Israa al-Ghomgham — Wikipédia

Israa al-Ghomgham
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Activité

Israa al-Ghomgham[1],[2] (en arabe إسراء الغمغام[3] ou Israa al-Ghamgam[4]), née le , est une défenseuse des droits de l'homme saoudienne. Elle est particulièrement connue pour sa documentation sur les troubles de Qatif en 2017-2018.

Arrêtée, elle risque en d'être condamnée à mort et devenir la première défenseuse des droits humains à être exécutée, le cas échéant par décapitation, en Arabie saoudite[5],[6],[7] à la fin de l'audience finale prévue le [1].

Le procureur saoudien demande le la peine de mort pour Israa al-Ghomgham et son mari[1]. Des militants saoudiens déclarent qu'Israa al-Ghomgham serait la première femme à être condamnée à la peine capitale pour avoir fait campagne en faveur des droits humains en Arabie saoudite[1],[8].

Le [9], les autorités saoudiennes abandonnent la réquisition du procureur visant à condamner Israa al-Ghomgham à mort[10],[11]. Celle-ci est jugée au terme d'un procès non équitable et est condamnée en février 2021 à une peine de huit ans d'emprisonnement, comme le rapporte le Centre du Golfe pour les droits de l'homme (GCHR)[12].

Biographie[modifier | modifier le code]

Militantisme[modifier | modifier le code]

Israa al-Ghomgham est particulièrement connue[13] pour la documentation qu'elle établit sur les manifestations dans la province de l'Est, qui ont commencé en 2011-2012 pendant le printemps arabe[14],[15] et qui continuent par des troubles dans la région de Qatif en 2017 et 2018[16].

Arrestation[modifier | modifier le code]

Israa Al-Ghomgham et son mari Moussa al-Hashem sont arrêtés à leur domicile vers le 6[2] ou le 8[4] décembre 2015, puis ils sont détenus tous les deux à la prison de Dammam al-Mabahith[17].

Les accusations portées à l'encontre de Israa al-Ghomgham et de son mari concernent les troubles de 2017-2018 à Qatif, dans la province orientale[1],[5]. Selon Human Rights Watch, les accusations portent sur la participation à des manifestations, l'incitation à participer à des manifestations, le chant de slogans contre le régime, la tentative d'enflammer l'opinion publique, le tournage de manifestations, la publication sur les réseaux sociaux, l'utilisation de la photo d'une autre femme sur sa page Facebook et le soutien moral apporté aux émeutiers[17],[18]. Human Rights Watch décrit ces accusations comme « ne ressemblant pas à des crimes reconnaissables »[2],[8].

Début du procès[modifier | modifier le code]

Le 6 août 2018, Israa al-Ghomgham comparaît devant le tribunal pénal spécialisé et le procureur y recommande la peine de mort, conformément au principe de la loi islamique du ta'zir qui permet à un juge de déterminer à la fois ce qui constitue un crime et la peine pour ce crime[18]. Israa al-Ghomgham n'a accès à aucun avocat pendant les 32 premiers mois de sa détention[5]. La dernière audience du tribunal, au cours de laquelle la peine de mort doit être prononcée ou annulée, est prévue pour le [2]. Si elle est prononcée, la peine de mort doit être confirmée ou rejetée par le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud ; la décapitation ne serait effectuée qu'après la confirmation de la sentence par le roi[1].

Réactions internationales[modifier | modifier le code]

Shia Rights Watch sollicite le soutien international pour mettre fin à la condamnation à mort, arguant que cela créerait un précédent pour l'exécution d'autres Saoudiennes militant pour les droits des minorités religieuses[4]. Sarah Whitson de Human Rights Watch déclare que « demander la peine de mort pour des militants comme Israa al-Ghomgham, qui ne sont même pas accusés de comportement violent, est monstrueux » et en contradiction avec les prétentions de réforme du gouvernement saoudien[2].

Ali Adubisi, de l'Organisation européenne saoudienne des droits de l'homme, qualifie cette condamnation de « dangereux précédent » pour l'exécution d'autres militants politiques non violents[1]. Samah Hadid, directrice des campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International, reconnaît que cette condamnation créerait un dangereux précédent qui "enverrait un message horrible selon lequel d'autres militants pourraient être ciblés de la même manière pour leurs manifestations pacifiques et leur militantisme en faveur des droits humains"[18].

