Ismaël Haniyeh — Wikipédia

Ismaïl Haniyeh
إسماعيل هنية
Illustration.
Ismaïl Haniyeh en 2020.
Fonctions
Chef du bureau politique du Hamas
En fonction depuis le
(6 ans, 11 mois et 18 jours)
Prédécesseur Khaled Mechaal
Dirigeant de facto de la Bande de Gaza

(2 ans, 8 mois et 11 jours)
Prédécesseur Prise de l'autonomie
Successeur Yahya Sinwar
Premier ministre de Palestine[N 1]
[N 2]
(8 ans, 2 mois et 4 jours)
Président Mahmoud Abbas
Gouvernement Haniyeh I et II
Prédécesseur Ahmed Qoreï
Successeur Salam Fayyad[N 3]
Biographie
Nom de naissance Abdel Salam Ahmed Haniyeh
Date de naissance (61 ans)
Lieu de naissance Camp de réfugiés de Chati (Bande de Gaza)
Nationalité Palestinienne
Parti politique Hamas
Diplômé de Université islamique de Gaza
Religion Islam sunnite
Résidence Qatar

Ismaël Haniyeh
Premiers ministres de Palestine

Ismaël Haniyeh ou Ismaïl Haniya (en arabe إسماعيل هنية, Ismāʿīl Haniyya ou إسماعيل عبد السلام أحمد هنية, Ismāʿīl ʿAbd as-Salām Aḥmad Haniyya), né le , est un homme d'État palestinien membre (et chef de file depuis le [1]) du Hamas, mouvement islamiste palestinien classé terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne[2].

Il occupa également le poste de Premier ministre de l'Autorité nationale palestinienne du [3] au 14 juin 2007, date à laquelle son gouvernement fut limogé par le président Mahmoud Abbas[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Ismail Haniyeh, né à Chati, camp de réfugiés palestiniens au nord de Gaza, étudie la littérature arabe à l'université islamique de Gaza. Il adhère rapidement à la politique militante et milite au sein du Hamas dès la création du mouvement pour la libération de la Palestine.

Début au sein du Hamas[modifier | modifier le code]

Le gouvernement de Yitzhak Rabin l'expulse vers le Liban en 1992 après 3 ans de prison. Il rentre à Gaza en 1993 et devient l'homme de confiance et le secrétaire du chef spirituel du Hamas, Ahmed Yassine, qui est assassiné par un missile de l'armée israélienne en mars 2004.

Ismaïl Haniyeh, partisan d'une ligne pragmatique, devient une personnalité incontournable. Il fait prendre un tournant au mouvement en l'intégrant à la vie politique palestinienne[réf. nécessaire].

En 2005, une trêve de presque un an dans les attentats-suicides est adoptée et permet le retrait israélien de la bande de Gaza.

Premier ministre de la Palestine (2006-2014)[modifier | modifier le code]

Après la victoire du Hamas aux élections municipales palestiniennes de 2005, Haniyeh est la tête de liste aux élections législatives de janvier 2006. Il annonce lui-même la victoire du Hamas qui remporte 74 sièges au parlement palestinien et se dit prêt à travailler avec le Fatah de Mahmoud Abbas.

Le , il devient Premier ministre de l'Autorité palestinienne, après le succès massif de son parti aux élections législatives[5].

Ce mandat est marqué par une grave crise politique avec le rejet de ce gouvernement par l'Occident, des affrontements armés avec Israël et des tensions interpalestiniennes. À la suite des négociations de la Mecque, Ismaïl Haniyeh démissionne le et revient quelques semaines plus tard au pouvoir en composant un gouvernement d'union nationale le .

Il échappe à plusieurs tentatives d'assassinat dont une, le , imputée à Mohammed Dahlan[6],[7].

Le , il est limogé par le président Mahmoud Abbas à la suite de la prise du pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza au profit du ministre des Finances, Salam Fayyad. Cependant, le Hamas ne considère pas ce limogeage comme légitime.

Le , il annonce que la domination de Gaza par le Hamas n'est que « temporaire. » Il déclare, sur un site internet proche du Hamas : « Notre administration, à Gaza, est temporaire. » Il souhaite que le dialogue avec le Fatah reprenne[8].

Le , à Tunis, à l'occasion de sa première sortie de la bande de Gaza depuis 2007, Ismaïl Haniyeh, qui a entrepris une « tournée régionale » dans plusieurs pays musulmans, promet « des jours difficiles » à Israël et appelle «les peuples du printemps arabe à lutter pour la Palestine ». Il déclare sous les ovations de près de 5 000 personnes qui se sont essuyé les pieds sur une étoile de David, à l'entrée de la coupole de Menzah où se tenait le meeting, ne pas « céder un seul bout de la Palestine », « continuer le combat » et ne pas « lâcher les armes » en appelant « les peuples de la Révolution à bâtir l'armée d'Al-Qods ». Les représentants officiels du Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas ont regretté de ne pas avoir été associés à la visite de Haniyeh[9].

