Léon Lavedan — Wikipédia

Léon Lavedan
Fonctions
Préfet de la Loire-Atlantique
Préfet de la Vienne
-
Titre de noblesse
Comte romain
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Philippe de GrandlieuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfant
Parentèle
Geneviève Lavedan (d) (petite-fille)
Jean-Noël Boucher (d) (petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Archives conservées par

Hubert Léon Lavedan, né le [3] à Vouvray (Indre-et-Loire) et mort le à Paris, est un journaliste et haut fonctionnaire français [4]. Un de ses noms de plume est Philippe de Grandlieu[5].

Biographie[modifier | modifier le code]

Léon, né dans une famille catholique, est élève du collège de Tours. Il commence sa carrière de journaliste en 1848 comme directeur de La France centrale à Blois[6]. Avec le soutien de l'évêque d'Orléans Félix Dupanloup, il fonde en 1850[7] ou en 1853[8] le Moniteur du Loiret. Monarchiste et catholique, du camp de l'évêque Dupanloup, il est en opposition à Louis Veuillot[9]. En un article de Lavedan cause dans les organes de presse royaliste la querelle des drapeaux : est-ce que le comte de Chambord accepte le drapeau tricolore ou tient-il au drapeau blanc des royalistes? Cette querelle revient dans les années 1870[10].

Le Moniteur du Loiret est supprimé en 1858 par le gouvernement de l'Empire et Lavedan part alors à Paris pour devenir jusqu'à 1862 rédacteur de L'Ami de la religion, feuille cléricale dans laquelle il écrit les Bulletins politiques, et il est correspondant de L'Universel, un quotidien catholique libéral bruxellois qui a existé de 1859 à 1861. À partir de 1862 il est rédacteur du Correspondant. Au Correspondant, il devient un protégé d'Alfred de Falloux et d'Albert de Broglie. Lavedan s'opposait dans ses écrits au régime impérial. Pour cela, il subit des condamnations et passe un mois en prison à Sainte-Pélagie en [11]. Dans Le Correspondant il est entre autres l'auteur des rubriques Revue politique de la quinzaine et Évenements du mois.

Pendant la guerre de 1870-71 il dirige Le Français à Tours, puis il est préfet de la Vienne de 1871 à 1874.

Nommé le préfet de la Loire-Inférieure, il est considéré un préfet incapable et il est muté en septembre de cette même année administrateur adjoint de la Bibliothèque nationale de France (BNF) auprès de Léopold Delisle, qui venait d'être nommé administrateur général de la BNF. En 1875 il devient directeur du Correspondant. À l'occasion de la crise du 16 mai 1877 il est nommé le par le 3e gouvernement de Broglie directeur de la Presse au ministère de l'intérieur. Il s'occupe peu du ministère, il écrit chaque semaine un Bulletin des Communes à De Broglie et s'occupe à la répression de la presse. Cela a influencé négativement[pas clair] les élections de [12].

Quand tombe le gouvernement de Broglie en , il quitte cette poste et l'administration. Rédacteur en chef du Correspondant jusqu'à 1902, il publie entre 1780 et 1790 également des chroniques politiques dans Le Figaro sous les pseudonymes de René de Logueval et surtout de Philippe de Grandlieu[13].

Le journaliste allemand Michael Georg Conrad, qui visite Le Figaro, a un jugement assez sévère sur Léon Lavedan : « polémiste ultraconservateur de force médiocre, sans physionomie stylistique personnelle » [14]. L'écrivain français Maxime du Camp est un peu moins sévère : « Le comte Lavedan, ultra-clérical, ultra-légitimiste, fort honnête homme et de convictions profondes, est celui qui signe du pseudonyme de Grandlieu les articles un peu trop "conservateurs" du Figaro. »[15].

Famille[modifier | modifier le code]

Léon Lavedan est le père de l'écrivain et académicien Henri Lavedan (1859-1940) et le gendre du journaliste Auguste Boucher (1837-1910).