Un porte-parole d'Affaires mondiales Canada déclare à propos de la situation d'Israa al-Ghomgham que « le Canada défendra toujours la protection des droits de l'homme, y compris les droits des femmes et la liberté d'expression dans le monde », sans appeler cependant à la « libération immédiate » d'Israa al-Ghomgham. Un appel lancé par le Canada plus tôt en août 2018 en faveur de la « libération immédiate » des militantes avait été déclaré par le gouvernement saoudien comme un mobile de crise diplomatique et commerciale entre les deux pays[19].

Une vidéo de l'exécution de Laila Basim datant de 2015, prétendant être celle d'Israa al-Ghomgham[20], circule sur les réseaux sociaux en [21].

Condamnation à huit ans de prison[modifier | modifier le code]

Le [9], les autorités saoudiennes renoncent aux réquisitions du procureur qui avait demandé la peine de mort contre Israa al-Ghomgham[10],[11]. Celle-ci est condamnée en à huit ans de prison. Le Centre du Golfe pour les droits de l'homme (GCHR) décrit le procès comme ayant été « un procès simulé qui ne respecte pas les normes internationales minimales en matière de procès équitable et de procédure régulière » et appelle à la libération immédiate et inconditionnelle d'Israa al-Ghomgham[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g David Brennan, « Who Is Israa al-Ghomgham? Female Saudi Activist May Be Beheaded After Death Sentence » [archive du ], Newsweek, (consulté le )
  2. a b c d et e « Saudi Prosecution Seeks Death Penalty for Female Activist » [archive du ], Human Rights Watch, (consulté le )
  3. (ar) « السعودية: النيابة العامة تطلب الإعدام للناشطة إسراء الغمغام », Human Rights Watch,‎ (consulté le )
  4. a b et c « First Woman to be sentenced to Death Penalty in S.A » [archive du ], Shia Rights Watch, (consulté le )
  5. a b et c Sondos Asem, « Saudi Arabia sentences female human rights defender to death » [archive du ], Middle East Eye, (consulté le )
  6. Vaishnavi Vaidyanathan, « First Woman's Execution In Saudi Arabia May Be For Supporting Anti-Government Protests », sur International Business Times,
  7. Sondoss Al Asaad, « Death Penalty Haunts Saudi Women Rights Activist: Esraa al-Ghamgam » [archive du ], US Journal,
  8. a et b (en) Emma Graham-Harrison, « Saudi Arabia seeks death penalty against female human rights activist » [archive du ], sur The Guardian, (consulté le )
  9. a et b « Saudi Arabia: Israa Al-Ghomgham no longer facing death penalty » [archive du ], sur fidh.org, Fédération internationale pour les droits de l'homme, (consulté le )
  10. a et b « In a dangerous world, human rights activists have been winning all year » (consulté le )
  11. a et b « Saudi Arabia: 'Relief' at withdrawal of death penalty against female activist » [archive du ], sur Amnesty International, (consulté le )
  12. a et b « Saudi Arabia: Peaceful WHRD Israa Al-Ghomgham sentenced to 8 years in prison » [archive du ], sur Gulf Center for Human Rights, (consulté le )
  13. Stephen Kalin, « Saudi Arabia Seeks Its First Death Penalty Against Female Human Rights Activist » [archive du ], Thomson Reuters/Huffington Post, (consulté le )
  14. Neela Banerjee, « Saudi Arabia 'day of rage' protest fizzles », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  15. « Saudi forces clash with protesters in Qatif », Al Jazeera,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  16. Matthias von Hein, « Is Saudi Arabia waging war on its Shiite minority? » [archive du ], Deutsche Welle, (consulté le )
  17. a et b « Saudi Arabia 'seeks death penalty for woman activist' », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. a b et c « Saudi prosecutors call for beheading of female human rights activist - Female human rights activist faces beheading for taking part in anti-government protests », NewsComAu,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Steven Chase et Nadine Yousif, « Canada criticizes Saudi Arabia over another jailed female activist », The Globe and Mail,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  20. Leila Nachawati, « No, la activista Esra al-Ghamgham no ha sido ejecutada en Arabia Saudí », eldiario.es,
  21. Avi Abelow, « Saudi Arabia Human Rights Activist Punished with Death Penalty », Israel Unwired,
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Israa al-Ghomgham » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Nimr Baqr al-Nimr, dissident de la province de l'Est exécuté le 2 janvier 2016 lors de l'exécution massive en Arabie Saoudite en 2016.
  • Ali Mohammed al-Nimr, dissident de la province de l'Est, neveu de Nimr al-Nimr, condamné à mort en 2014.

Liens externes[modifier | modifier le code]