Morceau de concert op. 94 de Saint-Saëns — Wikipédia

Morceau de concert
op. 94 (R 203)
Page de titre du manuscrit.
Page de titre du manuscrit autographe (version avec orchestre).

Genre Pièce concertante
Musique Camille Saint-Saëns
Effectif cor avec accompagnement de piano (ou d'orchestre)
Durée approximative min
Dates de composition 1887
Dédicataire Henri Chaussier
Création
Paris, salle Pleyel
Société nationale de musique
Interprètes Henri Chaussier (cor) et Jules Auguste Wiernsberger (piano)

Le Morceau de concert, op. 94, est une pièce de concert pour cor avec accompagnement de piano ou d'orchestre de Camille Saint-Saëns composée en 1887.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Morceau de concert op. 94 est composé en 1887. La partition est écrite pour cor avec accompagnement de piano ou d'orchestre. Le manuscrit autographe de la version pour cor et piano porte la date d'achèvement «  » et celui de la version pour cor et orchestre «  »[1],[2].

Les manuscrits indiquent comme titre original de l'œuvre « Fantaisie », rayé sur les autographes et modifié par Saint-Saëns avant publication en « Morceau de concert »[3],[4]. La partition de la version avec piano est publiée en par Durand[5].

L'œuvre est dédiée au virtuose du cor naturel Henri Chaussier[1], qui avait porté des améliorations à l'instrument et inventé un « cor omnitonique » qui permettait de jouer dans toutes les tonalités[6]. Le Morceau de concert, bien que jouable au cor chromatique, est à l'origine destiné à cet instrument et tenait d'ailleurs lieu de cheval de bataille promotionnel pour Chaussier[6]. La pièce a aussi été l'objet d'un défi qui a opposé le Chaussier à Henri Garrigue, promoteur et défenseur du cor à pistons en France. Devant des journalistes et des musiciens, dont Théodore Dubois, Vincent d'Indy et Ernest Chausson, Chaussier emporte le verdict. Mais son invention ne s'imposera pas[6].

Le Morceau de concert, présenté comme « Fantaisie pour le nouveau cor omnitonique système chaussier », est créé officiellement le à Paris, salle Pleyel, lors d'un concert de la Société nationale de musique, par le dédicataire au cor et Jules-Auguste Wiernsberger au piano[7],[5].

Orchestration[modifier | modifier le code]

L'instrumentation de la version orchestrale requiert[1] :

Instrumentation du Morceau de concert
Bois
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons
Cuivres
3 trombones
Percussions
timbales
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses

Le matériel de la version avec orchestre et le conducteur sont publiés en 1905 par Durand[5],[2].

Structure et analyse[modifier | modifier le code]

Page de titre du manuscrit autographe de la version pour cor et piano.

Le Morceau de concert, d'une durée moyenne d'exécution de neuf minutes environ[8], est en fa mineur, à
, Allegro moderato, et fait 253 mesures[1].

Le musicologue Dominik Rahmer relève que la partition est « une des très rares œuvres concertantes pour cor des XVIIIe et XIXe siècles écrite dans le mode mineur[4] ».

La pièce, « démonstration de difficultés techniques qui repoussent les limites de ce qui était jusqu'alors admis sur l'instrument[6] », est basée sur une forme libre de thème et variations[6],[4].

Après la présentation du thème, de caractère héroïque[9], ce dernier « est ornementé au cor dans deux variations à la virtuosité croissante[4] » ; suit un épisode lyrique, Adagio, à
, très calme, qui « met en valeur l’expressivité de l’instrument[9] », puis un Allegro non troppo à
, où « l'orchestre s'empare brièvement du thème — cette fois en binaire — avant que l'agilité de l'interprète soit mise à l'épreuve par l'exécution d'accords brisés et de triolets à un rythme rapide[4] », dans une « virtuosité [...] pleine d’esprit, faite d’arpèges ascendants, de gammes en guirlandes, de notes répétées du cor[9] ».

La pièce porte le numéro d'opus 94 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Sabina Teller Ratner, le numéro 203[1].

L'œuvre est un classique du répertoire des cornistes[6]. Du vivant de Saint-Saëns, la partition a été imposée comme morceau de concours au Conservatoire de Paris en 1908 et 1914[6].

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Ratner 2002, p. 390.
  2. a et b Rahmer 2016, p. V.
  3. Ratner 2002, p. 390-391.
  4. a b c d et e Rahmer 2016, p. VI.
  5. a b et c Ratner 2002, p. 391.
  6. a b c d e f et g Guilloux 2021, p. 121.
  7. Michel Duchesneau, L’avant-garde musicale à Paris de 1871 à 1939, Sprimont, Mardaga, (ISBN 2-87009-634-8, BNF 36967589), p. 251
  8. (en) Michael Morrison, « Morceau de concert, for horn & ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  9. a b et c « Morceau de concert op. 94 (Camille Saint-Saëns) », sur Bru Zane Media Base (consulté le )
  10. Pierre Jean Tribot, « Saint-Saëns en édition », sur Crescendo Magazine,

Liens externes[modifier | modifier le code]