Kirsten Gillibrand — Wikipédia

Kirsten Gillibrand
Illustration.
Portrait officiel de Kirsten Gillibrand (2019).
Fonctions
Sénatrice des États-Unis
En fonction depuis le
(15 ans, 2 mois et 29 jours)
Avec Chuck Schumer
Élection 2 novembre 2010
Réélection 6 novembre 2012
6 novembre 2018
Circonscription État de New York
Législature 111e, 112e, 113e, 114e, 115e, 116e, 117e et 118e
Groupe politique Démocrate
Prédécesseur Hillary Clinton
Représentante des États-Unis

(2 ans et 23 jours)
Élection 7 novembre 2006
Réélection 4 novembre 2008
Circonscription 20e district de New York
Législature 110e et 111e
Prédécesseur John E. Sweeney (en)
Successeur Scott Murphy
Biographie
Nom de naissance Kirsten Elizabeth Rutnik
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Albany (État de New York, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
Diplômée de Dartmouth College
Université de Californie à Los Angeles
Profession Avocate
Religion Catholicisme[1]

Signature de Kirsten Gillibrand

Kirsten Elizabeth Gillibrand, née Rutnik le à Albany (État de New York), est une avocate et femme politique américaine, membre du Parti démocrate et sénatrice de l'État de New York au Congrès des États-Unis depuis 2009.

Elle succède ainsi à Hillary Clinton, devenue secrétaire d'État des États-Unis dans l'administration du président Barack Obama. Elle est auparavant élue du 20e district congressionnel de l'État de New York à la Chambre des représentants des États-Unis à partir de 2007. À 42 ans, Gillibrand devient alors la plus jeune membre du Sénat des États-Unis. Elle se présente aux primaires de son parti pour l'élection présidentielle de 2020 mais se retire de la course avant le début officiel des primaires.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière et débuts en politique[modifier | modifier le code]

Portrait de Gillibrand à la Chambre des représentants.

Kirsten Gillibrand naît le 9 décembre 1966 à Albany, capitale de l'État de New York. Ses parents sont avocats et son père exerce également comme lobbyiste[2]. Elle a un frère aîné et une sœur ainée. Ses grands maternels sont Peter et Dorothée Noonan, poids-lourds locaux du parti démocrate[3]. Après une scolarité à l'Emma Willard School, elle est diplômée d'un Bachelor en études asiatiques et en chinois au Dartmouth College puis obtient un Juris Doctor en droit de l'université de Californie à Los Angeles (UCLA) en 1991. Après ses études, elle est en stage auprès du sénateur Alfonse D'Amato. Elle rejoint ensuite un cabinet d'avocats, Davis Polk & Wardwell LLP où elle travaille notamment pour Philip Morris International, ce qui lui sera reproché[4].Sous l'administration Clinton, elle exerce au sein du département du Logement et du Développement urbain dirigé par Andrew Cuomo avant de retrouver le secteur privé[5], chez Boies, Schiller & Flexner.

Lors des élections de 2006, elle se présente à la Chambre des représentants des États-Unis. Dans le 20e district de l'État de New York, elle affronte le républicain sortant John E. Sweeney (en), qu'elle attaque pour ses liens avec les lobbys et son soutien à la guerre d'Irak. De son côté, Sweeney critique le parachutage de Gillibrand, qui travaille à Manhattan[6], et son lobbying passé pour Philip Morris, dont elle reçoit 23 000$ de dons pendant sa campagne. Le représentant sortant est touché par d'autres polémiques, notamment un appel de son épouse au numéro d'urgence 911 pour violences conjugales et la campagne devient selon le National Journal « l'une des plus vilaines » de ces élections[7]. Dans cette circonscription plutôt rurale et conservatrice, où Sweeney avait été réélu avec 66 % des voix en 2004[8], la démocrate s'impose finalement avec 53,1 % des suffrages[9]. Elle est facilement réélue en 2008 avec 62,1 % des voix[9], malgré les millions dépensés par son opposant républicain Sandy Treadwell (6,74 millions de dollars contre 4,09 millions pour Gillibrand)[7].

