Moment linéaire — Wikipédia

Le moment linéaire ou impulsion est, en mécanique analytique, le moment conjugué d'une variable d'espace linéaire (par opposition aux variables d'espace angulaires)[style à revoir]. Cette notion, utilisée aussi en mécanique quantique, coïncide la plupart du temps avec celle de quantité de mouvement.

Mécanique analytique[modifier | modifier le code]

Définition en mécanique analytique[modifier | modifier le code]

En mécanique analytique, le moment conjugué (aussi appelé impulsion généralisée) de la coordonnée généralisée est donné par la formule[1] :

Ce moment conjugué est appelé moment linéaire (ou impulsion) lorsque les coordonnées généralisées correspondent aux coordonnées cartésiennes.

Mécanique quantique[modifier | modifier le code]

En mécanique quantique, l'opérateur impulsion permet d'obtenir les valeurs possibles de l'impulsion d'une particule. Il se décompose en trois opérateurs : , , . Plus exactement, les valeurs possibles des composantes de l'impulsion sont données par les valeurs propres des opérateurs .

Définition en mécanique quantique[modifier | modifier le code]

En représentation position, l'opérateur impulsion peut être mis sous la forme est l'opérateur gradient et est la constante de Planck réduite.

L'opérateur impulsion peut être défini de cette manière à partir de l'opérateur position et des relations de commutation canoniques[2] :


Le principe de correspondance consiste à identifier les crochets de Poisson {qj, pk} = δjk en mécanique hamiltonienne aux commutateurs en mécanique quantique.

Principe d'indétermination[modifier | modifier le code]

Intuitivement, le commutateur de deux observable permet de quantifier à quel point les grandeurs associées sont mesurables simultanément. Les relations de commutation canoniques impliquent que les commutateurs , où est l'opérateur identité, ne sont pas nuls[a], et donc que les grandeurs associées ne peuvent pas être déterminées simultanément avec une précision arbitraire. C'est ce qu'on appelle le principe d'indétermination de Heisenberg, formalisé par les inégalités de Heisenberg[3] :

et sont respectivement l'écart-type sur la position et l'écart-type sur l'impulsion.

Conséquences[modifier | modifier le code]

La principale conséquence du principe d'indétermination est qu'en mécanique quantique on ne peut pas associer une trajectoire bien définie à une particule. Cependant, il existe des interprétations alternatives de la mécanique quantique qui permettent de définir de telles trajectoires en proposant une autre définition de l'opérateur impulsion. Ces théories — dont la théorie de de Broglie-Bohm fait partie — sont très peu connues et déconsidérées par les physiciens.

Conservation de l'impulsion[modifier | modifier le code]

Distinction entre impulsion et quantité de mouvement[modifier | modifier le code]

L'impulsion est égale à la quantité de mouvement lorsque les forces appliquées à la particule dérivent d'une énergie potentielle.

Exemple :

Dans le cas d'une particule (sans spin) de charge en mouvement dans un champ électromagnétique, la force de Lorentz — qui ne dérive pas d'une énergie potentielle — entre en jeu. Impulsion et quantité de mouvement ne sont plus identiques en raison d'un terme dû au potentiel vecteur . La relation reliant ces quantités est alors [4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le module de n'est pas nul mais est négligeable devant l'action des systèmes physiques macroscopiques. C'est la raison pour laquelle les effets quantiques sont négligeables à notre échelle. (Cohen-Tannoudji, p. 41)

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

C. Cohen-Tannoudji, B. Diu et F. Laloë, Mécanique quantique [détail de l’édition]

Articles connexes[modifier | modifier le code]