Les Fêtes vénitiennes — Wikipédia

Les Fêtes vénitiennes
Les Festes vénitiennes
Description de cette image, également commentée ci-après
Les Festes vénitiennes, planche illustrant la réimpression du livret, dans le Recueil général des opéras… (1714)[1].
Genre Opéra-ballet
Nbre d'actes trois, quatre ou cinq entrées,
plus un prologue (parfois omis)
Musique André Campra
Livret Antoine Danchet
Langue
originale
Français
Création
Paris, Théâtre du Palais-Royal

Les Fêtes vénitiennes (ou, dans l'orthographe originelle, Les Festes vénitiennes) est un opéra-ballet du compositeur français André Campra.

L'opéra-ballet consiste en un prologue (omis parfois ultérieurement, écourté ou remplacé) et trois entrées (quatre ou cinq dans les versions ultérieures). Le livret original et ceux des reprises, sont tous d'Antoine Danchet, le librettiste attitré de Campra[2]. Il est représenté pour la première fois à l'Académie royale de musique le , en la Salle du Palais-Royal.

Selon l'usage de l'époque, l'œuvre est qualifiée de « ballet », mais il s'agit de l'un des exemples les plus importants d'un genre nouveau que les spécialistes conviendront d'appeler plus tard opéra-ballet[3].

Historique des représentations[modifier | modifier le code]

Au début du XVIIIe siècle, le public de l'Opéra de Paris était de plus en plus insatisfait de la tragédie lyrique[4] et le côté innovant de l'opéra-ballet était vu comme une alternative. Le format de ce genre nouveau était extrêmement flexible : chaque entrée avait sa propre intrigue et ses propres personnages et les différents actes n'étaient liés entre eux que par un fil ténu (dans Les fêtes vénitiennes, le simple fait que l'action se déroule à Venise)[3].

L'opéra de Campra et Danchet se révéla incroyablement populaire dès le début et, à travers une approche par essais et erreurs, « il se perpétuait lui-même au point que de nouvelles entrées étaient écrites pour remplacer les actes qui semblaient perdre leur attrait »[4].

Entre juin et décembre 1710, Campra et Danchet expérimentèrent deux prologues et huit entrées[2] et l'opéra connut plusieurs douzaines de représentations, atteignant le sa cinquante-et-unième mouture, une version avec un prologue raccourci et quatre entrées (qui devaient passer au nombre de cinq en décembre).

Après son succès sans précédent en 1710-1711, l'opéra fut régulièrement remis à la scène durant le demi-siècle qui suivit (en 1712, 1713, 1721, 1731-1732, 1740, 1750-1751 et 1759), les différentes entrées étant échangées à maintes reprises[5]. Au bout du compte, il totalisa le nombre incroyable d'environ trois cents représentations jusqu'en 1760[2].

Les Fêtes vénitiennes, tableau d'Antoine Watteau (1718-1719), a été nommé ainsi, a posteriori (après la mort du peintre), en écho à l'œuvre de Campra.

Rôles[modifier | modifier le code]

