Luc Coulavin — Wikipédia

Luc Coulavin
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Biographie
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Luc André Coulavin
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Luc Coulavin, né le à Tarrytown (New York) et mort du sida le à Paris 19e[1],[2], est un journaliste français ayant travaillé, dans la deuxième moitié des années 1980 et au début des années 1990, au Gai Pied Hebdo (1983-1992), magazine français destiné aux homosexuels[3]. En 1989, il fait partie, avec Didier Lestrade et Pascal Loubet, du « trio fondateur » d'Act Up-Paris, branche de l'association américaine ACT UP fondée deux ans plus tôt à New York.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le journaliste et le militant[modifier | modifier le code]

De 1985 à 1992, il écrit des articles dans le Gai Pied[4], où il est chargé de la rubrique « consommation »[5]. Il co-signe certains de ses articles avec le journaliste Didier Lestrade, qui travaille dans le même bureau que lui[6]. Avec le renfort de Patrick Cabasset, spécialiste de la mode, les deux chroniqueurs forment, au sein de la revue, le groupe dit « Gai Pied Madame »[7].

Au contact de Lestrade, qui a séjourné aux États-Unis, Luc Coulavin est amené à s'intéresser et à participer au projet de ce dernier d'importer à Paris l'association américaine Act Up, avec ses slogans, sa philosophie et ses méthodes[8].

En , aux côtés de Lestrade et de Pascal Loubet, journaliste de Rock & Folk, il co-fonde Act Up-Paris, au terme d'un long processus de maturation[9],[10],[11],[12],[13].

Dans Act Up, une histoire, Didier Lestrade explique que Luc Coulavin a été élu comme facilitateur parce qu'il était l'un des « pédés les plus volubiles du groupe », « une bouffée d'oxygène », « une hôtesse d'accueil-née », qui a « jeté les bases de la convivialité à Act Up »[14]. Cependant, à partir de 1990, Luc Colavin s'éloigne peu à peu de l'association : son état de santé se dégrade rapidement et il a le sentiment qu'Act Up est définitivement lancé et n'a plus besoin de lui[15].

Disparition[modifier | modifier le code]

Le , Luc Coulavin meurt à Paris, à l'âge de 32 ans, après de longs mois de maladie et un traitement lourd qu'il avait accepté « avec une sagesse amusée »[16].

Le , sur le stand d'Act Up dans un village associatif au pied du Trocadéro, sont posées trois urnes funéraires sous une affiche indiquant que « Le stand est tenu par Cleews Vellay, Marc Maryns et Luc Coulavin », trois militants morts dans l'année[17].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • (avec Didier Lestrade), « Act Up : un vent de révolte », Gai Pied Hebdo, No 364, , p. 54-60[18].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Didier Lestrade, « Le dimanche 27 février 1994, Luc Coulavin est mort du sida à l’âge de 32 ans », Action, 23, mars-avril 1994, p. 2, in Christophe Broqua, Agir pour ne pas mourir! : Act Up, les homosexuels et le sida, Presses de Sciences Po, 2005, page 496.
  3. Luc Coulavin (1961-1994), sur le site de la bibliothèque virtuelle du Centre LGBT de Paris
  4. « TÊTU | 60 ans en vidéos : Quand la télé caricaturait (un peu trop) les homosexuels », TÊTU,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Patrice Pinell, Une épidémie politique. La lutte contre le sida en France (1981-1996), Presses Universitaires de France, 2016 (n. p., livre électronique Google) : « Alors que Lestrade, finalement sorti de sa spécialisation en Dance Music, a étendu son domaine au social et à la culture, lui [Luc Coulavin] s'occupe de la rubrique consommation. »
  6. (en) Frédéric Martel, The Pink and the Black: Homosexuals in France Since 1968, Stanford University Press, 1999, 442 pages, p. 291 : « Lestrade was a reporter for Gai-Pied Hebdo and Liberation, where he wrote a column on dance music. »
  7. Patrice Pinell, Une épidémie politique. La lutte contre le sida en France (1981-1996), op. cit. : « Avec Patrick Cabasset, spécialiste de la mode, ils forment le groupe dit « Gai Pied Madame » ».
  8. Frédéric Martel, The Pink and the Black: Homosexuals in France Since 1968, op. cit. : « Pascal Loubet, a writer for Rock & Folk, and Luc Coulavin, a reporter with whom Lestrade shared his office at Gai Pied, were interested in the project and agreed to help him import the slogans, "philosophy," and methods of ACT UP to France. »
  9. Christophe Bourseiller, Les Forcenés du désir, Denoël, 2000, (ISBN 978-2207248706), lire en ligne
  10. Christophe Broqua, Agir pour ne pas mourir !, , 450 p. (ISBN 978-2-7246-0981-3), chap. 2 (« Naissance et développement d’actup »)
  11. Mélissa Chevreuil, « Comment est née Act Up-Paris, l’association mise à l’honneur dans "120 battements par minute" ? », Les Inrocks,‎ (lire en ligne)
  12. Vanessa Schneider, « Act Up, la fureur de vivre », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. Matthieu Écoiffier, « Sans relâche », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Didier Lestrade, Act Up. Une histoire, Éditions Denoël, 528 p. (n. p., livre électronique Google).
  15. Didier Lestrade, Act Up. Une histoire, op. cit. : « Son éloignement progressif de l'association était en partie lié à son état de santé, qui s'est vite détérioré à partir de 1990, mais aussi à sa conviction que, peut-être sa tâche était accomplie : Act Up grandissait, Act Up était sur la bonne voie. »
  16. Didier Lestrade, Act Up. Une histoire, op. cit..
  17. Philippe Artières, La Banderole: Histoire d'un objet politique, Autrement, 150 pages, n. p. (livre électronique Google).
  18. Christophe Broqua, Agir pour ne pas mourir! : Act Up, les homosexuels et le sida, Presses de Sciences Po, 2005, page 427.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Vidéo[modifier | modifier le code]

  • Sur Antenne 2 en 1987 (Archives de l'Institut National de l’Audiovisuel), « La communauté gay à Paris », sur Ina.fr,

Bibliographie[modifier | modifier le code]