Jean Ier de Warenne — Wikipédia

Jean I^er de Warenne

Sceau de Jean I^er de Warenne
sur la Lettre des barons (en) de 1301

Fonctions
Gardien de l'Écosse

Titres de noblesse
Comte de Surrey

Biographie
Naissance	1231
Décès	29 septembre 1304 Kent
Sépulture	Prieuré Saint-Pancrace de Lewes
Époque	XIII^e – XIV^e siècles
Famille	Warenne (en)
Père	Guillaume IV de Warenne
Mère	Mathilde le Maréchal
Fratrie	Roger Bigot Hugues Bigot Ralph Bigot Isabelle Bigot Isabelle de Warenne
Conjoint	Alix de Lusignan
Enfants	Aliénor de Warenne Isabelle de Warenne Guillaume V de Warenne

Autres informations
Grands-Parents	Hamelin d'Anjou dit de Warenne Isabelle de Warenne Guillaume le Maréchal Isabelle de Clare
Conflit	Seconde guerre des barons Première guerre d’indépendance de l'Écosse
Faits d'armes	Bataille de Dunbar ⚔ Bataille du pont de Stirling ⚔
Héritier	Jean II de Warenne

Armoiries de Jean I^er de Warenne

Jean I^er de Warenne, né en 1231 et décédé le 29 septembre 1304, est un baron anglo-normand, comte de Surrey, Sussex de 1240 à sa mort et gardien d'Écosse.

Une anecdote célèbre raconte comment, lors d'une enquête Quo warranto, en 1279, Jean brandit comme justification de ses droits une épée rouillée, preuve de la lutte que ses ancêtres avaient menée aux côtés de Guillaume le Conquérant.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Jean est le fils de Guillaume IV de Warenne (♰ 1240), comte de Surrey, et de Mathilde le Maréchal (1192-1248), fille de Guillaume le Maréchal (v. 1146-1219) et d'Isabelle de Clare (1172-1220), comtesse de Pembroke (1185-1220) de plein droit^[1].

Jean a une sœur aînée, Isabelle (v. 1228-av. 20 sept. 1282), et quatre frères et sœurs utérins provenant d'un premier mariage de sa mère avec Hugues Bigot (♰ 1225), comte de Norfolk (1221-1225).

Enfance[modifier | modifier le code]

Jean de Warenne est encore enfant lorsque son père meurt (♰ 1240), il devient pupille du roi Henri III d'Angleterre et est élevé à la cour^[2]. Pierre II de Savoie, oncle de la reine Éléonore de Provence, devient le gardien de ses domaines jusqu'à sa majorité. Il épouse en 1247, Alix de Lusignan, demi-sœur du roi Henri III.

Seconde guerre des barons[modifier | modifier le code]

Durant la Seconde guerre des barons (1264-1267), Jean reste d'abord fidèle au roi, puis rallie Simon V de Montfort avant de retourner dans le camp royal.

Guerre anglo-écossaise[modifier | modifier le code]

Jean de Warenne participe aux campagnes écossaises d'Édouard I^er et commande notamment les forces anglaises à la bataille de Dunbar en 1296, où les écossais sont battus, puis le 11 septembre 1297 à Stirling où il est mis en déroute par William Wallace^[3].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Alix de Lusignan[modifier | modifier le code]

Alix de Lusignan (v. 1229-1256) est le neuvième et dernier enfant d'Hugues X de Lusignan (v. 1182-1249), comte de la Marche (1219-1249) et de son épouse Isabelle d'Angoulême (v. 1188/1192-1246), reine consort d'Angleterre (1200-1216) et comtesse d'Angoulême suo jure (1202-1246). Alix porte le prénom de sa grand-mère maternelle, Alix de Courtenay (v. 1160-1218), comtesse d'Angoulême (v. 1186-1202).

