Lucienne Scheid-Levillion — Wikipédia

Lucienne Scheid-Levillion
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Université de Strasbourg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Lucienne Scheid-Levillion est une avocate française née le à Strasbourg et morte le à Castelnau-Magnoac[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Lucienne Scheid est issue d'une famille bourgeoise d'Alsace[2].

Formation[modifier | modifier le code]

C'est à la faculté de droit de Strasbourg que Lucienne Scheid se forme. Elle obtient 5 fois le prix de l‘université de Strasbourg et est aussi diplômée en droit allemand[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

Elle rejoint la cour d'appel de Colmar en août 1932 puis le barreau de Strasbourg le 11 octobre 1932 et celui de Paris 1934[2].

Elle est la première femme à porter le titre de « Première Secrétaire de la Conférence » en 1936[3],[4].

Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle s'occupe des affaires de ses collègues juifs, dont Léon-Maurice Nordmann. Elle passe en zone libre et l'y retrouve à Mérignac. Elle est radié du Barreau de Paris en 1941 car elle est juive mais, à la demande du Barreau, la Cour d’appel de Paris ratifie son maintien[2]. Elle est membre du conseil d'administration de l'Union générale des Israélites de France (UGIF)[5],[6] et chargée de son service juridique[7] pour la partie Nord[8] jusqu'à l’été 1944[2]. À ce titre, elle aide les juifs inculpés devant des lois anti-juives[9]. Elle organise un réseau de faux-papiers et se fait arrêter trois fois[2].

Au printemps 1946, elle est l'avocate de René Bousquet[5] alors qu'il est incarcéré à la prison de Fresnes[10].

De 1949 à 1954, elle est secrétaire générale adjointe du 2e congrès international de criminologie et dirige les travaux de la section de droit comparé[2].

Décorations[modifier | modifier le code]

Vie privée[modifier | modifier le code]

En 1939, Lucienne Scheid se marie avec un avocat, André Haas, et ils auront un fils, Charles, puis divorcent à la Libération. En 1957, elle se remarie avec Roger Levillion[2].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Trois procès scandaleux: Marie-Antoinette, Galilée, Socrate, A. Martel, , 148 p.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. a b c d e f g et h Musée du Barreau de Paris, « Zoom sur Lucienne Scheid-Levillion (1911-1991), première femme premier Secrétaire de la Conférence », sur Musée du Barreau de Paris, (consulté le )
  3. « Nouvelles et échos », sur Gallica, La Chronique mondaine, littéraire & artistique, (consulté le )
  4. Georges Bergner, « Le triomphe d'une Strasbourgeoise » Accès libre, sur Gallica, L'Alsace française, (consulté le )
  5. a et b (en) J. Roth et E. Maxwell, Remembering for the Future: 3 Volume Set: The Holocaust in an Age of Genocide, Springer, (ISBN 978-1-349-66019-3, lire en ligne)
  6. (en-US) « Jewish Individuals Involved in Rescue in France », sur Rescue in the Holocaust (consulté le )
  7. Michel Laffitte, « L'UGIF, collaboration ou résistance ? », Revue d'Histoire de la Shoah, vol. 185, no 2,‎ , p. 18 (ISSN 2111-885X et 2553-6141, DOI 10.3917/rhsho.185.0045, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  8. Nešťáková, Denisa, Grosse-Sommer, Katja, Klacsmann, Borbála and Drábik, Jakub : If This Is a Woman: Studies on Women and Gender in the Holocaust , Boston, USA, 2021, Academic Studies Press ; doi :10.1515/9781644697115
  9. (en) Johanna Lehr, « De la Santé vers Drancy: Trajectoires de persécution des contrevenants au statut des juifs en France (1941-1944) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 76, no 3,‎ , p. 547–579 (ISSN 0395-2649 et 1953-8146, DOI 10.1017/ahss.2021.125, lire en ligne Accès limité, consulté le )
  10. Pascale Froment (préf. Pierre Laborie, nouvelle édition revue et augmentée), René Bousquet, Paris, Fayard, coll. « Pour une histoire du xxe siècle », , 2e éd. (1re éd. Stock, 1994), 638 p. (ISBN 978-2-213-61047-4), p. 467-500
  11. a et b La Conférence des Avocats du Barreau de Paris, « Lucienne SCHEID-LÉVILION », sur www.laconference.net (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]