Jean Bonnot de Cormaillon — Wikipédia

Jean Bonnot de Cormaillon
Titre Noble du Saint Empire Romain Germanique
Autres titres
  • Seigneur de Cormaillon
  • Seigneur de Roerheym
Années de service 18 Mai 1575 - 1590
Gouvernement militaire Gouverneur de Veere
Conflits Guerre de Quatre-Vingts Ans
Biographie
Dynastie Famille Bonnot
Naissance
Anvers

Dix-Sept Provinces

Décès vers 1590
Veere

Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies

Père Jean Bonnot
Mère Walburg Van der Aa
Conjoint Helena des Barnes ou de Barres

Blason de Jean Bonnot de Cormaillon
armes de la famille
Vestigingsbrieven (« Lettre de gilet ») indiquant l'état civil de Jean Bonnot et de son épouse Henriette des Barres. Archive de la ville Breda du [1].

Jean Bonnot de Cormaillon[2],[3]ou Jean Bonnot Heer Van Cormaillon[4], né à Brüssel[5] en 1539 à Anvers et décédé vers 1590 à Veere, est un noble du Saint-Empire romain germanique, militaire et diplomate[6] de Frédéric III, électeur du Palantinat et du prince Guillaume Ier d'Orange-Nassau. Il est banni par jugement de la ville de Bréda le [7].

Inscrit à l'Université de Louvain (02/05/1554)[8], puis à l'Université de Dole (1557)[9], avec Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Jean Bonnot de Cormaillon[10],[11] est né de l'union de la noblesse du Saint-Empire romain germanique par son père, Jean Bonnot, écuyer et maréchal des logis des souverains des Pays-Bas, et de la noblesse du Pays-Bas par sa mère, Walburg Van Der Aa. Il est le descendant de Jean Bonnot, conseiller et maître des comptes des ducs-comtes de Bourgogne.

Il est titré héréditairement de noble du Saint-Empire romain germanique, seigneur de Cormaillon et seigneur de Roerheym. À partir du , il obtient le titre de gouverneur de Veere.

Il épouse Henriette des Barres[12],[13], fille de Willeen Des Barres et de Margarete de Gevarre[14], née en 1540, veuve du jonker Steven van Zuylen, Van de Haer[15], intendant de Maximilien D'Egmont. Elle est la femme à qui la réforme[16] des Pays-Bas doit son plus fort appui. Elle est la première femme à assister au souper des calvinistes à Bréda. Elle et son mari prêtaient leur maison de Bréda pour des sermons secrets et aux assemblées du consistoire[17].

Il suit des cours de droit dans les universités de Louvain et de Dole. En 1553, à l'âge de 14 ans, il s'inscrit à l'université de Louvain[18],[19] puis, en 1557, il se tourne vers Dole[20].

Il est le père d'Étienne Bonnot ( )[21], docteur en droit et procureur du parlement de Dole, époux de Marguerite Faveret, restée catholique. Il est l'arriere-grand-père d'Étienne Bonnot (1623-1683), mayeur de Dole de 1663 à 1672 .

Le couple Bonnot vit quelques années à Janskerkhof 23 Utrecht[22].

Le confédération des nobles 1565-1567[modifier | modifier le code]

Vestigingsbrieven (« Lettre de gilet »), page 2, indiquant l'état civil de Jean Bonnot et de son épouse Henriette des Barres. Archive de la ville Breda du .

Il participe avec sa femme au Compromis de Bréda en signant, avec d'autres nobles réunis chez Philippe de Marmix, un engagement s'opposant à l'Inquisition espagnole[24]. Cette confédération est dirigée, entre autres, par le frère de Guillaume le Taciturne, le comte Louis de Nassau. Ils sont bannis le [25]. La sentence de bannissement est proclamée par le conseil des Troubles[26] : « Vue par Monseigneur le Duc d'Albe, marquis de Coria etc lieutenant gouverneur et capitaine général pour le Roi […] contre Jehan seigneur de Cormaillon, fils de feu le Seigneur de Cormaillon en son vivant bailly de la Ville de Laulx et damoiselle surnommée de Barres, sa femme auparavant vefve de feu de Zuylen, […] tous les dessus nomméz avoir hanté les nouvelle preches des sectaires et oultre ce: ledict Cormaillon esté du nombre des gentilzhommes confédéeéz ayant signé le séditieulx compromis cause de tous les maulx et troubles passéz et luy et sa femme esté grand fauteurs desdicts sectiares et faict ou laissé precher..et ladicte damoiselle esté la première entre les femmes qui avait tenue la cène calvinistique; tot deux en leur maison y avoit chambre de consistoire. »[27]

À Bréda, avant l'arrivée du duc d'Albe, un groupe s'était formé, réunissant des catholiques et des réformés néerlandophones, wallons et du Saint-Empire, tous proches de la cour d'Orange. Parmi eux, le Hennuyer Jean de Bonnot, avec sa femme Hélène des Barres et Arnoult de Landas, seigneur de Péronne, ainsi que le pasteur wallon François Du Jon jouent un rôle important dans l'organisation du synode de Wesel[28] en 1568. Lorsque les Alba dispersent les groupes calvinistes et que beaucoup s'enfuient au Palatinat, on retrouvait dans la liste des nobles confédérés des familles comtoises comme Bonnot ou d'Andelot.

