Mauméjean — Wikipédia

Signature de la maison sur un vitrail de l'église de Saint-Jean-Baptiste (es) de Arucas (îles Canaries).

Mauméjean est la signature en nom collectif de maîtres-verriers et mosaïstes, dont les activités se déroulent, dans leurs ateliers, sur trois générations.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Les Mauméjean forment une dynastie de maîtres-verriers qui s'est éteinte au milieu du XXe siècle

Joseph Mauméjean né à Dax en 1809, peintre sur faïence, est à l'origine de la lignée.
Jules Pierre Mauméjean (1837 à Saint-Esprit. Commune rattachée à Bayonne en 1857- ✝1909 à Saint-Sébastien), peintre et maître verrier.
Joseph Jules Edmond Mauméjean , dit José (1869- ✝1952), peintre et maître verrier.
Marie Mauméjean
Georges Mauméjean, (1902 - ✝1970), peintre sur verre.
artiste peintre
Jean Simon Henri Mauméjean, dit Henri (1871-✝ Madrid 1932), peintre et maître verrier.
Léon Ernest Thomas Mauméjean, dit Léon (1878-✝ Paris 1921), peintre et maître verrier.
Marie-Thérèse, Gabrielle, Blanche Mauméjean, dite Thérèse
Charles Émile Joseph Mauméjean, dit Carl (1888- ✝ Paris 1957), peintre et maître verrier.
Xavier Mauméjean (1963 - ), écrivain. Pamela Farland (1951-), artisan bijoutier.CATHERINE FOLATRE ( 1944) ARTISTE PEINTRE

Histoire des Ateliers[modifier | modifier le code]

L'histoire des ateliers est aussi celle des maîtres verriers de la dynastie Mauméjean.

Le fondateur[modifier | modifier le code]

Vitrail réalisé en 1887 par Jules dans l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Cauterets.

Elle débute avec Jules Pierre Mauméjean qui devint peintre-verrier après avoir reçu sa formation artistique de son père Joseph et son grand-père maternel, Jacques Dufau, tous deux peintres sur faïence.

Il complétera sa formation dans les écoles des beaux-arts de Bordeaux et de Paris et divers ateliers de verriers.

En 1860 Jules Pierre Mauméjean, alors âgé de 23 ans, établit, à Pau, son premier atelier[1], Manufacture Mauméjean dont la raison commerciale était : « Manufacture de vitraux pour églises et oratoires. Fournitures pour enseignes et étendards. Peintures murales. Installation de stores pour appartement remplaçant avantageusement les persiennes. »

En 1890 Jules installe un atelier à Anglet, dans le quartier des Sept-Cantons[2]. En 1893, l’atelier est déplacé à Biarritz[3].

Les ateliers de Jules Mauméjean équipèrent de vitraux bon nombre d’églises[4], d’établissements publics [5], et de maisons particulières, d'abord en Béarn et au Pays basque, puis, la notoriété venant, dans le Sud-Ouest. Ses relations avec les cercles madrilènes lui fournirent de nombreuses commandes si bien qu'il établit des ateliers (Madrid et Saint-Sébastien puis Barcelone) et finit par devenir le maître-verrier officiel de la Maison Royale d’Alphonse XII.

Les maîtres-verriers[modifier | modifier le code]

Jules Pierre Mauméjean se marie avec Marie Honorine Lalanne dont il aura cinq enfants, tous nés à Pau ; Joseph, Henri, Léon, Marie et Charles.

Les quatre garçons recevront de leur père une solide formation artistique et pratique qui fera d'eux d’habiles peintres sur verre. Tous complètent leur formation dans les écoles de beaux-arts de Bordeaux et Paris. L’aîné de la famille, Joseph, et son frère Henri, sont des disciples de Jean Anglade[6]. Ils acquièrent une grande variété de savoir-faire en travaillant dans divers ateliers de verriers, à Paris et à Nancy.

Joseph, Henri et Carl travailleront en collaboration tandis que Léon fondera un atelier indépendant, à Paris.

Coupole de l'hôtel Palace à Madrid.

À partir de 1897, l’aîné de la famille, Joseph, puis son frère Henri, firent de fréquents séjours à Madrid, pour contrôler les divers ateliers espagnols[7], et y trouver de nouveaux clients que suscitait l'élan de restauration des édifices religieux, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ils créent une société savante destinée à promouvoir, l'art nouveau et le modern style, ce qui les conduira à travailler, avec des architectes contemporains tels que Gaudi.

Le , Jules Mauméjan, décède à Saint Sébastien. Il lègue l'ensemble de ses ateliers à ses fils. Dès lors, vers 1910, Joseph et Henri s'établissent en Espagne ce qui les conduit à hispaniser leur nom en José Mauméjean et Henrique Maumejean. Charles se fera alors appeler Carl.

Les ateliers madrilènes sont organisés comme une usine moderne avec des bureaux d'études et de dessins, adossés à un important fonds documentaire[8] sur l'art gothique et classique destiné plus particulièrement à la restauration de vitraux anciens. La réalisation des vitraux est confiée à des équipes de verriers, chacun ayant sa spécialité, qui des visages, qui des mains, etc. Ce qui permettait de satisfaire rapidement de nombreuses commandes.

Ils œuvrèrent à la modernisation des techniques en allégeant les barlotières qui structurent les vitraux. Leur séjour dans les écoles et ateliers de verrier Nancéiennes leur permit d'introduire quelques importantes innovations telle que le cloisonné qui permet d'alléger et d'agrandir les panneaux et les cabochons de verre épais écaillés et taillés qui donnent du relief en créant des jeux de lumière.

