Iwan (architecture) — Wikipédia

Tombe de Humayum, Delhi. Vue de la façade ouest, qui utilise très largement le motif de l'iwan.
Le grand iwan d'entrée du palais d'Ardéchir Ier à Firouzabad.

L'iwan est un élément architectural qui consiste en une salle voûtée fermée sur trois côtés, et béant sur le quatrième côté[1] qui est, en général, délimité par un grand arc en tiers-point, dit arc persan[2].

On parle de pishtak lorsque cet élément fait saillie par rapport au reste du bâtiment.

Origines[modifier | modifier le code]

Ses origines seraient à chercher dans l'architecture des maisons et palais du Proche-Orient, en particulier dans l'architecture des Perses sassanides. Le premier exemple semble être apparu à Assur[1], en Irak. Parmi les principales constructions de l'époque parthe et sassanide, on peut mentionner le palais d'Ardéchir Ier et le palais Taq-e Kisra à Ctésiphon. Il semble donc avoir été mis réellement au point à la période sassanide, et il est devenu un élément important de l'architecture perse, et plus largement islamique, depuis cette époque.

Utilisations de l'iwan[modifier | modifier le code]

Un des quatre iwans de la mosquée du vendredi à Ispahan.

L'iwan combiné avec le plan carré des palais achéménides a donné le modèle du plan de mosquée dit iranien (quatre iwans s'ouvrant sur une cour), que l'on retrouve dans tout l'Iran et au-delà (Ouzbékistan, Afghanistan, Pakistan, Inde, etc.). Les madrasas, dont le type est né en Iran sous les Seldjoukides au XIe siècle[3], utilisent aussi largement l'iwan, ce qui a permis sa diffusion en Syrie, en Égypte (par exemple la mosquée du sultan Hassan) et au Maghreb.

On trouve l'iwan dans de nombreux types de bâtiments : les bimaristans (hôpitaux), les palais, comme celui de Khirbat al-Mafjar — où l'iwan présente une forte influence iranienne — ou encore le palais Azem de Damas.

Entrée sud du Khoja Mahskhad (« Double mausolée ») à Shahritus (Tadjikistan) / XIe – XIIe siècles[4].
Modèle standard de la mosquée iranienne à quatre iwans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Andrew Petersen, Dictionary of Islamic Architecture, London, New York, Routledge, , 342 p. (ISBN 978-0-415-21332-5), p. 130.
  2. Armand Abel, Le Monde arabe et musulman, Éditions Meddens, , p. 187.
  3. (en) Andrew Peterson, Dictionary of Islamic Architecture, London, New York, Routledge, , 342 p. (ISBN 978-0-415-21332-5), p. 168, Madrasa.
  4. (en) « Mausoleum of Khoja Mashkhad », sur whc.unesco.org, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Godard, « L'origine de la madrasa, de la mosquée et du caravansérail à quatre īwāns », Ars Islamica, vol. 15-16,‎ , p. 1-9.
  • (en) Oleg Grabar, « Ayvān », sur iranicaonline.org, Encyclopædia Iranica, 2011 [1987] (consulté le ).
  • * S. Daniyarov, B Daniyarova et T. Tochtemirova, Ouzbekistan, Paris, Guides peuples du monde, , 478 p. (ISBN 9 782907629 867), p. 458