Œuvre, sélection[modifier | modifier le code]

  • Mgr Dupanloup in : Le Correspondant, .
  • Un roi et un diplomate in : Le Correspondant, .

Sous le nom de plume Ph. de Grandlieu:

  • M. Gambetta et la guerre, Paris 1881 [lire en ligne].
  • La Vraie George Sand in : Le Figaro, , et Encore George Sand, in: Le Figaro, .
  • Corbeaux républicains, 1882.
  • Les crimes méconnus, in : Le Figaro, .
  • Le drapeau in: Le Figaro, .
  • Les deux Empereurs, in: Le Figaro, (1893 ?)

Honneurs[modifier | modifier le code]

  • Chevalier de la Légion d'Honneur le [16].
  • Comte (Noblesse pontificale), nommé par le Pape Léon XIII le 23 décembre 1879 en récompense des services rendus à la religion[17].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Louis Ormières, « Correspondance d'Alfred de Falloux avec Léon Lavedan (1862-1886) », 2 Volumes, Collection : Bibliotheque Des Correspondances, Honore Champion, 2013 (1016 pages)[18].
  • Alan Grubb « The Politics of Pessimism: Albert de Broglie and Conservative Politics in the Early Third Republic », University of Delaware Press, 1996[19]
  • Auguste Lepage, Les boutiques d'esprit, Collection XIX, [20].
  • Archives Nationales, Fonds Auguste Boucher et Léon Lavedan (1815-1920)[21]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-2fcpqmb9o--13snzmxzszqth »
  2. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1145 »
  3. Archives nationales, Dictionnaire biographique des préfets (septembre 1870-mai 1982). La BNF donne pour date de naissance 6 juin pour Léon Lavedan, mais 18 juin pour son nom de plume Philippe de Grandlieu
  4. Léon Lavedan sur le site de la BNF
  5. Philippe de Grandlieu sur le site de la BNF
  6. J. F. VaudinGazetiers et gazettes: histoire critique et anecdotique de la presse parisienne, années 1858-1859, Volume 1, 1860 p. 80
  7. Presse locale ancienne, pour 1850
  8. Presse locale ancienne, pour 1853
  9. Louis Veuillot, Le biographe Mirecourt et son ami Lavedan. Février 1856, in : Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires, 2e série, tome 2, Gaume frères et J. Duprey, 1859 p. 515-522
  10. Henri de Bourbon Chambord, Philippe Delorme, Journal du Comte de Chambord (1846-1883) - Carnets inédits, 2009, passage sur l'année 1856, avec notes 29 à 39 sur Google Books.
  11. Collectif, sous la dir. de C.-E. Curinier, Dictionnaire national des contemporains Tome 1er, 1899 p. 118
  12. Auguste Lepage, op.cit., chapitre II
  13. Auguste Lepage, op.cit., Chapitre VIII
  14. Michel Durand, Michael Georg Conrad à Paris (1878-1882): années d'apprentissage d'un intellectuel critique, Peter Lang, 2004 p. 259
  15. Maxime Du Camp, Souvenirs d’un demi-siècle, Tome 2 Hachette, 1949 p. 259.
  16. Base Léonore, Dossier Hubert Léon Lavedan
  17. « Revue universelle », Nécrologie,‎ , p. 227
  18. Maria Emanuela Raffi, « Correspondance d’Alfred de Falloux avec Léon Lavedan (1862-1886), édition établie, présentée et annotée par Jean-Louis Ormières », Studi Francesi, 173 LVIII-II, 2014, mis en ligne le 01 septembre 2014, consulté le 21 octobre 2017
  19. Alan Grubb « The Politics of Pessimism: Albert de Broglie and Conservative Politics in the Early Third Republic », University of Delaware Press, 1996 [lire en ligne]
  20. Auguste Lepage, Les boutiques d'esprit, Collection XIX, 9 juin 2016 [lire en ligne]]
  21. Archives Nationales, Fonds Auguste Boucher et Léon Lavedan (1815-1920) [lire en ligne]

Liens externes[modifier | modifier le code]