Sénatrice des États-Unis[modifier | modifier le code]

Elle soutient Hillary Clinton lors des primaires démocrates pour l'élection présidentielle de 2008. Après l'échec de cette dernière, elle soutient Barack Obama[réf. nécessaire]. Une fois élu président, ce dernier nomme Clinton comme secrétaire d'État des États-Unis, laissant vacant son poste de sénatrice de l'État de New York. Bien qu'elle soit peu connue à l'échelle de l'État, Gillibrand a attiré l'attention des leaders démocrates au Congrès et son nom circule pour remplacer Clinton. Le , le gouverneur de l'État David Paterson décide de nommer Gillibrand comme sénatrice par intérim le temps qu'une élection partielle soit organisée. Ce choix d'une démocrate plutôt conservatrice, notamment sur la question des armes à feu, est critiqué par une partie des élus démocrates plus libéraux de New York. La députée Carolyn McCarthy menace d'ailleurs d'affronter Gillibrand dans une primaire à la prochaine élection[10]. Dans son discours d'investiture, la nouvelle sénatrice déclare que ses principales préoccupations sont l'agriculture, l'éducation, le développement durable, économique et social, la finance, la santé et enfin l'emploi[réf. nécessaire]. Elle est élue de pour un mandat de deux ans lors des élections spéciales du 2 novembre 2010, réunissant 64 % des voix face au républicain Joseph DioGuardi[11].

Lors des élections sénatoriales de 2012, Gillibrand est candidate à un premier mandat complet. Face à la républicaine Wendy Long, elle rassemble 72 % des suffrages (un record pour une élection sénatoriale dans l'État de New York)[11],[12] et ne concède que deux des 62 comtés de l'État[12]. Elle est réélue sénatrice lors des élections de 2018 avec environ deux tiers des voix[13]. Ne dépensant que peu d'argent dans cette campagne, la presse lui attribue des ambitions présidentielles[11],[13].

La famille Gillibrand en campagne dans l'Iowa en 2019.

Elle annonce le être candidate à l'investiture démocrate pour affronter Donald Trump en 2020[14]. Elle fait une campagne orientée sur les droits des femmes et des familles. D'abord vue comme une candidate de premier rang, et malgré les 10 millions de dollars sur son compte de campagne, elle n'arrive pas à se démarquer dans ces primaires comptant un nombre record de candidats. Menacée de ne pas pouvoir participer aux débats de septembre en raison de ses faibles intentions de vote, elle déclare mettre un terme à sa campagne à la fin du mois d'août 2019 précisant : « C'est important de savoir lorsque son heure n'est pas venue » (en anglais : It’s important to know when it’s not your time)[15],[16]. Elle choisit alors de se consacrer à nouveau à son groupe Off The Sidelines, visant à faire élire davantage de femmes en politique[15].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle est mariée à Jonathan Gillibrand et est mère de deux enfants prénommés Theodore et Henry[10].

Opinions politiques[modifier | modifier le code]

Kirsten Gillibrand à la Convention démocrate de Californie, à San Francisco, en 2019.

Considérée comme une démocrate conservatrice lorsqu'elle siégeait à la Chambre des représentants, Kirsten Gillibrand y est membre de coalition des Blue Dogs[17]. Si Gillibrand est favorable au droit à l'avortement et aux recherches sur les cellules souches, elle est aussi favorable à la liberté du port d'armes et est proche de la National Rifle Association (NRA)[18]. Elle est également partisane de faire de l'anglais la langue officielle des États-Unis ainsi que d'une politique restrictive et répressive en matière d'immigration illégale[réf. nécessaire].

Concernant les sujets de société, elle se montre favorable aux contrats d'union civiles entre personne de même sexe mais plus réservée sur le mariage homosexuel, votant à plusieurs reprises contre des législations étendant des droits aux couples de même sexe[19]. Durant la crise financière de 2008, elle vote contre le plan Paulson proposé par le secrétaire du Trésor de l'administration Bush[20]. À la suite de sa nomination en 2009, Gillibrand devient l'une des sénatrices les plus progressistes du pays : elle se prononce désormais en faveur du mariage homosexuel, du contrôle des armes à feu et se montre plus ouverte au sujet de l'immigration. Elle est alors accusée de « retourner sa veste » pour être élue dans l'État de New York[21], plus progressiste que son ancien district rural et conservateur[17].