Le 16 avril 1246, Henri III d'Angleterre, arrange son mariage avec Alix de la Maison de Lusignan^[4]. En 1247 le mariage est célébré. Le couple a trois enfants^[1] :

Aliénor de Warenne (1251-av. 1282), épouse en 1268 Henry Percy (1235-1272), fils de Guillaume Percy (♰ 1245) et d'Hélène de Bailleul (♰ 1281)^[5]. Ils ont des enfants, dont :
- Henry de Percy (1273-1314), 1^er baron Percy d'Alnwick.
Isabelle de Warenne (v. 1253-av. 1292), épouse de Jean Bailleul (1249-1314), roi d'Ecosse (1292-1296). Ils ont pour enfant :
- Édouard Bailleul (1283-1367), roi titulaire d'Ecosse (1332-1356).

Guillaume V de Warenne (v. 1256-1286) est tué lors d'un tournoi. Il épouse Jeanne de Vere avec qui il a deux enfants
- Jean de Warenne (30 juin 1286-29 ou 30 juin 1347), 7^e comte de Surrey et 2^e comte de Sussex ;
- Alice de Warenne (15 juin 1287-23 mai 1338) , épouse d'Edmond FitzAlan, comte d'Arundel.

D'après Mathieu Paris, le mariage aurait provoqué un certain ressentiment au sein de la noblesse anglaise qui considérait les demi-frères et sœur du roi Henri III comme des parasites et un poids pour le royaume^[2]^,^[6].

Jean I^er de Warenne devient un ami proche de son beau-frère, Guillaume I^er de Valence (v. 1227-1296), mari de sa cousine Jeanne de Montchensy (av. 1234-1307), comtesse de Pembroke (1245-1307), dame de Swanscombe (1255-1307)^[7].

Sceau et armoiries[modifier | modifier le code]

Sceau [1301][modifier | modifier le code]

Avers : Rond^[8].

Description :

Légende : S ⠅IOHIS ⠅DE WARENNIA ⠅COMITIS ⠅DE ⠅SVRREIA ⠅

Légende transcrite : Sigillum Iohis de Warennia Comitis de Surreia

Contre-sceau : Rond^[8].

Description :

Légende : ⠅✠ ⠅SIGILLVM ⠅IOHANNIS ⠅COMITIS ⠅DE ⠅WARENNIA ⠅

Légende transcrite : Sigillum Iohannis comitis de Warennia

Armoiries [1301][modifier | modifier le code]

Blasonnement :

Écu échiqueté d’or et d’azur

Commentaires : Blason de Jean, comte de Warenne, d'après l'empreinte d'un contre-sceau de 1301.

Référence^[8]

Notes et références[modifier | modifier le code]

↑ ^{a et b} Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (X^e – XIV^e siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, 2018, Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 23 (« Les Lusignan dans le réseau aristocratique des îles britanniques »), p. 182
↑ ^{a et b} Jörg Peltzer (éd. Janet Burton, Philipp R. Schofield et Björn K. U. Weiler), « The Marriages of the English Earls in the Thirteenth Century : a Social Perspective », Thirteenth Century England XIV, Proceedings of the Aberystwyth and Lampeter Conference, 2011, The Boydell Press, vol. 14,‎ 2013, p. 66-67 (lire en ligne)
↑ « L’homme qui a perdu à Stirling Bridge », sur medievalists.net.
↑ De Antiquis legibus liber, Cronica maiorum et vicecomitum Londoniarum et quedam, que contingebant temporibus illis ab anno MCLXXVIII ad annum MCCLXXIV (éd. Thomas Stapleton), Londres, Sumptibus Societatis Camdenensis, 1846 (lire en ligne), p. 12 :
« Hoc anno, scilicet, xvj. die Aprilis, soror Domini Regis ex parte matris sue, filia Comitis de la Marche, venit apud Londonias, que maritata fuit comiti Warennie »
↑ Calendar of Inquisitions Post Mortem and other analogous documents preserved in the public record office (éd. Henry Maxwell Lyte), vol. II : Edward I (1272-1291), Londres, 1906 (lire en ligne), partie 434, p. 248
↑ Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (X^e – XIV^e siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, 2018 (lire en ligne), p. 371 :
« Matthieu Paris déplore ces unions, s'attristant que des étrangers s'unissent à la noblesse anglaise. Jorg Peltzer note que son opinion n'était certainement pas partagée par Warenne qui s'assurait un accès direct au roi par le biais de son épouse. »
↑ Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (X^e – XIV^e siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, 2018 (lire en ligne), p. 371 :
« Malgré la mort d'Alix en 1256, laissant deux enfants et, selon le moine de Saint-Albans, un mari éploré, les profondes relations d'amitié entre son époux et son frère Guillaume de Valence perdurent jusque dans les années 1290. »
↑ ^{a b et c} Some feudal lords and their seals 1301 (éd. Howard de Walden), Londres, The De Walden library, 1904 (lire en ligne)