Le à Téhéran, dans un discours durant les célébrations du 33e anniversaire de la Révolution islamique de 1979, Ismaïl Haniyeh déclare que « le Hamas ne reconnaîtra jamais Israël. » Plus tard, dans une allocution retransmise par la télévision iranienne, il réaffirme que « la lutte (des Palestiniens) continuera jusqu'à la libération de la totalité de la terre de Palestine et de Jérusalem, et le retour de tous les réfugiés palestiniens chez eux »[10].

A la tête du Hamas (depuis 2017)[modifier | modifier le code]

Le , il est élu à la tête du bureau politique du Hamas, remplaçant ainsi Khaled Mechaal[11].

Attaque du 7 octobre et guerre Israël / Hamas (depuis 2023)[modifier | modifier le code]

Après l'attaque du Hamas contre Israël, le , qui déclenche la guerre Israël-Hamas, il se félicite de la victoire palestinienne avec d’autres responsables du Hamas, dans ses locaux à Doha[12].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il est marié et a treize enfants[13].

Le , 14 membres de sa famille sont tués dans une frappe israélienne dont son frère et un de ses neveux[14]. Le , c'est sa petite fille, Roaa Haniyeh, qui est tuée par une frappe israélienne à Gaza-ville[15]. Le , c'est son petit-fils aîné, Jamal Mohamed Haniyeh, qui est tué dans un autre bombardement israélien[16].

Le , il annonce à Al Jazeera que trois de ses enfants et quatre de ses petits-enfants ont été tués lors d'une frappe israélienne[17]. Il a dit aussi que 60 membres de sa famille ont été tués depuis le début de la Guerre Israël-Hamas[17].

Depuis 2020, il bénéficie tout comme son fils, de la nationalité et d'un passeport turcs, octroyés par le président turc Recep Tayipp Erdogan.[18]. Il vit volontairement en exil au Qatar[19]. Le , il dirige la prière du joumou'a à la mosquée d'Education City (en) dans le quartier d'Al Rayyan[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Premier ministre de l'Autorité palestinienne jusqu'au .
  2. Il demeure reconnu Premier ministre par le Parlement palestinien jusqu'à la réconciliation Fatah-Hamas et la nomination de Rami Hamdallah comme Premier ministre consensuel le 2 juin 2014.
  3. Ismaël Haniyeh demeure reconnu Premier ministre par le Parlement jusqu'à la nomination de Rami Hamdallah à la tête du gouvernement d'union nationale.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Ismaïl Haniyeh élu à la tête du mouvement palestinien Hamas », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Council Decision (CFSP) 2022/152 of 3 February 2022 updating the list of persons, groups and entities subject to Articles 2, 3 and 4 of Common Position 2001/931/CFSP on the application of specific measures to combat terrorism, and repealing Decision (CFSP) 2021/1192, (lire en ligne)
  3. « Ismaïl Haniyeh nommé premier ministre de l'Autorité palestinienne », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Le président Abbas annonce le limogeage du gouvernement et l'état d'urgence dans les territoires palestiniens », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Hamas : Ismaël Haniyeh nommé premier ministre », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « Hamas vows revenge for attempted hit on Haniyeh », The Jerusalem Post, (consulté le )
  7. (en) Ali Waked, « Hamas: Dahlan behind assassination attempt », Yediot Aharonot, (consulté le )
  8. « Le Monde - Toute l’actualité en continu », sur Le Monde.fr (consulté le )
  9. Voir sur fr.news.yahoo.com.
  10. « Le Hamas "ne reconnaîtra jamais Israël", réaffirme le Premier ministre de Gaza », Le Point,‎ (lire en ligne)
  11. « Ismaïl Haniyeh élu à la tête du mouvement palestinien Hamas », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Qui sont les principaux chefs du Hamas ? », L'Obs, (consulté le )
  13. Doron Peskin, « Hamas got rich as Gaza was plunged into poverty », Ynet,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (en) « Hamas national security leader killed in Gaza - Palestinian report », The Jerusalem Post, (consulté le )
  15. « La petite-fille du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tuée à Gaza – média », sur The Times of Israël Français, (consulté le )
  16. (en) Einav Halabi, « Palestinian media: Ismail Haniyeh's grandson killed in IDF attack in Gaza », sur Ynet, (consulté le )
  17. a et b Par Le Parisien avec AFP Le 10 avril 2024 à 17h21 et Modifié Le 10 Avril 2024 À 17h32, « Gaza : le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh annonce la mort de trois de ses fils dans une frappe israélienne », sur leparisien.fr, (consulté le )
  18. (en) Danielle Kleinman, « Hamas Operatives in Turkey Recruit Palestinians for Terror Attacks », sur FDD, (consulté le )
  19. Lina Alshawabkeh, « Hamas: Who are the group's most prominent leaders? », BBC, (consulté le )
  20. (ar) Saif Bakir, « إسماعيل هنية يؤم الجُمعة في مسجد المدينة التعليمية بالدوحة (صور) » [« Ismaël Haniyeh dirige la prière du joumou'a à la mosquée d'Education City de Doha (photos) »], Al Mujtama Magazine (ar),‎ (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]