Lucien Daudet — Wikipédia

Lucien Daudet
Lucien Daudet par Léon Gard, reproduction en noir et blanc d'une huile sur toile peinte en 1941.
Biographie
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Sépulture
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Père
Mère
Fratrie
Léon Daudet
Edmée Daudet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Pierre Benoit (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Maître
signature de Lucien Daudet
Signature

Marie Alphonse Jules Lucien Daudet, né le dans le 3e arrondissement de Paris[1], ville où il est mort le en son domicile dans le 7e arrondissement[2], est un écrivain et peintre français, fils du romancier Alphonse Daudet.

Biographie[modifier | modifier le code]

Portrait de Lucien Daudet, enfant (1878), par Auguste Renoir (collection privée).
De gauche à droite : Robert de Flers, Marcel Proust (assis) et Lucien Daudet, vers 1896 (cliché : Otto Wegener).

La famille Daudet était composée d'Alphonse, le père (1840–1897), Julia Allard, la mère (1847–1940), Léon, le fils aîné (1867–1942), Lucien (1878–1946), Edmée (1886-1937). Tout le monde dans la famille écrivait : père, mère, frère, sœur, belle-sœur (Marthe Allard sous le pseudonyme de « Pampille ») et oncle (Ernest Daudet).

Entre octobre 1887 et le début 1889, il a pour précepteur Louis-Pilate de Brinn’Gaubast[3].

Lucien fit publier lui-même une quinzaine d’ouvrages.

Jules Renard écrit dans son Journal, le  : « Un beau garçon, frisé, lingé, pommadé, peint et poudré, qui parle avec une toute petite voix de poche de gilet[4]. » Jeune homme cultivé, « très beau, très élégant, mince et frêle, au visage tendre et un peu efféminé », selon Jean-Yves Tadié. Il mena une vie mondaine qui lui fit rencontrer Marcel Proust, d'abord aux jeudis[5] de sa mère, Mme Daudet. Ils eurent ensemble une liaison au moins sentimentale, que révéla Jean Lorrain dans sa chronique du Journal. C’est pour cette indiscrétion que Proust et Lorrain se battirent en duel en 1897. Il fut également l’ami de Jean Cocteau[6].

Lucien Daudet était aussi peintre. Après avoir pris des cours à l’Académie Julian[7], il fut l’élève de Whistler et fit une exposition chez Bernheim-Jeune en 1906. Ses tableaux ne sont plus connus que par des allusions littéraires (correspondance de Proust, catalogue d'Anna de Noailles). On peut noter sa participation au Salon d'Automne en 1907 où il expose un portrait (n°402 de la section des peintures), et à la Société nationale des beaux-arts en 1907 (n°339 « Portrait »). Il fut également, dans les dernières années de sa vie, l'ami du peintre Léon Gard, qui exécuta son portrait en 1941.

Toute sa vie, il fut écrasé par son père en littérature (« Je suis le fils d’un homme dont la célébrité et le talent comptent pour plusieurs générations, je reste sous son ombre »), et par Whistler en peinture (« Il m’a donné un certain goût en peinture, mais m’a donné en même temps un très grand mépris pour ce qui n’est pas de premier ordre... et j’applique ce mépris à ce que je fais »).

Ce fut aussi un admirateur fidèle jusqu'à ses derniers jours de l'impératrice Eugénie, qu'il avait connue par l'intermédiaire de la nièce de celle-ci, la marquise de Casa Fuerte.

Vers la fin de sa vie, en 1943, il épousa Marie-Thérèse, sœur cadette de Pierre Benoit. Son épouse est décédée en 1974.

Il est aujourd’hui connu surtout pour ses biographies de l'impératrice Eugénie.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Le Chemin mort, 1908, réédition avec une préface et des annotations de Patrick Dubuis, L'Ecritoire, 2023.
  • La Fourmilière, 1909
  • Le Prince des cravates, 1910
  • L’Impératrice Eugénie, Fayard, 1911
  • La Dimension nouvelle, Georges Crès & Cie, 1919
  • Calendrier, éditions de la Sirène, 1922
  • L'Âge de raison, Flammarion, 1923
  • L’Inconnue, Flammarion, 1923
  • Le Paradis perdu, pièce en 3 actes de Lucien Daudet et Édouard Ferras, Théâtre des Mathurins,
  • Autour de 60 lettres de Marcel Proust, 1928
  • Dans l’ombre de l’impératrice Eugénie, Gallimard, 1935
  • Vie d’Alphonse Daudet, 1941
  • Le Prince des cravates, collection "La Petite Vermillon", La Table Ronde, 2016

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris 3e, acte de naissance no 1171, année 1878 (sans mention marginale de décès) (page 8/31)
  2. Archives de Paris 7e, acte de décès no 1515, année 1946 (page 12/31)
  3. Jean-Didier Wagneur, « Le pirate des lettres », Libération, Paris, 4 décembre 1997.
  4. Jules Renard, Journal , Paris, 1935
  5. George Painter, op. cité, tome I, p. 244
  6. Jean Cocteau racontera, par exemple : " Outre que j'y allais chaque jour voir Lucien, on dînait le dimanche en famille. Et Lucien me disait : " Si vous riez aux balivernes de Léon, je ne vous adresse plus la parole." Toute cette famille était brouillée à mort et faisait trêve le dimanche soir, autour de la table." ( Le passé défini, tome VII du Journal, à la date du 18 juillet 1960).
  7. appl Lachaise, Lucien Daudet

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mon cher petit. Lettres de Marcel Proust à Lucien Daudet, Paris, Gallimard, édition préparée par Michel Bonduelle, 1991
  • Jean-Yves Tadié, Biographie de Marcel Proust, Collection Folio, Gallimard
  • George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1re édition, 1966, traduit de l'anglais par G. Cattaui et R. -P. Vial
  • Benoît Puttemans, « Quand Lucien Daudet joue au rat et à la souris : une dédicace cryptée à Marcel Proust », Bulletin d’informations Proustiennes, no 47,‎ , p. 29-35 (lire en ligne)
  • Stéphane Giocanti, C'était les Daudet, Flammarion, 2013.

Liens externes[modifier | modifier le code]