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources sigillographiques[modifier | modifier le code]

Some feudal lords and their seals 1301, éd. Howard de Walden, Londres, The de Walden Library, 1904. [lire en ligne]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Gaillard Thomas Lapsley, « John De Warenne and the Quo Waranto Proceedings in 1279 », The Cambridge Historical Journal, 1927, vol. 2, n°2, Cambridge University Press, 1927, p.110-132. [lire en ligne]
Andrew M. Spencer « John de Warenne, Guardian of Scotland, and the Battle of Stirling Bridge » in Andy King et David Simpkin (dir), England and Scotland at War, c.1296-c.1513, History Brill, 2012, p.39-51.
Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (X^e – XIV^e siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [lire en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

[:03-1] {a et b} Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (X^e – XIV^e siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, 2018, Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 23 (« Les Lusignan dans le réseau aristocratique des îles britanniques »), p. 182

[:1-2] {a et b} Jörg Peltzer (éd. Janet Burton, Philipp R. Schofield et Björn K. U. Weiler), « The Marriages of the English Earls in the Thirteenth Century : a Social Perspective », Thirteenth Century England XIV, Proceedings of the Aberystwyth and Lampeter Conference, 2011, The Boydell Press, vol. 14,‎ 2013, p. 66-67 (lire en ligne)

[3] « L’homme qui a perdu à Stirling Bridge », sur medievalists.net.

[4] De Antiquis legibus liber, Cronica maiorum et vicecomitum Londoniarum et quedam, que contingebant temporibus illis ab anno MCLXXVIII ad annum MCCLXXIV (éd. Thomas Stapleton), Londres, Sumptibus Societatis Camdenensis, 1846 (lire en ligne), p. 12 :
« Hoc anno, scilicet, xvj. die Aprilis, soror Domini Regis ex parte matris sue, filia Comitis de la Marche, venit apud Londonias, que maritata fuit comiti Warennie »

[5] Calendar of Inquisitions Post Mortem and other analogous documents preserved in the public record office (éd. Henry Maxwell Lyte), vol. II : Edward I (1272-1291), Londres, 1906 (lire en ligne), partie 434, p. 248

[6] Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (X^e – XIV^e siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, 2018 (lire en ligne), p. 371 :
« Matthieu Paris déplore ces unions, s'attristant que des étrangers s'unissent à la noblesse anglaise. Jorg Peltzer note que son opinion n'était certainement pas partagée par Warenne qui s'assurait un accès direct au roi par le biais de son épouse. »

[:2-7] Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (X^e – XIV^e siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, 2018 (lire en ligne), p. 371 :
« Malgré la mort d'Alix en 1256, laissant deux enfants et, selon le moine de Saint-Albans, un mari éploré, les profondes relations d'amitié entre son époux et son frère Guillaume de Valence perdurent jusque dans les années 1290. »

[:0-8] {a b et c} Some feudal lords and their seals 1301 (éd. Howard de Walden), Londres, The De Walden library, 1904 (lire en ligne)

[1]

[2]

[3]

[4]

[5]

[6]

[7]

[8]