Diplomate des Princes Calvinistes[modifier | modifier le code]

À la suite de l'invasion ratée des Pays-Bas méridionaux par Guillaume Ier, les princes du Saint-Empire convertis au calvinisme envoient un émissaire auprès de l'électeur palatin afin de réunir leurs deux armées avec lesquelles Wolfgang, Duc palatin de Deux-Ponts complotera avec les Huguenots en vue de l'invasion de la France[29]. Il part quelques mois chez son frère Étienne Bonnot pour le comté de Bourgogne, dans la ville de Dole[30], puis revient vivre à Heidelberg comme diplomate de l'électeur du palatinat Frédéric III qui l'enverra en France en 1569 pour favoriser les relations avec les Huguenots. En 1568, il déménage en Savoie, puis en Angleterre à la faveur d'une mission du prince d'Orange-Nassau[31] lui demandant de l'aide. En 1570, Jean s'installe avec son épouse au 23 Janskerkhof à Utrecht[32] puis de nouveau en France en 1571.

Jean, à Heildelberg, ajoute enfin sa contribution à l'œuvre de Bonaventure Vulcanus, en précisant qu'il se tient d'ores et déjà en état d'alerte. Il est également prêt à suivre Jean-Casimir dans se course effrénée aux Pays-Bas. Il illustre ses propos martiaux par une prière tirée du Psaume XX, cité dans la traduction du poète écossais Georges Buchanan[33] :

Tu, servator, open fer, tu si respirais, arma Nec soca cupimos, nec timemus hostica.

Gouverneur de Veere[modifier | modifier le code]

Le prince Guillaume le nomme gouverneur de Veere le . Il propose alors aux Anglais une expédition sur le Walcheren, pour le libérer des catholiques[36].

En juillet 1574, il se rend à Utrecht en tant qu'otage pour remplacer Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde[37], qui est alors autorisé à aller en Hollande pour participer aux négociations de paix durant le siège de Leyde[38].

À sa libération en 1575, il est fait membre de la commission de paix commerciale de Bréda. Puis en 1579, il prend une pars magna (« grande part ») dans la défense et la reconquête de la Zélande contre Mondragon.

En 1581, il quitte sa résidence aux Pays-Bas pour s'installer au Palatinat du Rhin, proche de l'électeur[39].

Principaux du Conseil de Jean-Casimir du Palatinat[modifier | modifier le code]

