Isabelle de Clare — Wikipédia

Isabelle de Clare
Titre de noblesse
Comtesse
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Isabel de ClareVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
Génération du XIIIe siècle (d), génération du XIIe siècle (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Conjoint
Guillaume le Maréchal (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Joan Marshal (d)
Guillaume le Maréchal
Richard le Maréchal
Maud Marshal
Gilbert Marshal (en)
Walter Marshal (en)
Isabelle le Maréchal
Sibylle (d)
Eva Marshal
Anselme Le Maréchal (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Isabelle de Clare (1172–1220), suo jure 4e comtesse de Pembroke et de Striguil, était l'une des plus riches héritières du pays de Galles et d'Irlande[1]. Elle est l'épouse de Guillaume le Maréchal, qui a servi quatre rois successifs en tant que comte-maréchal. Son mariage avait été arrangé par le roi Richard Cœur de Lion.

Héritage familial[modifier | modifier le code]

Peinture de Daniel Maclise du mariage des parents d'Isabelle, Richard FitzGilbert de Clare et son épouse la princesse Aoife de Leinster en août 1170, au lendemain de la capture de Waterford.

Isabelle est née en 1172 dans le Pembrokeshire, au pays de Galles. Elle est l'aînée des enfants de Richard FitzGilbert de Clare (1130-1176), connue dans l’histoire sous le nom de « Strongbow », et d'Aoife de Leinster, fille de Diarmait Mac Murchada, roi de Leinster et de Mór Uí Thuathail. Le mariage de ses parents eut lieu en , au lendemain de la prise de Waterford par les forces cambro-normandes menées par son père.

Les grands-parents paternels d'Isabelle sont Gilbert de Clare et son épouse, Isabelle de Beaumont. À la mort de son frère cadet Gilbert en 1185, Isabelle devient suo jure comtesse de Pembroke jusqu’à sa mort en 1220.

Elle a également une demi-sœur illégitime, Basile de Clare, qui s'est mariée trois fois avec Robert de Quincy, Raymond Fitzgerald et Geoffrey FitzRobert, baron de Kells.

On a décrit Isabelle comme ayant été « la bonne, la juste, la sage, la dame courtoise de haute perfection[2]. » Elle aurait parlé le français, l'irlandais et le latin[3]. Après la mort de son frère Gilbert, Isabelle devient l'une des héritières les plus riches du royaume. [1] Elle hérite des nombreux châteaux sur l'entrée de l'estuaire de Milford Haven, y compris le château de Pembroke. [1] Elle est une pupille du roi Henri II, qui veille sur son héritage[1].

Mariage[modifier | modifier le code]

Le nouveau roi Richard arrangea son mariage en avec Guillaume le Maréchal, considéré par beaucoup comme le plus grand chevalier du royaume. Henri II lui avait promis de lui donner Isabelle comme épouse, et son fils et successeur, Richard, confirma cette promesse un mois après son accession au trône. Au moment de son mariage, Isabelle résidait dans la tour de Londres sous la protection du Justiciar Ranulf de Glanville. [2]

Son mariage avec Isabelle a élevé Guillaume le Maréchal du statut de chevalier sans terre à l’un des hommes les plus riches du royaume. Il servira en tant que Comte-maréchal, quatre rois : Henri II, Richard, Jean et Henri III.

Peu de temps après leur mariage, le Maréchal et Isabelle s'installèrent en Irlande, à Old Ross, une colonie située sur le territoire de son grand-père, Dermot MacMurrough. Une motte castrale fut construite à la hâte, un bourg médiéval se développa rapidement autour de celle-ci et la famille Le Maréchal fonda ensuite la ville portuaire au bord de la rivière qui devint plus tard connue sous le nom de New Ross. Les Chroniques de Ross, qui sont conservées au British Museum, décrivent l’arrivée d’Isabelle et de Guillaume en Irlande et racontent qu’Isabella s’est lancée dans la construction d’une belle ville sur les rives du Barrow.

En 1192, Isabelle et son mari s’attellent à la tâche de gérer leurs vastes terres en commençant par la reconstruction du château de Kilkenny et de sa ville, qui avaient tous deux été endommagés par le clan O'Brien en 1173. Plus tard, ils ont commandé la construction de plusieurs abbayes dans les environs[4].

Le mariage était heureux malgré la grande différence d'âge entre eux. Guillaume le Maréchal et Isabelle ont eu en tout cinq fils et cinq filles [1] :

L'abbaye de Tintern, où se trouve la sépulture d'Isabelle de Clare

Postérité[modifier | modifier le code]

Isabelle décède en 1220, à l'âge de quarante-huit ans. Son mari était mort l'année précédente. Elle a été enterrée en l'abbaye de Tintern. Cependant, un cénotaphe a été découvert à l'intérieur de l'église Sainte-Marie, à New Ross, en Irlande, dont la dalle porte l'inscription partielle "ISABEL: LAEGN" et son portrait gravé[5].

Paul Meyer suggéra en 1892 qu'Isabelle aurait pu encourager la composition de la Geste des Engleis en Yrlande, qui raconte les exploits de son père et de son grand-père maternel. Cependant, le texte tel que connu aujourd'hui a été composé quelques années après sa mort (bien que basé sur des écrits antérieurs)[6],[7].

Bien que ses filles aient eu beaucoup d'enfants, les cinq fils d'Isabelle sont tous curieusement morts sans enfants. Cela serait dû à une malédiction lancée sur Guillaume le Maréchal par Ailne Ua hÁeda [8] évêque du Diocèse de Ferns de 1160/1161 à 1223. [9] Le titre de comte-maréchal est ensuite passé à Hugh de Bigod, époux de la fille aînée d’Isabelle, tandis que le titre de comte de Pembroke a été attribué à Guillaume de Valence, époux de Jeanne de Montchensy, fille de Jeanne le Maréchal.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Costain 1962, p. 267.
  2. a et b Painter 1933, p. 76.
  3. Turtle Bunbury (2000). History, Heroes and Villains, William Marshall, Earl of Pembroke, 1147-1219 – Crusader, Templar, Kingmaker. An article. Retrieved 2010-10-29.
  4. Turtle Bunbury
  5. The Journal of the Royal Society of Antiquaries of Ireland, vol.78, No (juillet 1948), p.65. Retrieved 2010-10-29.
  6. Paul Meyer, Romania, 1892, Vol. 21, Forgotten Books, 444–451 p. (lire en ligne)
  7. Antonia Gransden, Historical Writing in England : c. 500 to c. 1307, Routledge, coll. « Historical Writing in England », , 648 p. (ISBN 978-0-415-15124-5, lire en ligne), p. 518
  8. cistercien et abbé de Batllinglas sous le nom d'Albinus
  9. Costain 2012.

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]