Margot Duhalde — Wikipédia

Margot Duhalde
Margot Duhalde
Margot Duhalde vers 1942
avec l'insigne de l'Air Transport Auxiliary.

Nom de naissance Margot Duhalde Sotomayor
Naissance
Río Bueno, Chili
Décès (à 97 ans)
Santiago, Chili
Origine Franco-chilienne
Allégeance Drapeau de la France France libre
Drapeau du Chili Chili
Arme Forces françaises libres
Armée de l'Air chilienne
Grade Colonel dans l'armée chilienne
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur

Margot Duhalde, née le à Río Bueno au Chili et morte le à Santiago du Chili, est la seule aviatrice des Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle est pilote dans l'Air Transport Auxiliary de 1942 à 1945 chargée de transferts d'avions. Elle devient plus tard colonel de l'Armée de l'air chilienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Margot Duhalde est chilienne d'origine française. Elle a seize ans lorsqu'elle se rend en 1937 à Santiago du Chili, la capitale, pour apprendre à piloter. Elle réussit l'examen le devant des membres de l'Aéro Club et de l'Armée de l'air chilienne, obtenant son brevet de pilote de tourisme[1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle apprend l'appel du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle et veut combattre pour la libération de son pays d'origine[1]. Elle s'inscrit d'abord au consulat, puis au comité gaulliste local à sa création. Son engagement est accepté en par les Forces françaises libres[1].

Elle part avec un groupe de volontaires chiliens le et parvient à Liverpool le . Mais en voyant que c'est une femme, les Forces aériennes françaises libres refusent de l'admettre[2], et c'est dans l'Air Transport Auxiliary (ATA)[3], le service de transport aérien auxiliaire, qu'elle est admise[4]. Au sein de la RAF, l'ATA convoie entre aéroports les d'avions neufs ou réparés.

Sa formation est longue et difficile, car elle ne comprend pas un mot d'anglais et ne sait pas naviguer hors du Chili où le repérage est facile avec peu de villes et une seule voie ferrée entre la montagne et la mer. Après un premier échec, elle s'acharne et obtient d'être employée pendant trois mois comme mécanicien[3] en suivant le soir un entraînement à la navigation aérienne jusqu'en . Elle réussit ensuite sa nouvelle formation, sur différents avions, et reçoit l'uniforme de l'ATA[1]. Après cette nomination, elle reçoit un cours technique supplémentaire de trois semaines intensives, complété par 15 heures de vol sur Harvard, et suivi par une instruction complémentaire pour apprendre à piloter les avions de combat comme le Hurricane, qu'elle pilote pour la première fois le [1].

Elle fait figure d'exception, étant la première et seule femme pilote des Forces françaises libres[5],[6]. Elle vole sur tous types d'avions[4] : Hurricane, Spitfire, Forteresses Volantes, biplans... et effectue ainsi plus de mille trois cents convoyages[3] jusqu'en 1945[2],[6]. Margot Duhalde tient ses carnets de vol qui mentionnent chaque vol effectué ainsi que l'avion piloté[7].

Après la guerre, elle rentre au Chili en 1947[8]. Pendant plusieurs années, elle n'y trouve pas de travail, l'aviation y étant encore fermée aux femmes[8]. Une compagnie régionale l'admet finalement[8], comme pilote de bimoteurs transportant des passagers[9]. Elle travaille ensuite comme contrôleuse aérienne[8], et est chargée de l'entraînement des femmes pilotes[6]. Elle monte en grade, notamment en raison de ses compétences en radars, et devient colonel de l'Armée de l'air chilienne[3],[8].

Margot Duhalde meurt le à Santiago du Chili à l'âge de 97 ans[3],[10],[11],[12].

Distinctions et hommages[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Autres hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (es) « Margot Duhalde Sotomayor – La Gran Aviadora Chilena », sur identidadyfuturo.cl, (consulté le ).
  2. a et b « Carnet de vol de Margot Duhalde : Notice », Musée de l'Armée (consulté le ).
  3. a b c d et e « Margot Duhalde, seule femme des FAFL, est décédée », Le Fana de l'Aviation, no 580,‎ , p. 5.
  4. a et b Christine Levisse-Touzé, « Femmes dans la France libre (les) », dans François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, Paris, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4), p. 887.
  5. Sébastien Albertelli, Elles ont suivi de Gaulle : Histoire du Corps des Volontaires françaises, Paris, Perrin, , 542 p. (ISBN 978-2-262-07588-0), p. 104.
  6. a b et c Christine Levisse-Touzé, Les Femmes dans la Résistance en France, Paris, Tallandier, , 432 p. (ISBN 979-10-210-1675-0, lire en ligne), p. 378.
  7. Ces carnets font partie des collections du musée de l'Armée - « Carnet de vol de Margot Duhalde », sur musee-armee.fr, Musée de l'Armée (consulté le ).
  8. a b c d et e (en) « Veteran World War II pilot Margot Duhalde dies in Chile », sur dw.com, (consulté le ).
  9. (es) « Gobierno británico condecora a mujer pionera de la aviación chilena », sur emol.com, (consulté le ).
  10. Laurent Lagneau, « Décès de Margot Duhalde, seule femme pilote des Forces françaises libres », sur www.opex360.com, .
  11. « Mort de la Chilienne Margot Duhalde, seule femme pilote des Forces françaises libres », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  12. (es) « Muere Margot Duhalde, pionera de la aviación femenina chilena », sur Tele13, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Plusieurs documentaires présentent son histoire :

  • Spitfire Sisters, 2010 ;
  • Air Transport Auxiliary, 2011.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]