Jeanne Blum — Wikipédia

Jeanne Blum
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Jeanne Blum et son époux Léon en 1946.
Nom de naissance Jeanne Levylier
Alias
Janot
Naissance
Paris (France)
Décès (à 83 ans)
Jouy-en-Josas (France)
Nationalité Française
Conjoint
Henry Torrès
Henri Reichenbach
Léon Blum
Descendants
Jean Torrès
Georges Torrès
Famille
Charles Humbert (beau-père)

Jeanne Blum, née Jeanne Levylier le à Paris et morte le à Jouy-en-Josas, connue également sous les noms de Jeanne Torrès et de Jeanne Reichenbach, est la troisième épouse de Léon Blum, président du Conseil sous la Troisième République.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née Jeanne Adèle Levylier en 1899, issue d'une famille de hauts fonctionnaires juifs et belle-fille du sénateur Charles Humbert[1], elle a d'abord épousé l’avocat Henry Torrès, dont elle a eu deux enfants, Jean et Georges. Après son divorce, elle épouse l’industriel Henri Reichenbach, un des fondateurs des magasins Prisunic.

Cousine éloignée de Léon Blum, elle s'était rapprochée de lui à la fin des années 1930, à la mort de Thérèse Blum, assurant une partie de son secrétariat. Elle en était amoureuse depuis 1915 et sa vue dans l'appartement parisien de son beau-père où Blum, alors critique littéraire en vue et directeur de cabinet du ministre des Transports, Marcel Sembat, n'avait même pas remarqué l'adolescente qui l'observait dans l'encoignure de la porte du salon[2]. En , elle refuse de partir avec son mari à New York[3] et va renoncer à sa vie confortable pour suivre Blum dans ses cinq années difficiles. D'abord à Vichy à l'été 1940 puis à Colomiers, près de Toulouse, où le couple avait trouvé refuge chez des amis. Arrêté sur ordre de Pétain, Blum est interné au château de Chazeron puis au château de Bourrassol, tous les deux dans le Puy-de-Dôme, et enfin au fort du Portalet dans les Pyrénées, où sont également internés d'autres hommes politiques de la IIIe République (Édouard Daladier, Georges Mandel, Paul Reynaud…)[3]. Il est ensuite transféré à la prison de Riom, en attente de son procès début 1942. Jeanne, à chacune de ses détentions, s'installe dans des hôtels à proximité et lui rend visite dès qu'on l'y autorise[3].

Arrêté par la Gestapo en , Léon Blum est déporté à Buchenwald comme « otage d'État ». Il n'est pas interné dans le camp même mais dans une maison forestière à proximité qu'il partage avec Georges Mandel, où les conditions de vie sont plus favorables[2]. Pierre Laval autorise Jeanne à l'y rejoindre et, son mari s'étant suicidé entretemps, elle épouse Léon Blum le , leur mariage étant célébré par un officier d'état civil allemand[3],[2]. Rentré en France en mai 1945, le couple est hébergé un mois au palais du Luxembourg, le temps que la maison de Jeanne à Jouy-en-Josas, « Le Clos des Metz », soit remise en état[4]. Jeanne avait achetée celle-ci et les 19 hectares de terrain autour en 1937 pour son fils Jean, asthmatique. Durant l'Occupation, elle a été occupée par les Allemands, la propriété subissant aussi des bombardements[4]. Le couple s'y installe. Blum y meurt d'un infarctus cinq ans plus tard, en 1950, Jeanne a alors 51 ans.

En 1974 elle ouvre l'École Jeanne-Blum dans cette commune, destinée à former dans les métiers du paramédical des enfants déscolarisés et des adultes. Elle y applique sa méthode dite « de complémentarité horizontale »[5]. Elle intitule un des diplômes « Georges Achard », nom porté par son fils. Jeanne Blum se donne la mort en 1982 trente-deux ans après la mort de son mari[6],[2]. Incinérée au cimetière intercommunal des Joncherolles[7], ses cendres ont été enterrées dans le jardin de leur maison de Jouy-en-Josas. Elle lègue sa maison à la ville de Jouy-en-Josas « pour mission d'y entretenir le souvenir de Léon Blum et d'y développer des activités culturelles et artistiques »[4].

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Biographie du sénateur Charles Humbert, par Michel Maigret..
  2. a b c et d « Pour l'amour de Léon Blum », sur Le Parisien, .
  3. a b c et d Antoine Debaecque, « Jeanne et Léon », L'Histoire, no 467,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a b et c "La Maison" sur le site du musée La Maison Léon Blum.
  5. École Jeanne Blum, 78350 Jouy-en-Josas.
  6. Dominique Missika, Je vous promets de revenir : 1940-1945, le dernier combat de Léon Blum, éditions Robert Laffont, Paris, avril 2009 ; 324 pages + cahier photographique de 8 pages.
  7. « Le crématorium », sur cimetierejoncherolles.fr (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]