Jacques Jourquin — Wikipédia

Jacques Jourquin
Fonctions
Vice-président
Institut Napoléon
-
Laetitia de Witt (d)
Rédacteur en chef
Souvenir napoléonien
-
David Chanteranne (d)
Président-directeur général
Éditions Tallandier
-
Jacques Marchandise (d)
Directeur
Historia
-
Secrétaire général
Institut Napoléon
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Jacques Eugène Octave JourquinVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jacques Jourquin, né le à La Madeleine (Nord) et mort le [1],[2] dans le 17e arrondissement de Paris, est un éditeur, écrivain et historien français, spécialiste des études napoléoniennes. Il a notamment dirigé les Éditions Tallandier et la revue Historia dans les années 1980.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'André Jourquin (1903-1997)[3], industriel du textile[N 1], et de Madame née Marguerite Parmentier (1904-2000)[4], Jacques Jourquin a consacré toute sa carrière à l'édition, à l'écriture et à l'histoire.

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Il obtient son bac philo au collège Saint-Joseph de Lille (1953)[5], suivi d'une prépa HEC à Ginette (1955-1956)[6]. Diplômé de HEC promotion Sterlitz (1959)[7] et d'une licence de droit et sciences économiques (1960), il poursuit ses études à l'Institut d'études politiques de Paris section Service Public (1960-1961)[8], études interrompues par le service militaire pendant la guerre d'Algérie[N 2],[9].

Il décide en pleine activité professionnelle de passer un DEA d'histoire (1977), avant d'être diplômé de l'École pratique des hautes études pour sa thèse « Souvenirs du commandant Parquin, édition critique » (1979)[10].

Carrière[modifier | modifier le code]

Éditions Tallandier (1963-1993)[modifier | modifier le code]

En 1963, Jacques Jourquin rejoint les Éditions Tallandier, à l'époque filiale d'Hachette et y devient successivement sous-directeur commercial (1963-1967), directeur commercial (1967-1973), directeur (1974-1981), puis président-directeur général ()[11],[12], nommé à la tête de l'entreprise par Jacques Marchandise-Franquet, ancien président d'Hachette et président de Tallandier auquel il succède[13],[14].

Chez Tallandier, Jacques Jourquin fonde parmi d'autres la collection Bibliothèque napoléonienne (1977).

Il rachète Tallandier au groupe Hachette avec un associé (), Hachette ayant décidé de restructurer l'ensemble de ses départements[15],[16].

Il est également directeur de la revue Historia (), propriété de la maison d'édition à cette période, et lance une version refondue du bimestriel thématique Historia Spécial (1984).

Il revend ensuite l'entreprise à un fonds d'investissement tout en conservant ses fonctions (1990)[17] puis initie avant son départ le rachat de Historama-Histoire magazine et sa fusion avec Historia[18].

Jacques Jourquin quitte la présidence de Tallandier en juillet 1992 et la direction d'Historia en , après trente ans d'activités au service de cette maison d'édition[19].

Presse spécialisée (1993-2014)[modifier | modifier le code]

À partir de 1993, il exerce des fonctions dans la presse spécialisée en tant que directeur-rédacteur en chef de la revue du Souvenir napoléonien (1993-2005) et à titre bénévole éditeur délégué (1994-2001) puis gérant-directeur (2001-2014) de la revue des Vieilles maisons françaises.

Parallèlement, il fonde JAS Éditions (octobre 1993), micro maison d'édition active vraisemblablement jusqu'en 2007[20],[21] et dirige de nouveau la collection Bibliothèque napoléonienne pour le compte des Éditions Tallandier (2002-2009).

Travaux historiques (1973-2021)[modifier | modifier le code]

Jacques Jourquin se consacre dès le début des années 1970 à la recherche et à la publication de travaux historiques sur les personnels civils et militaires du Premier Empire.

Sa première édition critique des Souvenirs du commandant Parquin (1979, nouvelle éd. 2003) et son Dictionnaire des maréchaux du Premier Empire (1986, 5e éd. 2001) figurent parmi ses livres les plus connus.

Jourquin est l'un des spécialistes des mémoires de Louis-Étienne Saint-Denis, dit le mamelouk Ali : valet, copiste et bibliothécaire de Napoléon à Sainte-Hélène, et a consacré quatre volumes au sujet d'après les manuscrits originaux (2003, 2012, 2015, 2021).

