Grande Mosquée du Vendredi d'Hérat — Wikipédia

Grande Mosquée du Vendredi
Image illustrative de l’article Grande Mosquée du Vendredi d'Hérat
Présentation
Culte Islam
Type Mosquée
Géographie
Pays Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan
Province Hérât
District Hérât
Ville Hérat
Coordonnées 34° 20′ 35″ nord, 62° 11′ 45″ est
Géolocalisation sur la carte : Afghanistan
(Voir situation sur carte : Afghanistan)
Grande Mosquée du Vendredi d'Hérat

La Grande Mosquée du Vendredi (en arabe مَـسْـجِـد الْـجَـامِـع هـرَات et en persan مَسجدِ جَامع) appelée mosquée des Rois par Babur[1] est une mosquée édifiée avant le XIe siècle dans la ville d'Hérat en Afghanistan et plusieurs fois détruite et reconstruite.

L'esthétique de l'édifice, avec un riche décor de faïences émaillées, et son histoire, en font un élément majeur du patrimoine de l'Afghanistan.

Localisation[modifier | modifier le code]

La mosquée est située dans le nord-est de la vieille ville[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'édifice existe dès avant le XIe siècle, car elle était le lieu où enseignait Khawâdjâ Abdallâh Ansârî (1006-1089), poète, théologien et écrivain. La mosquée occupe peut-être le site de lieux de culte antérieurs, grecs et zoroastrien[2].

Ghiyath ad-Dîn Muhammad, de la dynastie ghoride, transforme l'édifice à partir de juin 1200,et il y est inhumé. La mosquée est détruite lors du sac d'Hérat par les Mongols en 1221-1222[2].

Après un tremblement de terre, la mosquée est relevée de ses ruines au XIVe siècle puis reconstruite sous les Timourides. Shahrokh, plus jeune des quatre fils de Tamerlan, échappe à un assassinat dans la cour de l'édifice le [2].

Des travaux sont entrepris dans l'édifice à l'extrême fin du XVe siècle, sous la direction de Mir Alicher Navoï[2].

La fragilité des décors nécessite une attention de tous les instants[3]. Robert Byron découvre un édifice en mauvais état en 1933, « il n'y a pas de couleur : uniquement de l'enduit à la chaux, de la mauvaise brique et quelques bouts de mosaïque cassée ». Les édifices de la ville sont recensés par l'American Institute of Iranian Arts dans les années 1930 et la mosquée est étudiée par Ruedi Stucker[3].

Le roi d'Afghanistan Mohammad Zaher Shah décide de reconstruire l'édifice en 1943, qui est agrandi. Les céramiques recouvrent les murs dès 1956[4].

L'édifice est ébranlé par les manœuvres des blindés lors de la Révolution de Saur et de l'occupation soviétique du pays, destinées à surveiller la vieille ville. L'édifice est touché par des roquettes en 1986 mais les autorités soviétiques font promptement réparer les dégâts[4].

Des travaux sont réalisés à partir des années 1990 : en 1993 la grande cour est dallée, l'UNESCO soutient l'atelier de restauration des céramiques au début des années 2000, années qui voient également réalisés des travaux de réfection des toits afin d'éviter les infiltrations[4].

Architecture et décoration[modifier | modifier le code]

L'édifice obéit à un plan de tradition seldjoukide de la région du Khorassan. La cour est entourée de bâtiments, pourvus d'iwans et un pavillon à coupole[3]. Les salles de prière sont munies de colonnes et de coupoles. La cour centrale mesure 59,5 m sur 91,4 m[4].

Les deux seuls minarets originels, cylindriques, étaient placés de part et d'autre de la salle à coupole la plus étendue de l'édifice[4].

La mosquée comporte un riche décor de céramiques émaillées fabriquées dans un atelier consacré à cette mission. Des miniatures sont réalisées par Behzad et représentent l'édifice au XVe siècle[3].

Le décor restauré sous le roi Zaher Shah comprend des versets du Coran et des poèmes calligraphiés[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 145-146
  2. a b c d et e Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 145
  3. a b c d et e Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 146
  4. a b c d et e Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 147

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007 (ISBN 9782742769926)