Michel Moine (homme politique) — Wikipédia

Michel Moine
Illustration.
Michel Moine en 2016.
Fonctions
Maire d'Aubusson

(22 ans, 3 mois et 5 jours)
Élection 18 mars 2001
Réélection 9 mars 2008
23 mars 2014
15 mars 2020
Prédécesseur Pierre-Henri Bos
Successeur Stéphane Ducourtioux
Biographie
Nom de naissance Michel Moine
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Chatou
Nationalité Française
Parti politique PS (jusqu'en 2016)
DVG (depuis 2016)
Profession homme politique, chef d'entreprise

Michel Moine, né le à Chatou, est un homme politique français, membre du Parti socialiste. Il est maire d'Aubusson de 2001 à 2023.

Biographie[modifier | modifier le code]

Michel Moine s'est installé en 2000 dans la Creuse, « département que [son] grand-père avait quitté pour Paris », indique-t-il[réf. nécessaire]. Le père de ce grand-père, Pierre Moreau, était le maire de Saint-Georges-Nigremont.

Militant du Parti socialiste depuis 1979, Michel Moine indique sur son blog avoir été membre fondateur de SOS Racisme. [réf. nécessaire]

Il est proche d'Arnaud Montebourg, qu'il a rejoint quelques mois avant le Congrès de Dijon en 2003 [réf. nécessaire]. Il participe activement au courant Nouveau Parti Socialiste, animé par Arnaud Montebourg et Vincent Peillon [réf. nécessaire]. Après l'éclatement de ce courant, à l'issue du congrès du Mans, il choisit de suivre Arnaud Montebourg au sein du nouveau courant, créé par ce dernier, Rénover Maintenant [réf. nécessaire].

Michel Moine a fait campagne pour le non lors du référendum français sur la constitution européenne du .

Il a été pendant près de vingt ans l'un des militants du service d'ordre du Parti socialiste [réf. nécessaire]

Il est ancien auditeur de l'IHEDN (151e session régionale 2002-2003[1]).

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Depuis Michel Moine est maire d'Aubusson, sous-préfecture de la Creuse et 3e ville du département. Il a été réélu en , au 1er tour, avec 59,75 % des voix[2]. Il est à nouveau réélu le , avec 51,21 %, une maigre majorité (44 voix d'avance contre 404 au précédent scrutin).

Battu aux élections législatives de 2002 par le député sortant RPR, Jean Auclair, Michel Moine a été candidat à la candidature pour les élections législatives de 2007. Il a reçu le soutien de la section socialiste de sa circonscription, mais les instances du PS, avec un mot cruel du premier secrétaire de l'époque, François Hollande, lui ont préféré une candidate, conseillère régionale PS. Celle-ci s'est ensuite effacée au profit de Georges Sarre (Mouvement des Citoyens), dont Michel Moine est devenu le suppléant. Georges Sarre a été très nettement battu au second tour par le député sortant, Jean Auclair (UMP).

Élu conseiller général du canton d'Aubusson en , il a occupé la sixième vice-présidence de l'assemblée départementale, chargé de l'enfance et de la famille. Au renouvellement de , Michel Moine a été battu d'une voix par son concurrent divers droite, Jean-Marie Massias[3].Michel Moine a contesté cette élection devant le tribunal administratif de Limoges qui lui a donné raison. L'élection a été annulée. Michel Moine a alors fait appel devant le Conseil d'État pour inverser le résultat de l'élection à son profit[4]. Pour clarifier la situation son adversaire a démissionné de son poste de conseiller général. Une nouvelle élection a été fixée au par arrêté préfectoral. Une nouvelle requête de Michel Moine devant le tribunal administratif de Limoges pour annuler la décision du préfet a été rejetée[5]. L'élection a eu lieu à la date prévue. Michel Moine a été cette fois nettement battu (44,15 % des voix contre 55,95 % à son adversaire Jean-Marie Massias), étant même devancé dans la ville d'Aubusson dont il est le maire[6]. Son recours au Conseil d'État a été rejeté[7].

Michel Moine, obstiné dans ses ambitions politiques, a été deux fois, sans succès, candidat à la candidature dans la Creuse au titre du parti socialiste pour les élections sénatoriales de 2014 et les élections régionales. Le , sur fond de conflit avec le sénateur Jean-Jacques Lozach[8], il démissionne du parti socialiste. En avril 2024, il démissionne de son poste de conseiller au seins de la marie d'Aubusson[9].

Actions politiques[modifier | modifier le code]

En 2007, Michel Moine proteste contre l'annonce de la suppression du tribunal d'instance d'Aubusson dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire[10], contre laquelle il entame une brève grève de la faim (une demi journée)[11].

À cette occasion, il est poursuivi en diffamation par le député de la 2e circonscription de la Creuse, Jean Auclair, pour avoir accroché sur la façade de l'hôtel de ville d'Aubusson une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Non à la fermeture du tribunal d'Aubusson, réclamée par Jean Auclair ». Il sera relaxé par le tribunal correctionnel de Guéret.

