | modifier le code]

Année Distribution
(Olivo, Pasquale, Isabella, Camillo, Le Bross, Columella)
Chef d'orchestre,
Orchestre et chœur
Label Nuova Era
1980 John del Carlo
Gastone Sarti
Estella Maria Gibbs
Sabrina Bizzo
Giovanni Ovidio Mastino
Enrico Bonelli
Bruno Rigacci
Orchestre et chœur de l'opéra de Barga
CD Audio : Nueva Era
Réf. : 1112 (2 CD)
Enregistrement live le

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ashbrook, p. 41
  2. Ashbrook, p. 299. À cette époque, le recours aux rôles travestis dans l’opera seria était déjà sur le déclin. Il devait cesser tout à fait une dizaine d'années plus tard.
  3. Thanh, p. 39
  4. Ashbrook, pp. 299-300
  5. Kaminski, p. 344

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • (en) William Ashbrook, Donizetti and his operas, Cambridge University Press, 1982 (ISBN 0-521-27663-2)
  • (fr) Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », 2003 (ISBN 978-2-213-60017-8)
  • (fr) Philippe Thanh, Donizetti, Actes Sud, 2005 (ISBN 2-7427-5481-4)
  • (de) T. G. Waidelich, 'in dem Vaterlande der Haydn, der Mozarte und so vieler andern berühmten Componisten'. Ein unbekannter Brief Gaetano Donizettis betreffend den Vertrieb seiner Opera buffa Olivo e Pasquale in Deutschland, in: Semantische Inseln - Musikalisches Festland für Tibor Kneif zum 65. Geburtstag, Hamburg 1997, S. 57–62.

Liens externes[modifier | modifier le code]