En , dans le contexte des révélations qui suivent l'affaire Harvey Weinstein, elle dépose une proposition de loi avec Jackie Speier pour réformer le système de plainte d'agression ou de harcèlement sexuel par des élus du Congrès, jugé jusque-là opaque et défavorable aux victimes présumées[22]. À la même époque, elle est la première élue du Sénat à demander la démission d'Al Franken lorsque celui-ci est accusé par plusieurs femmes de comportements inappropriés ou d'agressions sexuelles. De nombreux appels à la démission suivent et Franken, alors considéré comme un opposant de premier ordre à Donald Trump et une figure de l'aile progressiste du parti, finit par démissionner. Certains électeurs et grands donateurs démocrates reprocheront cette décision à Gillibrand. Pour de nombreux journalistes, cette affaire a participé à l'échec de sa campagne présidentielle en 2020[15],[16],[23],[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Religious affiliation of members of 116th Congress », sur pewforum.org, .
  2. Tumulty, Karen (January 23, 2009). "Kirsten Gillibrand". Time. Archived from the original on May 1, 2009. Retrieved January 27, 2011.http://swampland.blogs.time.com/2009/01/23/kirstin-gillibrand
  3. Roberts, Sam (January 31, 2009). "Gillibrand's Grandmother Also Wielded Political Power, but From the Wings". The New York Times. Archived from the original on February 4, 2009. Retrieved September 23, 2020. https://www.nytimes.com/2009/02/01/nyregion/01family.html
  4. Hernandez, Raymond; Kocieniewski, David (March 26, 2009). "As New Lawyer, Senator Was Active in Tobacco's Defense". The New York Times. Archived from the original on June 17, 2021. Retrieved September 23, 2020. https://www.nytimes.com/2009/03/27/nyregion/27gillibrand.html?pagewanted=all
  5. (en) Kate Pickert, « 2-Min. Bio: N.Y. Senator Kirsten Gillibrand », sur time.com, (consulté le ).
  6. (en) David Staba, « Race Profile: The 20th District in New York », sur nytimes.com, (consulté le ).
  7. a et b (en) Maury Thompson, « A decade in politics: Sen. Kirsten Gillibrand built political career from ground up », sur poststar.com, (consulté le )).
  8. (en) Tom Curry, « Once-safe GOP seat, now perhaps not so safe - politics », sur nbcnews.com, (consulté le ).
  9. a et b (en) « Sen. Kirsten Gillibrand, D-N.Y. », sur media.cq.com (consulté le ).
  10. a et b (en) Danny Hakim et Nicholas Confessore, « Paterson Picks Gillibrand for Senate Seat », sur nytimes.com, (consulté le ).
  11. a b et c (en) Jon Campbell, « Kirsten Gillibrand, a New York Democrat, easily wins re-election to U.S. Senate », sur democratandchronicle.com, (consulté le ).
  12. a et b (en) Julie Grant, « Gillibrand winds landslide victory in US Senate Race », sur northcountrypublicradio.org, (consulté le ).
  13. a et b (en) Shane Goldmacher, « Fresh Off Re-election, Gillibrand Says She Is Giving ‘Long, Hard Thought’ to 2020 Run », sur nytimes.com, (consulté le ).
  14. « Une sénatrice pilier de #metoo lorgne la Maison-Blanche », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. a b et c (en) Elena Schneider, « Why Gillibrand crashed and burned », sur politico.com, (consulté le ).
  16. a et b (en) Shane Goldmacher, « How Kirsten Gillibrand’s Presidential Dreams Unraveled », sur nytimes.com, (consulté le ).
  17. a et b (en) Joe Conason, « Kirsten Gillibrand. Really? », Salon.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) « Preserving 2d Amendment Rights », sur KirstenGillibrand.com, .
  19. (en) Jason Horowitz, « Spotlight Moves, Slowly, Toward Two More Non-Kennedys », NY Politicker,‎ (lire en ligne).
  20. (en) Maury Thompson, « Gillibrand votes no to bailout bill », The Post Star,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) Dick Morris et Ei leen McGann, « Chameleon on plaid », The New York Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Philippe Gélie, « Les États-Unis dans la tourmente des scandales sexuels », Le Figaro, samedi 25 / dimanche 26 novembre 2017, page 4.
  23. (en) Amber Phillips, « The undeniable Al Franken connection to Kirsten Gillibrand’s failed presidential bid », sur washingtonpost.com, (consulté le ).
  24. (en) Joel Mathis, « Did Kirsten Gillibrand just pay the price for the sins of Al Franken? », sur theweek.com, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]