Jeanne Macherez — Wikipédia

Jeanne Macherez
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Jeanne Macherez en septembre 1914.
Naissance
Guise
Décès (à 78 ans)
Soissons
Nationalité Française
Pays de résidence France
Profession
Autres activités
Première femme Maire
(autoproclamée sous l'occupation)
Distinctions
Conjoint

Jeanne Macherez, de son nom de naissance, Jehanne Louise Virginie Wateau, née le à Guise et morte le à Soissons, est une héroïne de la Première Guerre mondiale et la Mairesse de Soissons autoproclamée en 1914[1],[2],[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Jehanne Wateau, naît à Guise, le . Elle est la fille d'exploitants agricoles, Valentine Dorigny et Virgile Wateau. Elle épouse à Tavaux-et-Pontséricourt, le , Alfred Macherez qui sera conseiller général, député et sénateur de l'Aisne. Le couple s'installe à Soissons. Alfred Macherez meurt le [1],[2],[3].

Engagement social[modifier | modifier le code]

Jeanne Macherez est particulièrement investie dans des causes humanitaires. Elle crée la Goutte de lait qui se propose de venir en aide aux nourrissons. Elle assure la présidence pour la région de Soissons-Braine de l'Association des Dames françaises et est membre de la Croix-Rouge française[1],[2],[3].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Madame Macherez qui remplit les fonctions de maire de Soissons en l'absence de celui-ci pendant l'occupation allemande ().

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Jeanne Macherez, veuve, a 63 ans. Elle dirige l'Hôpital auxiliaire 201 qui dispose de dix ambulances[3]. Le , les Allemands entrent dans Saint-Quentin et le lendemain ils sont à Soissons. Un officier, en quête de ravitaillement, entre dans la ville. En tête, un groupe de civils français pris en otage pour constituer un bouclier humain. L'officier exige de parler au maire qui, il ne le sait pas, a abandonné son poste. Il menace : si le maire ne se donne pas à connaître, la ville sera mise à sac, incendiée. Jeanne Macherez sort alors du rang et lance : « Le maire ? C'est moi ! ». Pendant douze journées, elle est l'interlocutrice des Allemands. Elle négocie tout et parvient à minimiser les retombées néfastes de cette occupation et prémunir la région des exactions allemandes et des pillages en n'hésitant pas à lancer un « Vous m'aurez fusillée avant ». Munie d'un laisser-passer allemand, elle veille, dans tous les endroits occupés par l'ennemi, à ce que les installations et la population ne pâtissent pas de la situation. Le , à l'issue de la Première bataille de la Marne, les Allemands sont contraints à ne plus occuper que la rive droite de l'Aisne. Soissons est libérée. Jeanne Macherez reprend ses fonctions au sein de l'hôpital 201 au côté d'une Parisienne, Germaine Sellier, la Dame blanche de Soisson[3]. Le préfet de l'Aisne, Robert Leullier nomme alors Georges Muzart à la mairie de Soissons. Le rôle tenu par Jeanne Macherez est encensé par les uns et minimisé par les autres. Elle ne revendique rien, observant seulement que ce sont les circonstances qui l'on amenée à tenir ce rôle[1],[2],[3].

Jeanne Macherez et Germaine Sellier dans La Vie féminine (1919)[4].


L'écrivain et journaliste Paul Ginisty dira d'elle le  :

« On a signalé déjà le beau et ferme courage de Mme Macherez... J'ai eu l'honneur de lui dire à la mairie, où, dans une pièce épargnée, elle s'est installée, l'admiration de ses concitoyens pour le dévouement dont elle avait fait et continue à faire preuve. Dès mon arrivée, j'avais entendu dans toutes les conversations, l'éloge de son énergie. En l'absence - pour employer un euphémisme - de la plupart des membres de la municipalité, elle a pris bravement toutes les responsabilités. [...] Au demeurant, elle se défend d'avoir joué ce rôle important. [...] Mme Macherez a été l'âme et le cerveau de Soissons en ces jours d'épreuve et de péril[5]. »

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Le est inaugurée à Soissons, dans le quartier Saint-Crépin, une rue à son nom[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Franck et Michèle Jouve, la vraie histoire des femmes de 14-18, éditions Chronique, 2013, 139 p., p. 29 (ISBN 9791090871809)
  2. a b c d et e Encyclopédie Picardie.fr
  3. a b c d e f et g L'union, l'Ardennais, Jeanne Macherez : la résistance d'une Soissonnaise
  4. « Les femmes dans la Cité et l’État », sur Gallica, La Vie féminine, (consulté le ), p. 1472
  5. Paul Ginisty, «Le bombardement de Soissons», Journal des débats, 23 septembre 1914 in Franck Jouve et Michèle Jouve, La vraie histoire des femmes de 14-18, Paris, Chronique éd, , 139 p. (ISBN 979-1-090-87180-9, OCLC 866827011), p. 29
  6. Frédéric Joli, « En France, la première "maire" fut une infirmière Croix-Rouge », icrc.org, 10 janvier 2020.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]