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Gilles Fumey
Gilles Fumey au Festival international de géographie en 2019.
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Gilles Fumey, né le , est un enseignant-chercheur en géographie culturelle. Spécialiste de géographie de l'alimentation. Ses ouvrages sont récompensés de plusieurs prix.

Gilles Fumey naît en 1957 dans une famille de paysans du Haut-Doubs[1],[2],[3]. Après des classes préparatoires au lycée Pasteur de Besançon et l'agrégation de géographie en 1980, il soutient sa thèse de doctorat Des usages du mot paysage à la formulation d'un concept en 1983 à l'université de Franche-Comté[1],[4]. Il enseigne alors en classes préparatoires HEC et littéraires à Lyon, puis à Paris à partir de 1983. En 2001, il est nommé IA-IPR dans l'académie d'Amiens[1],[5]. Il est élu maître de conférences en 2004 à l'université Paris-Sorbonne où il développe des recherches et enseignements sur l'alimentation. Après son habilitation à diriger des recherches intitulée Manger local, manger global : l'alimentation géographique, il est élu professeur des universités en 2010 dans cette même université[4]. Il a été aussi chargé de cours à Sciences Po[6] et au programme parisien de Stanford. Après avoir dirigé le pôle Alimentation, risques et santé de l'Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC)[7], il a rejoint le laboratoire SIRICE du CNRS. Il est professeur de géographie à l'INSPE de Sorbonne-Université[8],[4],[9].

Pendant ses travaux de thèse au sein du laboratoire ThéMA(CNRS), Gilles Fumey travaille sur la conceptualisation du paysage, avant de se spécialiser sur les "paysages alimentaires" grâce à ses recherches en géographie culturelle en général, et en géographie de l'alimentation plus particulièrement[10],[11].

Il place la géographie de l'alimentation dans des problématiques géo-culturelles[8]. Il s'appuie sur l'anthropologie sociale et la sociologie comparée pour établir de grandes aires géo-alimentaires[11]. Ainsi, il étudie le rôle des corps qui mangent pour classer les manières de manger et les types de nourritures (gastronomiques, conviviales, utilitaires) à l'échelle mondiale[9]. Il cherche à comprendre pourquoi les comportements alimentaires restent stables au cours du temps tout en se transformant à la marge[12],[9]. Il travaille aussi sur le petit-déjeuner en montrant sa construction sociale à partir du XVIIIe siècle et ses différentes pratiques dans le monde[13],[3]. Pour lui, la prégnance des cultures est un frein à une mondialisation de l'alimentation[9]. Il montre l'importance des échelles, notamment locales, pour nourrir les êtres humains, notamment l'agriculture urbaine[10]. Son habilitation à diriger des recherches (HDR) vise à comprendre notamment comment fonctionnent les repérages toponymiques dans le système cognitif des mangeurs[14],[4]. Selon lui, la planète ne vit pas la mondialisation comme une uniformisation mais comme une nouvelle phase d'innovation culinaire et alimentaire[15].

Ses travaux de géographie culturelle le conduisent à s'intéresser au Tour de France[16] comme objet géographique et, plus généralement, au vélo comme apprentissage de l'espace[17] avec le cas des Pays-Bas[18]. D'autres thématiques culturelles (notamment sur la mode, la musique, la politique, l'écologie) sont discutées aussi sur le blog de Mediapart[19].

Depuis 2019, il travaille sur l'histoire culturelle de l'environnement, en s'intéressant au rôle que la géographie a eu dans la connaissance de la planète Terre grâce à Alexandre de Humboldt dont il a décrit le voyage en Amérique équinoxiale[20].

Engagement associatif

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Avec ses étudiants, il créé en 1998 les Cafés géo à Paris au Café de Flore, puis en France avec le réseau des Cafés géo sur internet[1],[21].

Il ouvre en 2013 avec Manouk Borzakian, puis Renaud Duterme, Nashidil Rouiai et Marie Dougnac, Géographies en mouvement, blog d'abord hébergé sur le journal Libération, puis en 2020 sur Mediapart.

À partir de 2015, il participe à l'organisation du Festival international de géographie, en fondant, notamment, le FIG junior[1] et il intervient à l'université populaire de Langres (Haute-Marne) depuis 2021[22].

Vie personnelle

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Gilles Fumey est le père de deux filles, Sarah et Floriane. Il a été chroniqueur à La Vie[1],[14].

Publications

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  • Le roman du chocolat suisse, Le Belvédère, (ISBN 9782884192644)
    • Gourmand Award Culinary History, 2014
  • Gilles Fumey et Joji Nozawa, Tsukiji, le marché aux poissons de Tokyo, Paris, Akinomé, (ISBN 9791096405015)
  • Gilles Fumey et Gabriel Bauret (préf. Carlo Petrini, président de Slow Food), La Terre, Paris, Chêne, (ISBN 2842776496)

Références

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  1. a b c d e et f Élise Descamps, « Gilles Fumey, se nourrir de la terre et du ciel », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Gilles Fumey » Accès libre, sur BNF
  3. a et b « Le géographe Gilles Fumey veut préserver nos petits déjeuners des griffes de l’industrie agroalimentaire », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  4. a b c et d « Gilles Fumey » Accès libre, sur ID REF
  5. « Gilles Fumey »
  6. maître de conférences à Sciences Po.
  7. [1].
  8. a et b Décret du 26 avril 2010 portant nomination, titularisation et affectation (enseignements supérieurs) - M. Fumey (Gilles) (lire en ligne)
  9. a b c et d « Gilles Fumey, chercheur: dans l'assiette, «le brassage, on n'y échappe pas» », sur RFI, (consulté le )
  10. a et b Sylvain Mouillard, « Gilles Fumey: «En 1800, Paris était autosuffisant alimentairement» », sur Libération (consulté le )
  11. a et b Propos recueillis par Hélène Frouard, « «Nous sommes ce que nous mangeons» Rencontre avec Gilles Fumey », sur www.scienceshumaines.com (consulté le )
  12. « L'universitaire Gilles Fumey sur le sens du scandale de la viande », sur Franceinfo, (consulté le )
  13. Guillaume Lamy, « A table ! L’intérêt nutritionnel du petit-déjeuner remis en question », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  14. a et b La rédaction, « Gilles Fumey : "Nos nourritures sont géographiques !" », sur La Revue des Transitions, (consulté le )
  15. Jacky Durand, « Gilles Fumey: «Etre étoilé pour un chef, c’est accéder à un statut royal» », sur Libération (consulté le )
  16. https://shs.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2006-4-page-388?lang=fr
  17. Gilles Fumey, «Faire du vélo, c'est prendre la géographie à bras le corps», sur Le Monde
  18. "Moulins et vélos aux Pays-Bas : quand le vent est dans la roue", Deshima, 3-2009
  19. https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement
  20. Jean-Marie Exbrayat, « Gilles Fumey, Alexandre de Humboldt - l’eau et le feu »
  21. « À propos », sur Les Cafés Géo, (consulté le )
  22. Nicolas Corté, « Gilles Fumey emprunte les chemins de l'écologisme », sur JHM (consulté le )
  23. Alexandre STEPHANT, « Redon. Le Marron littéraire décerné à deux géographes de l’alimentation », sur Ouest-France.fr, (consulté le )

Liens externes

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