L'atelier de San Sébastien, se spécialisera dans la mosaïque, technique dans laquelle Charles se distinguait tout particulièrement dans son atelier parisien.

En 1910, les frères Mauméjean créent en 1921, un nouvel atelier à Paris[9] avec pour raison sociale : Mosaïque–Émaux de Venise, qui devint deux ans plus tard la Société Anonyme Mauméjean, au même endroit.

Peu après, ils ouvrent à Hendaye, un nouvel atelier qui aura au fil du temps un grand succès commercial.

Pendant la Seconde Guerre mondiale et jusqu’en 1941, Joseph Mauméjean continuera de diriger l’atelier de Madrid, et voyage au Maroc, où réside sa fille avec l’intention d’y établir un nouvel atelier, projet que son âge ne lui permettra pas de conduire à son terme. Henri qui dirigeait l’atelier de Madrid, mourut en 1932, en laissant la charge à son frère José qui mourut en 1952. Cinq ans plus tard, Carl mourut à Paris. La lignée des maîtres-verriers s’éteint avec son fils Georges mort en 1970. Xavier Mauméjean, petit-fils de Georges, est écrivain et éditeur. Pamela Farland, arrière-petite-fille d'Henri, est créatrice de bijoux et artisan[10].

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Les maîtres-verriers Mauméjean, œuvrent sur trois générations. Il fondent un véritable empire industriel dans un métier resté artisanal, ce qui leur permet de satisfaire de nombreuses commandes, pas seulement en France et en Espagne où ils s’étaient établis mais aussi dans le reste de l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique.

Leurs productions tant religieuses que civiles, peuvent dénoter un discret engagement politique, contre le nazisme par exemple[11]. Ils ont participé à plusieurs expositions internationales, Madrid (1894), Paris (1925 et 1937), Philadelphie et Pampelune (1926), Milan et Madrid (1927), Séville (1930), etc. qui leur ont valu d'accumuler les récompenses.

Galeries[modifier | modifier le code]

Ensemble Mauméjean de l'église Saint Pierre-Saint Paul d'Ivry sur Seine.[modifier | modifier le code]

Les églises décorées par les ateliers Mauméjean depuis 1937[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bien qu'elles ne concernent que les deux sociétaires Henrique et José Mauméjean Lalanne, une part importante de l'histoire des ateliers des frères Mauméjean est décrite en détail dans les pages de la Gazette sur l'histoire du Casino de Madrid[13].

  1. Manufacture Mauméjean, 14-16 rue Montpensier, à Pau (immeuble du Comte de Barraute)
  2. Atelier Mauméjean d'Anglet, villa Anna dans le quartier des Sept-Cantons
  3. Atelier Mauméjean de Biarritz, villa Manzon entre le 31 de la rue d’Espagne et la rue de la Croix des champs, devenue rue de la République.
  4. Cathédrale de Bayonne
  5. Mairie de Biarritz
  6. Jean Anglade, maître-verrier, né à Éauze dans le Gers
  7. S.A. Maumejean Frères, dont le siège est à Madrid, regroupe les ateliers de :
    • Madrid, 64 Paseo de la Castellana.
    • Barcelone, 21 de la Rambla de Catalunya
    • San Sébatien, 8 de rue Pedro Egaña.
  8. Le fonds documentaire a été donné au Musée du vitrail à Madrid.
  9. S. A. Mauméjean : 6, 6bis rue Bézout Paris XIVe arrondissement
  10. Pamela Farland
  11. Le roi Hérode représenté sous les traits d'Hitler L'article du monde est archivé mais sa copie figure au bas de la notice de Carl, sur le site du cimetière du Père Lachaise.
  12. [1]
  13. Gaceta sobre La Historia, Los Socios, Los Acontecimientos, La Vida Social, Las Anécdotas, El Edificio, Las Actividades del Casino de Madrid, pages 23 à 26.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En français
  • P. A. Frouté, « Pau et les Mauméjean maîtres-verriers (1860-1970) », Revue de Pau et du Béarn, no 21,‎
  • Vitraux de la basilique du Sacré-cœur de Bourg (Ain), Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (lire en ligne)
  • Benoît Manauté, préface de Dominique Dussol. La manufacture de vitrail et mosaïque d'art Mauméjean - Flambe ! Illumine ! Embrase ! Éditions Le Festin, 2015 (ISBN 978-2-360-62120-0)
En espagnol
  • Óscar Da Rocha Aranda y Susana Belén de Torres Neira. Un hito centenario de la arquitectura madrileña: La sede del Casino de Madrid (1903-2003), 2003.
  • Óscar Da Rocha Aranda. Los Mauméjean, una familia de maestros vidrieros franceses en España (1897 – 1952). Revista Goya, 2006.
  • Víctor Nieto Alcaide, Sagrario Aznar Almazán y Vctoria Soto Caba. Vidrieras de Madrid. Del modernismo al art déco.1996.
  • Paloma Pastor Rey de Viñas, Vidrieras del Taller Mauméjean en las Colecciones de la Real Fábrica de Cristales de La Granja, 2005

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Les moteurs de recherche permettent d'avoir un large aperçu des productions, religieuses principalement, de la famille Mauméjean

Des journaux[modifier | modifier le code]

Des sites web[modifier | modifier le code]