Hors ses travaux sur la période du Premier Empire, son Dictionnaire des maréchaux de la Grande Guerre (2008), reste un ouvrage de référence[22].

Il a animé de nombreux colloques et conférences, publié des dizaines d'articles. L'Académie française et l'Académie des sciences morales et politiques ont récompensé ses ouvrages à six reprises (1976, 1980, 1982, 1986, 2000, 2005).

Son étude, La dernière passion de Napoléon : la bibliothèque de Sainte-Hélène[23], a paru en septembre 2021 aux éditions Passés/Composés et clôt une œuvre d'une trentaine d'ouvrages, seul ou en collaboration.

Jacques Jourquin était vice-président de l'Institut Napoléon (depuis 2005) et membre du jury des prix d'histoire de la Fondation Napoléon (depuis 2002).

Autres mandats[modifier | modifier le code]

Vie associative
Édition
Armée de l'air
  • officier de liaison auprès du général-inspecteur des réserves de l'armée de l'air (1963-1973).
  • membre de la commission consultative des cadres de réserve de l'armée de l'air (1967-1972).
  • membre du comité national de l'association nationale des officiers de réserve de l'armée de l'air (1969-1971).

Publications[modifier | modifier le code]

Étude et catalogues de bibliothèque[modifier | modifier le code]

  • 2001-2004 : Histoire d'une bibliothèque. Tome 1 : Trois catalogues de livres des collections André Jourquin (1903-1997) ; précédé de réflexions sur la bibliothèque d'un amateur du XXe siècle (2001). Tome 2 : Quatrième catalogue ; précédé de réflexions sur l'étrange destin d'une collection régionaliste (2004), JAS éditions (ISBN 2-911090-07-1 et 2-911090-08-X)
  • 2021 : La dernière passion de Napoléon : la bibliothèque de Sainte-Hélène (étude), d'après les archives de Louis-Étienne Saint-Denis, dit le mamelouk Ali, Éditions Passés/Composés (ISBN 978-2379337321)

Dictionnaires prosopographiques[modifier | modifier le code]

Éditions de mémoires[modifier | modifier le code]

  • 1973 : Mémoires du général Rapp, premier aide-de-camp de Napoléon, écrits par lui-même et publiés par sa famille. Notice sur la vie du général Rapp et avertissement (sous le nom de Gabriel Dervaux), éditions de Troie, Genève
  • 1979 : Souvenirs du commandant Parquin (1803-1814). Première édition critique établie d'après le texte original, suivie d'une biographie du commandant Parquin (1815-1845). Appendices, bibliographie et annexes, Tallandier (ISBN 2-235-00795-3)
    Couronné par l'Académie française
  • 1980 : Voyages dans l'Amérique septentrionale dans les années 1780, 1781 et 1782 du marquis François Jean de Chastellux. Établissement et éclaircissements, Tallandier (ISBN 978-2235009300)
    Couronné par l'Académie française
  • 1982 : Mémoires (1812-1813) du maréchal Gouvion Saint-Cyr, 2 vol., T1. Campagne de Russie ; T2. Campagne de Saxe. Présentation et compléments, Rémanences éditions (ISBN 2-904380-00-0)
  • 1984 : Journal (1792-1830) du capitaine François dit « le dromadaire d'Égypte », 2 vol., T1. 1792-1802 ; T2. 1803-1830. Introduction critique et annexes, Tallandier (ISBN 2-235-01502-6 et 2-235-01503-4)
    Couronné par l'Académie française
  • 1992 : Mémoires (1792-1815) du général d'artillerie baron Boulard. Introduction critique et annexes, Tallandier (ISBN 978-2235020916)
  • 2003 : Journal inédit du Retour des cendres par le mameluck Ali (1840). Voyage de Sainte-Hélène en 1840 avec des lettres d'Ali à sa femme ; précédé du récit du Retour de Sainte-Hélène en 1821. Déchiffrage, annotations et présentation des manuscrits, Tallandier (ISBN 978-2847341225)
  • 2004 : Souvenirs de campagnes du sergent Faucheur, fourrier dans la Grande Armée. Établissement et avant-propos, Tallandier (ISBN 978-2847341676)
  • 2004 : Souvenirs d'une courtisane de la Grande Armée (1792-1815) par Ida Saint-Elme. Établissement et introduction critique, Tallandier (ISBN 978-2847341706)
  • 2004 : Nous étions à Austerlitz : , mémoires et souvenirs des combattants. Avertissement, avant-propos et annexes, Tallandier (ISBN 978-2847342321)
  • 2007 : Souvenirs de guerre (1812-1815) du lieutenant Martin. Avant-propos, pièces, annexes et épilogue, Tallandier (ISBN 978-2847344530)
  • 2012 : Souvenirs du mameluck Ali en grande partie inédits sur la campagne de Russie en 1812. Déchiffrage, établissement, présentation et annotation des manuscrits, coll. de l'Institut Napoléon no 7, SPM (ISBN 978-2901952961)
  • 2015 : Souvenirs en bonne partie inédits du mameluck Ali (1813-1815). Déchiffrage, établissement, présentation et annotation des manuscrits, coll. de l'Institut Napoléon no 13, SPM (ISBN 978-2917232378)

