Gaetano Donizetti — Wikipédia

Gaetano Donizetti
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Donizetti par Giuseppe Rillosi (1811-1880),
Museo del Teatro alla Scala.
Nom de naissance Domenico Gaetano Maria Donizetti
Naissance
Bergame (Lombardie)
Drapeau de la Répbulique cisalpine République cisalpine
Décès (à 50 ans)
Bergame (Lombardie-Vénétie)
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Activité principale Compositeur
Style Musique classique
Lieux d'activité Naples, Paris, Vienne
Années d'activité 1816 - 1845
Maîtres Simon Mayr, Stanislao Mattei

Œuvres principales

Gaetano Donizetti, né le à Bergame et mort le dans la même ville, est un compositeur italien.

Compositeur prolifique, son répertoire comprend un grand nombre de genres, dont de la musique religieuse, des pièces pour quatuor à cordes et des œuvres orchestrales, mais il est surtout célèbre pour ses opéras, particulièrement L'elisir d'amore, Lucia di Lammermoor, Don Pasquale, sa trilogie des Reines d'Angleterre, La Fille du Régiment et La Favorite.

Héritier de Rossini, rival de Bellini, précurseur de Verdi, Donizetti fait partie des principaux compositeurs italiens du XIXe siècle[1]. Il marque la naissance de la musique romantique italienne illustrée par son opéra Lucia di Lammermoor, chef-d'œuvre du bel canto[2] dont le succès « ne s'est jamais démenti »[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Domenico Gaetano Maria Donizetti est issu d'une famille pauvre de Bergame. Fils d'un employé, il se voue à la carrière musicale malgré un père qui le destine au barreau.

Études[modifier | modifier le code]

À Bergame, un important compositeur de la génération antérieure lui tend la main. Il s'agit de Simon Mayr, maître de chapelle de la basilique Santa Maria Maggiore. Grâce aux subventions de la Congregazione della Misericordia Maggiore (actuellement Fondazione MIA (it)), ce dernier avait institué des Leçons charitables de musique auxquelles Donizetti est admis en avril 1806. Il est alors âgé de 8 ans. Il étudie pendant neuf ans sous la direction de Mayr, qui obtient, en octobre 1815, de pouvoir l'envoyer au Liceo musicale de Bologne étudier le contrepoint et la fugue sous la direction du meilleur professeur de l'époque, le père Stanislao Mattei, également le maître de Rossini (de cinq ans l'aîné de Donizetti).

Début[modifier | modifier le code]

Tout en composant, sous la direction de Mattei, des pièces religieuses d'un style strict, Donizetti donne à Bologne, en septembre 1816, son premier opéra, Le Pygmalion, qui ne sera représenté qu'en 1960. De retour dans sa ville natale, il occupe un poste à l'église de Santa Maria Maggiore. Sa carrière de compositeur d'opéras débute officiellement le avec la création au Teatro San Luca de Venise d’Enrico di Borgogna.

Le jeune compositeur connaît son premier succès avec son ouvrage suivant, Zoraide di Granata, composé avec l'aide de Mayr et représenté le au Teatro Argentina de Rome. À cette occasion, Donizetti fait montre de l'extrême rapidité qui le caractérisera puisqu'il doit réécrire une bonne partie de la partition quelques jours avant la première, à la suite du décès de l'une des principales interprètes. À Rome, il fait la connaissance de Jacopo Ferretti et de la famille Vasselli. Ferretti lui donne le livret d'un opéra-bouffe, L'ajo nell'imbarazzo, qui est représenté avec un très grand succès au Teatro Valle le et est considéré comme le premier petit chef-d'œuvre de Donizetti dans le genre comique.

Apogée[modifier | modifier le code]

De 1818 à 1828, Donizetti compose 19 opéras dont plusieurs remportent un réel succès : Elvira, Alfredo il Grande, Olivo e Pasquale, Alahor in Granata, Chiara e Serafino, etc. Mais c'est à Naples, où il s'installe à la suite de son mariage avec Virginia Vasselli à Rome le , qu'il obtint son premier vrai « triomphe » avec L'esule di Roma (1828). Aidé par une créativité et une force de travail peu communes, il commence alors à enchaîner les succès.

Gaetano Donizetti
vers 1830.

Le , il triomphe au Teatro Carcano de Milan avec Anna Bolena dont la première réunit une distribution prestigieuse, avec notamment Giuditta Pasta et Giovanni Battista Rubini. L'opéra ne tarde pas à être repris à Paris (première œuvre du compositeur créée dans cette ville, en septembre 1831), à Londres, à Madrid, à Dresde et même à La Havane.

Il triomphe de nouveau le avec L'elisir d'amore, représenté au Teatro della Canobbiana de Milan. Ces succès lui valent d'être nommé, le , maître de chapelle et professeur de composition au Real Collegio di musica (« Collège royal de musique » (le conservatoire) de Naples puis, en 1836, maître de contrepoint au même conservatoire.

En 1835, à l'invitation de Rossini, Donizetti se rend à Paris où il fait jouer au Théâtre des Italiens Marin Faliero (12 mars). En avril, il est fait chevalier de la Légion d'honneur par le roi Louis-Philippe. De retour à Naples, il remporte un triomphe mémorable au Teatro San Carlo avec Lucia di Lammermoor, son ouvrage le plus célèbre, composé en seulement six semaines. La mort de sa femme, le , le plonge dans une profonde dépression. Le 29 octobre, il fait cependant représenter un nouveau chef-d'œuvre, Roberto Devereux, toujours au San Carlo.