À l'arrivée de Jean Casimir en 1578, Jean Bonnot de Cormaillon[30] est appelé l'un des « Principaux du Conseil ». Malgré des tensions avec d'Orange, il devient de nouveau Gouverneur de Veere. Il est envoyé par Johan Casimir en compagnie de Jan Asseliers et Mouiellerie en ambassade en Anjou. À la mort du prince Guillaume, il revient en Paltz[40].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Redvction Veritable de la ville De Breda, et de son chasteav », sur Dutch Pamphlets Online (consulté le )
  2. (nl) AJ Van Der Aa, Biographisch woordenboek der Nederlanden Deel 3 (lire en ligne), page 718 jean de bonnot Heer Van Cormaillon
  3. (nl) Reinier Cornelis Bakhuizen van den Brink, Studien en schetsen over vaderlandsche geschiedenis en letteren: uit vroegere opstellen bijeenverzameld, F. Muller, (lire en ligne)
  4. (nl) DBNL, « Jean de Bonnat Heer van Cormaillon · dbnl », sur DBNL (consulté le )
  5. « Résultats », sur search.arch.be (consulté le )
  6. (de) Felix Rachfahl, Wilhelm von Oranien und der niederländische Aufstand, M. Nijhoff, (lire en ligne)
  7. Dumont, Quartiers généalogiques des familles nobles des Pays-Bas, accompagnés de preuves & remarques consistant en plusieurs epitaphes, extraits de manuscrits, d'auteurs, de registres & d'actes originaux ; avec les armoiries gravées en taille-douce. Par L. J. P. C. D. S., chez les héritiers de Pierre Marteau, (lire en ligne)
  8. Les archives de l'État en Belgique, « BE-A0518 »
  9. (nl) A. J. M. Beenakker, Breda in de eerste storm van de opstand: van ketterij tot beeldenstorm, 1545-1569, Stichting Zuidelijk Historisch Contact, (lire en ligne)
  10. (nl) Yumpu.com, « Deel 7 - Biografie Instituut », sur yumpu.com (consulté le )
  11. (nl) Biografische Index van de Benelux, Walter de Gruyter, (ISBN 978-3-11-097714-1, lire en ligne)
  12. (nl) Formation of clerical and confessional identities in early modern Europe, M. Nijhoff, (lire en ligne)
  13. Theo Roes, « Profiel, kwaliteit en registratie in 2006 », Maatwerk, vol. 7, no 1,‎ , p. 43–44 (ISSN 1567-6587 et 1876-6021, DOI 10.1007/bf03070639, lire en ligne, consulté le )
  14. (nl) Antonius Johannes Maria Beenakker, Breda in de eerste storm van de opstand: van ketterij tot beeldenstorm, 1545-1569, Stichting Zuidelijk Historisch Contact, (lire en ligne)
  15. (nl) Formation of clerical and confessional identities in early modern Europe, M. Nijhoff, (lire en ligne)
  16. Cardinal de Granvelle, Correspondance du Cardinal (lire en ligne), jean Bonnot pages 666; 695 et 639
  17. G Groen Van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572, (lire en ligne), jean Bonnot de Cormaillon pages 311-312-209-210-211-212 -269-270-271 et 272
  18. « Résultats », sur search.arch.be (consulté le )
  19. (nl) Antonius Johannes Maria Beenakker, Breda in de eerste storm van de opstand: van ketterij tot beeldenstorm, 1545-1569, Stichting Zuidelijk Historisch Contact, (lire en ligne)
  20. (nl) Inschrijvingsregister Gemeente Leuven, « Inhoudsomschrijving Inschrijvingsregister Oude Universiteit Leuven », 02-051554,‎ (lire en ligne)
  21. Archives départementales du Jura, Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Département du Jura: Évêché de Saint-Claud. Eglise collégiale de Dole, Imprimerie Lucien Declume, (lire en ligne)
  22. (nl) « Janskerkhof 23 Utrecht - Huizen aan het Janskerkhof », sur Huizen aan het Janskerkhof (consulté le ).
  23. (nl) « Verbond der Edelen (1565-1567) », sur The George Index, (consulté le )
  24. Il ne figure cependant pas sur la liste des signataires du Compromis des Nobles établie par G. BONNEVIE-NOEL, Liste critique des signataires du Compromis des Nobles, dans Société d'Histoire du Protestantisme Belge, Série V, Livraison 3, Bruxelles, 1968.
  25. (nl) A.J.M. Beenakker, Breda in de Eerste storm van de opstand, jean bonnot page 163
  26. A. L. E. Verheyden, Le Conseil des troubles: liste des condamnés (1567-1573), Palais des académies, (lire en ligne)
  27. (nl) « Dictionnaire biographique des Pays bas Parti 3 »
  28. (nl) Jaarboek de Oranjeboom, « Van Wendelinuskapel tot waalse Kerk » [PDF]
  29. Groen Van Printerer, Arch le Mais d'Orange Nassau tome III, jean bonnot page 311
  30. a et b (nl) Rene-Cornelis Backhuizen van den Brink, Het huwelijk van Willem van Oranje met Anna van Saxen, historisch-kritisch onderzocht. .., Johannes Müller, (lire en ligne)
  31. (nl) Bakhuizen Van den Brink, Le mariage de Guillaume d'Orange et Anna Van Saken, jean bonnot pages 112-114-152 et 155
  32. (nl) « Janskerkhof 23 Utrecht • Huizen aan het Janskerkhof », sur Huizen aan het Janskerkhof (consulté le )
  33. (en) Hélène Cazes, Bonaventura Vulcanius, Works and Networks: Bruges 1538 - Leiden 1614, BRILL, (ISBN 978-90-04-19209-6, lire en ligne)
  34. (nl) A. J. van der Aa, Biographisch woordenboek der Nederlanden: bevattende levensbeschrijvingen van zoodanige personen..., J. J. van Brederode, (lire en ligne)
  35. (nl) Jona willem te Water, Histoire van Het Verbond en de smeekschriften der nederlandsche edelen, zeeland, derde stuk, , 578 p. (lire en ligne), p. 456;458
  36. (en) The Edinburgh Review, A. and C. Black, (lire en ligne)
  37. (nl) Nederlandsch archief voor kerkgeschiedenis, Martinus Nijhoff, (lire en ligne)
  38. (nl) Dr GDJ Schotel, « Biographisch Woordenboek der Nederlanden bevattende levensbeschrijvingen van zoodanige personen, die zich op eenigerlei wijze in ons vaderland hebben vermaard gemaakt »
  39. (nl) 's Gravezande, Tweede eeuwgedacht. der Middelb, page s 324 et 408
  40. (nl) DBNL, « Nieuw Nederlandsch biografisch woordenboek. Deel 5 · dbnl », sur DBNL (consulté le )

Voir Aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (nl) Rene-Cornelis Backhuizen van den Brink, Het huwelijk van Willem van Oranje met Anna van Saxen, historisch-kritisch onderzocht, Johannes Müller, 1853 [lire en ligne]

Liens externes[modifier | modifier le code]