Albums et périodiques (en tant qu'unique auteur)[modifier | modifier le code]

  • 2004 : Le maréchal Ney (1769-1815), Napoléon Ier magazine hors-série no 1, Soteca
  • 2007 : Masséna, l'énigmatique maréchal, Napoléon Ier magazine no 44, Soteca
  • 2011 : Morny le flamboyant (1811-1865), album, Soteca (ISBN 978-2916385730)
  • 2012 : Les maréchaux de Napoléon, album, Soteca (ISBN 978-2916385938)

Autres[modifier | modifier le code]

Récit[modifier | modifier le code]

Recueil de poésies[modifier | modifier le code]

En collaboration[modifier | modifier le code]

Ouvrages historiques[modifier | modifier le code]

Catalogues d'exposition[modifier | modifier le code]

Albums et magazines hors-série[modifier | modifier le code]

Non exhaustif : Jacques Jourquin a publié de très nombreux articles.

  • 2011 : Napoléon Bonaparte, les secrets d'une légende, Franz-Olivier Giesbert (dir.) et collectif, Le Point, hors-série no 8, coll. Grandes biographies (ASIN B0078L8M9A)
  • 2013 : 1813. La France face à l'Europe, Alain Pigeard (dir.), Revue du Souvenir Napoléonien, hors-série no 6
  • 2015 : Napoléon, le héros absolu (album), Philippe Bidalon (dir.) et collectif, L'Express, hors-série no 5 (ISBN 978-2824400488)

Préfaces, avertissements, avant-propos[modifier | modifier le code]

Direction d'ouvrage[modifier | modifier le code]

Pseudonymes[modifier | modifier le code]