L'année suivante, l'interdiction de Poliuto par la censure napolitaine et le dépit de n'avoir pas obtenu d'être nommé officiellement directeur du conservatoire après la mort de Zingarelli, alors qu'il occupait déjà cette fonction par intérim, le convainquent de quitter Naples et de s'installer à Paris. Par ailleurs, depuis la mort de sa femme, plus rien ne le retient dans cette ville.

Collaborant avec Eugène Scribe et d'autres librettistes comme Alphonse Royer, Gustave Vaëz ou encore Vernoy de Saint-Georges, il crée une série d'opéras dont certains sont devenus des classiques du répertoire lyrique mondial :

Fin de vie[modifier | modifier le code]

De 1842 à 1846, Donizetti ne cesse de voyager, principalement entre Paris, les grandes villes italiennes (Naples, Rome, Bologne, Milan, Venise) et Vienne où il est nommé maître de chapelle de la cour en 1842. C'est là qu'il commence à ressentir les atteintes de la syphilis, qui vont l'obliger à cesser de travailler dès 1845. Sous l'effet des atteintes nerveuses de la maladie, il perd en effet la parole, ne peut plus marcher et sombre peu à peu dans la folie, lui qui n'avait cessé de la mettre en scène au théâtre. Alarmés par son état, les amis et la famille de Donizetti envoient son neveu, Andrea, fils de Giuseppe Donizetti à Paris. Donizetti est interné en 1846 dans la maison de santé du Dr Esquirol à Ivry-sur-Seine. En 1847, il est transféré à Paris dans une maison près des Champs-Élysées. Andrea Donizetti n'obtient qu'en septembre 1847 l'autorisation des autorités parisiennes (préfet Gabriel Delessert) d'être transféré dans sa ville natale, Bergame, où il meurt en 1848.

Donizetti avait un frère plus âgé que lui, Giuseppe Donizetti, né en 1788, qui fut longtemps directeur de musique militaire du sultan à Constantinople, où il mourut en 1856. Il fit mieux connaitre la musique occidentale dans l'Empire ottoman et y popularisa ses marches, ses pièces pour piano et ses Lieder.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Ensemble de son œuvre[modifier | modifier le code]

Gaetano Donizetti vers 1835.

En trente ans de carrière, Donizetti est l'auteur d'environ 550 œuvres, dont 71 opéras, 13 symphonies, 18 quatuors, 3 quintettes, un concerto pour cor anglais, une sonate pour hautbois et piano, 28 cantates, 115 autres compositions religieuses (dont un Requiem en 1835, pour la mort de son ami, le compositeur Vincenzo Bellini), sans compter un nombre important de pièces de musique de chambre, des oratorios et des « pièces de salon », ce qui en fait un des compositeurs les plus prolifiques du XIXe siècle.

La redécouverte[modifier | modifier le code]

Si Lily Pons (et d'autres cantatrices) interprète, dès les années 1930, Lucia di Lammermoor de Donizetti, sa représentation de La Fille du régiment, le 28 décembre 1940, sera l'occasion pour l'artiste d'entonner La Marseillaise avec le chœur[4]. En 1957, Maria Callas chante Anna Bolena à la Scala de Milan et enclenche le début de la « Donizetti Renaissance »[5]. À partir de 1958, Leyla Gencer interprète Maria Stuarda, Poliuto, Les Martyrs, Lucrezia Borgia, Belisario, Roberto Devereux et Caterina Cornaro, mais ne les enregistre pas[6]. Joan Sutherland, dès 1959, Montserrat Caballe, qui fera redécouvrir Parisina en 1974, Berverly Sills, Luciano Pavarotti, puis plus tard Mariella Devia, Sondra Radvanovsky et Marina Rebeka seront tous des interprètes notables des œuvres de Donizetti[7].

Opéras[modifier | modifier le code]

Page de garde de la partition de L'elisir d'amore.

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « opéra » in Dictionnaire de la musique Larousse
  2. François-René Tranchefort, L’Opéra, Paris, Seuil, , 640 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 173
  3. « Lucia di Lammermoor », sur Aligre FM (consulté le )
  4. « Fille du Régiment 28/12/1940 MetOpera (Pons, Jobin, Petina, Baccaloni - Papi) »
  5. « Leyla Gencer (Interprète) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )
  6. (en-GB) « Leyla Gencer Archive » (consulté le )
  7. Nathalie Moller, « Gaetano Donizetti : 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le compositeur », sur Radio France, (consulté le )
  8. Ne pas confondre avec Gemma di Vergy.
  9. Ne pas confondre avec Gabriella di Vergy.
  10. (en) « (9912) Donizetti », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_7751, lire en ligne), p. 713–713

Annexes[modifier | modifier le code]

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Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) William Ashbrook, Donizetti and His Operas, Cambridge University Press, 1982
  • Damien Colas, « Parler sans accent : Examen de la désitalianisation de la prosodie dans Dom Sébastien », Actes du colloque Donizetti, Parigi e Vienna, Rome, 19-20 mars 1998, Rome, Accademia nazionale dei Lincei, 2000, p. 181-208
  • Stella Rollet, Donizetti et la France, histoire d'une relation ambigüe (1831-1897), thèse de doctorat sous la direction de Jean-Yves Mollier et Jean-Claude Yon, UVSQ, 2012, 2 vol.
  • Stella Rollet, Donizetti et la France: carrière, créations, réception (1831-1897), Paris, Classiques Garnier, 2021, 535 p. (parution le 19 mai 2021) (ISBN 2406109771)
  • Philippe Thanh, Donizetti, coll. Classica, Actes Sud, 2005 (ISBN 2742754814)
  • Gilles de Van, Gaetano Donizetti, Bleu Nuit éditions, 2009 (ISBN 2913575935)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]