Marianne Richter — Wikipédia

Marianne Richter
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 94 ans)
Brunnby (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marianne Elisabet RichterVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Carl H. Lindroth (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata

Marianne Richter (née le à Helsinborg et morte le à Mölle) est une artiste textile suédoise connue pour ses grandes tapisseries murales, ses tapis, ses kilims, ses tapis rya[1] et son usage de la couleur. Elle a créé un grand nombre de motifs devenus des classiques bien au-delà de la Suède.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marianne Elisabet Richter est née le 25 août 1916 à Helsingborg. Elle est la deuxième des sept enfants du marchand Carl Emil Leonard Richter (1880-1974) et de Sonja Elisabeth Baagöe (1892-1985)[2].

Marianne Richter suit une formation en art textile et céramique à l'école technique (maintenant Konstfack) de Stockholm de 1935 à 1939 et fait un apprentissage dans l'atelier de Märta Måås-Fjetterström (MMF AB) à Båstad. En 1937, alors qu'elle est encore étudiante, elle est invitée à travailler durant plusieurs étés dans cet atelier pour faire des dessins à partir des esquisses de Märta Måås et réaliser des aquarelles pour du matériel publicitaire[3].

En 1974, elle épouse Carl Hildebrand Lindroth (- 1979) professeur d'entomologie à l'université de Lund. Ils ont une fille, Sara Marianne, qui devient également artiste textile.

Après un premier emploi dans une association d'artisanat Svensk Hemslöjd à Växjö, Barbro Nilsson, devenue directrice artistique de Märta Måås-Fjetterström, l'invite à travailler comme designeuse dans l'atelier. Elle y travaille de 1942 jusqu'au milieu des années 1970, réalisant des croquis et des cartons pour la réalisation de tapis et de tissus tout en poursuivant une carrière d'enseignante à Konstfack[3]. Elle fait partie du groupe d'enseignants et enseignantes qui ont fait de Konstfack une des meilleures écoles textiles[4].

Marianne Richter travaille également pour d'autres entreprises comme Gävle Ångväveri ou les usines d'AB Wahlbeck à Linköping. Elle crée également des centaines de « tomteflickor » (elfes) et de poupées avec des visages peints à la main[2].

Quelques œuvres[modifier | modifier le code]

L'admiration de Marianne Richter pour des peintres comme Picasso et Paul Klee transparait dans ses créations caractérisées par des couleurs vives, des formes géométriques, des variations de motifs et un grand nombre de combinaisons de couleurs. Elle combine parfois des fils de laine épais et fins avec du lin afin de créer des nuances et des structures uniques. Les motifs de Marianne Richter sont souvent en lien avec la nature : les plantes, les fleurs (Blåklint et Rödklint), la mer (Röda Havet) sont ses thèmes de prédilection avec les bateaux (Hamburgskutor, Västerviksskutor et Masthugget). Son style expressif, son inspiration régionale et ses références nostalgiques la rattachent au design scandinave moderne[3],[4].

Marianne Richter crée des œuvres, parfois monumentales, pour des commandes publiques et privées mais elle développe aussi des produits accessibles à un plus grand nombre. Ses grandes tapisseries sont parfois reproduites ensuite dans d'autres dimensions pour des résidences privées[3],[4].

En 1955, à l'exposition d'Helsingborg, elle présente sa grande tapisserie Båtar, qui s'inspire des gravures sur pierre de bateaux à voiles de Gotland[2].

L'une de ses créations les plus significatives est une tenture réalisée en 1952 sur une commande du gouvernement suédois pour une salle de conférence au siège des Nations Unies à New York. Elle en assure la conception et supervise la fabrication. Avec ses 200 mètres carrés, elle est considérée comme la plus grande tapisserie du monde. Cette tapisserie a malheureusement été détruite[3],[4].

Parmi ses autres œuvres notables, on trouve de grands tapis pour plusieurs ambassades suédoises, comme Blommor d'un rouge éclatant pour l'ambassade à Buenos Aires, Forsythia réalisé selon la technique flossa[5] pour la légation à Téhéran et Ett skepp kommer lastat, tissé avec sa fille Sara pour l'ambassade de Suède à Brasilia[3]. Elle crée aussi souvent des œuvres pour des salles de réunion et des hôtels, par exemple Strandvägsskutor pour la banque Handelsbanken représentant des navires à grand mât dans des tons rouges et jaunes chauds, et Korn och humle pour l'association des brasseurs suédois[3].

Les tapisseries gobelin dessinées par Marianne Richter sont souvent tissées par l'atelier MMF AB à Stockholm et parfois par sa fille Sara Richter.

Elle est la créatrice des tapis ryas hirsutes au look pop art très populaires dans les années 1950 à 1970[4].

Plusieurs de ses œuvres figurent dans les collections de musées comme l'Art Institute de Chicago[6], le Minneapolis Institute of Art[7] , le Cooper Hewitt Smithsonian Design Museum[8] ou le Nationalmuseum à Stockholm[9].

Marianne Richter décède le 24 novembre 2010 à Mölle. Elle est inhumée au cimetière de Brunnby sous le nom de Marianne Lindroth[2].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexa Winton, A Striking Juxtaposition: Hand-Woven Textiles in the United Nations Conference Building Interiors, The Journal of Modern Craft, 2015 Lire en ligne

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. La tapisserie de rya est une technique traditionnelle scandinave, entre tissage et travail à l'aiguille plutôt réservée à la confection de carpettes aux mèches touffues.
  2. a b c et d Lindvall-Nordin, Christina, « Marianne Elisabet Richter », Svenskt kvinnobiografiskt lexikon, (consulté le )
  3. a b c d e f et g (en-US) « Märta Måås-Fjetterström », sur Märta Måås-Fjetterström (consulté le )
  4. a b c d et e (en-US) « Marianne Richter Rugs | Vintage Marianne Richter Scandinavian Rug », sur Nazmiyal Antique Rugs (consulté le )
  5. Le flossa se rapproche du rya mais les fils sont plus courts et il a moins de fils de trame intermédiaires, ce qui permet un décor plus riche.
  6. (en) « Marianne Richter », sur The Art Institute of Chicago (consulté le )
  7. (en) « Marianne Richter | Mia », sur collections.artsmia.org (consulté le )
  8. « Marianne Richter | People | Collection of Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum », sur collection.cooperhewitt.org (consulté le )
  9. (en) « Nationalmuseum - Marianne Richter », sur emp-web-84.zetcom.ch (consulté le )