Démission de la présidence de Creuse Grand-Sud[modifier | modifier le code]

Michel Moine a présidé la communauté de communes Aubusson-Felletin, puis la communauté de communes Creuse Grand Sud, issue de la fusion entre Aubusson-Felletin et Plateau de Gentioux, au . Elle compte 26 communes. Il a été réélu à cette fonction le , avec 69,56 % des voix, face à Bernard Chirac, élu de l'opposition municipale d'Aubusson.

Le , quelques jours après l'annonce de sa démission de la présidence de cette collectivité territoriale, La Montagne publie un long article intitulé "Grand déballage à Creuse Grand Sud sur fond de gouffre financier et de dénonciation du  « système Moine ». L'auteur de l'article, Eric Donzé, écrit : "Jamais, de mémoire de journaliste, un tel réquisitoire public n'a été dressé en Creuse contre une personnalité politique"[12].

Lors de la séance du Conseil Municipal d'Aubusson du , Michel Moine a déclaré que la délibération en date du portant sur une ligne de trésorerie était un faux et qu'il avait "décidé de porter plainte pour ce faux manifeste en écriture publique[13]. Il n'en reste pas moins que le rapport final de la Direction régionale des finances publiques, communiqué aux élus fin , constate "que les derniers budgets étaient bien "insincères" et le montant du trou est toujours sidérant : « Une trésorerie négative de 3,88 millions d'euros et un défaut de paiement qui représente 2 millions d'euros »"[14].

Le , le président de la Chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine en personne, Jean-François Monteils, a commenté les difficultés de "Creuse Grand Sud" dans une vidéo disponible sur le site de la CRC. Il explique notamment que l'opacité de la gestion et la gravité de la situation financière se situaient à des niveaux "rarement vus"[15].

Le directeur des services de la communauté de communes, Jean-Sébastien Combe Maës, s'est donné la mort. Son corps a été retrouvé le à Saint-Sulpice-les-Champs.

Michel Moine l'accusait d'avoir agi seul dans cette affaire de faux en écriture publique et a donc déposé plainte. Le directeur des services soutenait qu'il avait agi sous la pression de son président. Dans un roman à clef écrit sous un pseudonyme et publié à sa demande après sa mort [16], dans lequel les personnages sont bien facilement identifiables, Jean-Sébastien Combe Maës brosse un portrait à charge de celui qu'il appelle « Pierre Pasteur ».

Pour la deuxième fois, le , les élus d'opposition d'Aubusson ont demandé à Michel Moine de démissionner de ses fonctions de maire[17]. Il n'a pas donné suite.

Gestion de la commune d'Aubusson[modifier | modifier le code]

Le rapport de la Chambre régionale des comptes de Nouvelle Aquitaine sur la gestion de la commune d'Aubusson du , rendu public un mois plus tard, souligne qu'en matière de fiabilité des comptes, le contrôle effectué a « mis en évidence de nombreuses anomalies » [18]. La Chambre a également "constaté que le règlement intérieur du conseil municipal [adopté en ] (...) encadre strictement le temps de parole des conseillers, ce qui pourrait méconnaître le droit d'expression des élus municipaux"[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Légifrance, JO du 8 avril 2003
  2. France 3 : Municipale 2008
  3. La Montagne, "M. Moine s'est battu lui-même", 28 mars 2011 ([1])
  4. [2]
  5. La Montagne, 6 septembre 2011.
  6. France bleu Creuse, 25 septembre 2011).
  7. [3]
  8. France Bleu Creuse, 30 mars 2016 : [4]
  9. France Bleu Creuse, 23 avril 2024 : Michel Moine démissionne du conseil municipal d'Aubusson
  10. « Le maire d'Aubusson cesse sa "grève de la faim" », Le Nouvel Observateur du 13 juin 2008
  11. « Réforme de la carte judiciaire : un maire en grève de la faim » L'Agitateur, webzine de Bourges et d'ailleurs, 19 novembre 2007
  12. La Montagne, 29 septembre 2016
  13. « Ce qu'il faut retenir du discours de Michel Moine lors du conseil municipal d'Aubusson », sur http://www.lamontagne.fr, (consulté le )
  14. La Montagne, 25 novembre 2016 (par Eric Donzé).
  15. « Creuse Grand Sud : retour sur le rapport de la chambre régionale des comptes », sur Cour des comptes (consulté le ).
  16. Nicolas Decouze, Ce baron qui m'a tué, Amazon fulfillment, Wroclaw, Poland, 2017, 123 p. Voir l'histoire de cette publication dans La Montagne (édition de la Creuse), 29 juillet 2017 par Eric Donzé
  17. Maxime ESCOT, « Conseil municipal d'Aubusson - Jean-Marie Massias demande la démission de Michel Moine », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Contrôle n° 2016-0475, p. 6
  19. Id., p. 17

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]