André Campra
Rôles[6] Type de voix Distribution lors de la première représentation, [7]
(Dirigeant: Louis de La Coste)
Prologue : Le Triomphe de la folie sur la raison dans le temps de carnaval
La Folie soprano Marie-Catherine Poussin
La Raison soprano Mlle Desmatins
Le Carnaval basse-taille Gabriel-Vincent Thévenard (en)
Héraclite basse-taille Charles Hardouin
Démocrite taille Louis Mantienne
Première entrée : La fête des barqueroles
Un docteur vénitien basse-taille Jean Dun père
Lilla soprano Mlle Dun
Damiro haute-contre Jacques Cochereau
Une gondolière représentant la Victoire soprano Mlle Hacqueville (ou D'Huqueville)
Un gondolier haute-contre Guesdon
Deuxième entrée : Les sérénades et les joueurs
Léandre basse-taille Gabriel-Vincent Thévenard
Isabelle soprano Françoise Journet
Lucile soprano Mlle Pestel
Irène soprano Mlle Dun
Fortune soprano Françoise Dujardin
Un suivant de la Fortune haute-contre M. Buseau
Troisième entrée: Les saltimbanques de la place St Marc ou L'Amour saltimbanque
Filindo basse-taille Charles Hardouin
Eraste haute-contre Jacques Cochereau
Léonore soprano Marie-Catherine Poussin
Nérine (travesti) taille Louis Mantienne
L'Amour saltimbanque (travesti) soprano Mlle Dun
Première entrée ajoutée ultérieurement : La fête marine[8] Présentée pour la première fois le [7]
Astophe basse-taille Jean Dun père
Dorante haute-contre Jacques Cochereau
Cephise soprano Françoise Journet
Doris soprano Mlle Dun
Un matelot haute-contre Guesdon
Deuxième entrée ajoutée ultérieurement :
Le bal ou Le maître à danser
Présentée pour la première fois le [7]
Alamir basse-taille Gabriel-Vincent Thévenard
Themir haute-contre Buseau
Iphise soprano Françoise Journet
Un maître de musique taille Louis Mantienne
Un maître de danse danseur/taille François-Robert Marcel
Un masque haute-contre (non précisé)
Troisième entrée ajoutée ultérieurement :
Les devins de la Place St Marc[9]
Présentée pour la première fois le [7]
Lèandre basse-taille Gabriel-Vincent Thévenard
Zélie soprano Marie-Catherine Poussin
Une bohémienne soprano Mlle Dun
Quatrième entrée ajoutée ultérieurement :
L'Opéra ou Le maître à chanter[10]
Présentée pour la première fois le [7]
Damire (Borée) basse-taille Charles Hardouin
Adolphe/Un acteur de l'Opéra jouant Zephire haute-contre Buseau
Léontine (Flore) soprano Françoise Journet
Lucie (une bergère) soprano Mlle Dun
Le maître de chant haute-contre (non précisé)
Rodolphe basse-taille Courteil
Cinquième entrée ajoutée ultérieurement :
Le triomphe de la folie[11]
Présentée pour la première fois en [7]
Arlequin danseur/taille François Dumoulin
La Folie soprano Marie-Catherine Poussin
Un docteur basse-taille Jean Dun père
Un espagnol haute-contre Jacques Cochereau
Un françois basse-taille Gabriel-Vincent Thévenard
Colombine soprano Mlle Dun
Un autre espagnol taille ?
Une espagnolette soprano ?

Références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Les fêtes vénitiennes » (voir la liste des auteurs).
  1. Recueil général des opéras représentés par l'Académie Royale de musique… sur Google Livres.
  2. a b et c Le magazine de l'opéra baroque : Les fêtes vénitiennes.
  3. a et b James R. Anthony.
  4. a et b Pitou, p. 223.
  5. Pitou, p. 224; Anthony; Lajarte, p. 113.
  6. Selon Recueil General des Opéras….
  7. a b c d e et f Sources : Parfaict et Le magazine de l'opéra baroque, page: Les fêtes vénitiennes.
  8. Cette entrée fut substituée à La fête des barqueroles lors de la 10e représentation.
  9. Cette entrée fut substituée à Les sérénades et les joüeurs lors de la 34e représentation.
  10. Cette entrée fut substituée à La fête marine lors de la 51e représentation lorsque le prologue fut restauré, bien que dans une version abrégée.
  11. La petite comédie Le triomphe de la folie fut ajoutée comme dernière entrée en décembre alors que l'opéra avait déjà connu 66 représentations.

Sources[modifier | modifier le code]

Partitions[modifier | modifier le code]

  • Les Barquerolles Entrée, manuscrit lire en ligne sur Gallica.
  • Fête Marine Entrée, manuscrit lire en ligne sur Gallica.
  • Le Bal // nouvelle // entrée // ajoutée aux // fêtes // venitiennes // Par // M. Campra, manuscrit lire en ligne sur Gallica.
  • Le triomphe de la folie , comedie mise en musique par Monsieur Campra, Paris, Ballard, 1711 lire en ligne sur Gallica.
  • Les Fêtes Vénitiennes , Ballet en Musique, par Monsieur Campra, Maître de Musique de la Chappelle du Roy ; Représenté pour la première fois, par l'Académie Royale de Musique. Le Mardy dix-septième . Conforme à la Remise au Théâtre, du Jeudy , Paris, Ballard, 1731 lire en ligne sur Gallica.

Sources anciennes[modifier | modifier le code]

  • Jean-Nicolas de Francine (éd.), Recueil général des opéras représentés par l'Académie Royale de Musique, depuis son établissement. Tome dixième, Paris, Ballard, 1714, p. 129–252, lire en ligne sur Google Livres.
  • François et Claude Parfaict, Dictionnaire des Théâtres de Paris, contenant toutes les pièces qui ont été représentées jusqu'à présent sur les différents Théâtres François et sur celui de l'Académie Royale de Musique…, Paris, Rozet, 1767, VI, p. 115–129, lire en ligne sur Google Livres.
  • Théodore Lajarte, Bibliothèque Musicale du Théâtre de l'Opéra. Catalogue Historique, Chronologique, Anecdotique, Tome 1, Paris, Librairie des bibliophiles, 1878, lire en ligne.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]