J. Jourquin a signé deux livres sous pseudonyme : un récit sous le nom de Jacques Louvière (Gallien ou l'acceptation d'être, 1962) et une édition critique sous celui de Gabriel Dervaux (Mémoires du général Rapp, 1973).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. André Henri Jourquin (La Madeleine, 13 novembre 1903 - Lille, 19 janvier 1997). Enterré au cimetière de Boussières-en-Cambrésis. Industriel français du secteur du textile, fondateur des établissements Facotex à Roubaix puis Wattrelos (1964-2010) qui succèdent aux établissements Jourquin & Co. (1933). Spécialiste de la fabrication de tissus Jacquard pour le compte des éditeurs (Laura Ashley, Canovas), de l'hôtellerie et de l'habillement (Lanvin). Bibliophile averti, les collections de livres d'André Jourquin font l'objet de 4 catalogues en 2 tomes : J. Jourquin, Histoire d'une bibliothèque, Paris, JAS éditions, 2001-2004.
  2. Jacques Jourquin effectue sa préparation militaire supérieure Air (1960). Il est incorporé comme élève officier de réserve à la base aérienne 720 Caen-Carpiquet puis est nommé adjoint au commandant du centre d'instruction militaire de la base aérienne 122 Chartres-Champhol (1961). Après un passage à la base 139 Lahr en Allemagne, il est affecté en tant que chef du bureau d'organisation et d'études générales à l'inspection générale de l'armée de l'air à Balard (1961). Simultanément, il est détaché à Versailles en tant qu'instructeur préparation militaire Air à la section Cadre-Air (1961-1962). Jourquin est autorisé à titre exceptionnel à souscrire un contrat pour servir en situation d'activité (1962). Il hésite à poursuivre dans l'armée active et choisit finalement de faire carrière dans le monde de l'édition (1963). Dans la réserve, il est nommé - sur requête de l'inspection générale - officier de liaison auprès d'André Martin, général d'armée et général-inspecteur des réserves de l'armée de l'air, statut spécial créé pour J. Jourquin par décret de Pierre Messmer, ministre des Armées du général de Gaulle (1963)[réf. nécessaire]. Dans le cadre de ses fonctions militaires, il est également membre de la commission consultative des cadres de réserve de l'armée de l'air (1967-1972) et membre du comité national de l'association nationale des officiers de réserve de l'armée de l'air (1969-1971). Jacques Jourquin quitte l'inspection générale et l'armée de l'air en tant que capitaine de réserve (1973).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Carnet > Décès de Jacques Jourquin (1935-2021) », sur Fondation Napoléon, (consulté le )
  2. « Décès de Jacques Jourquin, vice-président de l’Institut Napoléon – Institut Napoléon » (consulté le )
  3. Fiche défunt d'André Jourquin, INSEE
  4. Fiche défunt de Marguerite Parmentier, INSEE
  5. J. Jourquin promo 53, sur le site des anciens de Saint Jo-Lille
  6. Annuaire des anciens élèves de l'école Sainte-Geneviève, p. 146, 2016
  7. Annuaire HEC Paris Alumni, p. 433, 2017-2018
  8. Annuaire des anciens élèves de Sciences Po, p. 244, 2003-2004
  9. Lois et décrets. Promotion des officiers de réserve des corps de l'armée de l'Air. Journal officiel du 6 octobre 1963
  10. Chronique des années 1978 à 1981. Assemblée et Conseil du 7 janvier 1979, rapports sur des thèses : J. Jourquin, Souvenirs du commandant Parquin, édition critique. Livret de la 4e section de l'École pratique des hautes études, première année, 1978-79 à 1980-81
  11. La Voix du Nord, 11 août 1981
  12. Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales, partie 3, p. 6, 1981
  13. Jacques Marchandise est nommé président de Tallandier, Le Monde, 4 avril 1981
  14. Biographie de Jacques Marchandise-Franquet no 16526 in Who's who in France
  15. Livres hebdo no 9, vol. 6, 1984
  16. Pascal Fouché, Édition française vol.5, p.798, 1998
  17. Livres hebdo vol. 268 à 273, p. 20, 1997
  18. Fusion Historia-Historama sur le site de la BNF
  19. Brigitte Kernel, Livres hebdo no 54/57, p. 50, 1993
  20. Site internet de JAS Éditions
  21. JAS Éditions sur Société.com
  22. « Macron veut rendre hommage aux maréchaux de 14-18 », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. Paris Match, 12 septembre 2021
  24. Éditions de Ponthieu sur Company tracker Belgique
  25. La vente du livre par correspondance : ses ouvrages, son public. Exposition à la Bibliothèque publique d'information du Centre Georges-Pompidou, Syndicat des entreprises de VPC / Syndicat national de l'Édition, 1978, in Pascal Fouché, Édition française, vol. 5, page 859, 1998
  26. J. Jourquin sur Société.com
  27. CICEM sur Société.com
  28. Éditions de l'Esplanade sur Société. com
  29. Décret du 3 décembre 1994 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite
  30. Cravate de commandeur remise le 6 avril 1995 par le président de la République François Mitterrand au Palais de l'Élysée ; décoration prise sur le portefeuille du ministère de la Culture et de la Francophonie et attribuée pour trente ans d'activité aux Éditions Tallandier, in Livres hebdo n° 155, p.46, 1995
  31. Décret du 11 février 1986 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite
  32. Décret du 22 décembre 1976 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite
  33. Sur contingent ministériel de l'Éducation nationale. Décret du 8 janvier 2014 portant promotions et nominations dans l'ordre des Palmes académiques. BODMR n°1 du 28 janvier 2014, page 3
  34. Arrêté du 21 décembre 2007 portant nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres
  35. Arrêté du 1er octobre 1979 portant nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres
  36. J. Jourquin dans les lauréats de la Fondation Napoléon
  37. Prix remis le 2 décembre au Cercle de l'Union interalliée, in Revue historique des armées, 1988, p.140
  38. J. Jourquin dans les lauréats de l'Académie française
  39. J. Jourquin dans les lauréats de l'Académie des sciences morales et politiques

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]