Ghetto de Kapyl — Wikipédia

Monument des victimes de Kapyl

Le Ghetto de Kapyl — (en russe : Копыльское гетто) (fin ) est un des 296 de la liste des ghettos de Biélorussie pendant la Seconde Guerre mondiale, un emplacement où furent déplacés par la contrainte les populations juives de la ville de Kapyl et des environs selon le processus de la Shoah en Biélorussie, à l'époque de l'occupation des territoires de l'URSS par les forces du Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale. Environ 3 500 Juifs furent tués dans ce ghetto.

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Localisation de Kapyl sur la carte de la Biélorussie.

Occupation de Kapyl[modifier | modifier le code]

Selon le recensement de la population de 1939, 1 435 Juifs vivaient à Kapyl, soit 27,96 % du total de la population[1].

Kapyl fut occupée par les nazis durant trois ans : du au premier [2].

Création du Ghetto[modifier | modifier le code]

Dès le début de l'occupation, fin juin 1941[3], les juifs de Kapyl furent chassés par les occupants dans un ghetto[4], mis en place au centre de la ville, dans le quartier de la place Lénine et des actuelles rues Gorki, des Prolétaires, du Tracteur, des Partisans[5]. Les Allemands commençaient ainsi à réaliser la première étape de la Solution finale de la question juive, en enfermant les Juifs séparément du reste de la population. Dans ce ghetto furent aussi chassés des Juifs en provenance d'autres villages et hameaux environnants.

Le Ghetto fut entouré d'une clôture en fil de fer barbelé, puis gardé par les soldats allemands et les membres de la Collaboration biélorusse pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce sont Kogan et Elkine qui remplirent les fonctions de « chefs » de la communauté juive, sous la contrainte des nazis[1]. Il y avait environ 2 000 Juifs et dès la création de celui-ci 26 Juifs furent tués[4].

Conditions de vie dans le ghetto[modifier | modifier le code]

Les mesures discriminatoires, les exactions, les exécutions arbitraires furent appliquées comme dans les autres ghettos. De même pour l'obligation de porter l'étoile de David sur le dos et sur le bras[1],[5]. Il leur était interdit de quitter le ghetto sans autorisation.

Sous peine de mort les prisonniers du ghetto furent obligés de verser des « contributions » aux Allemands, sous forme de biens divers de valeur[1].

Les Juifs étaient contraints d'effectuer les travaux les plus lourds[5]. Sous la surveillance des collaborateurs biélorusses ils étaient conduits en forêt pour le sciage du bois, pour creuser des tranchées et pour nettoyer les latrines[1]. Chaque jour des gens mouraient de faim et de manque de soins médicaux.

Les jeunes filles juives étaient violées et beaucoup de jeunes enfants étaient soumis à des traitements sadiques et pervers par les occupants et les policiers[1].

Destruction du ghetto[modifier | modifier le code]

Le premier assassinat de Juifs a eu lieu dans le domaine actuel de l'école numéro II, quand ils ont été tués 6 personnes. Par la suite, malgré les avertissements de la destruction imminente, seule une partie des prisonniers quitta le ghetto[1].

Le , le ghetto fut cerné. Ceux que les Allemands classaient dans la catégorie des inaptes au travail (les femmes, les enfants, les hommes âgés) furent rassemblés dans la synagogue. Le rabbin fut autorisé à dire une prière. Ensuite ils furent conduits sur la place de la petite ville et tués à la mitraillette. Actuellement, c'est là que se trouve le marché de la ville. Les Allemands fouillèrent ensuite le ghetto à la recherche de ceux qui se cachaient. Les corps des fusillés furent transportés en traineau dans un fossé, creusé à l'orée de la forêt, au village de Kamenchine. 2 500 Juifs furent tués ce à Kapyl[1] (selon d'autres sources 1 300 victimes[4]).

La destruction finale du ghetto eut lieu le [1] (selon d'autres sources le [4]). Les corps des victimes furent traînées et puis jetées dans une fosse commune dans le village de Kamenchine. 1 000 Juifs furent tués ce dernier jour du ghetto. En tout, à Kapyl 3 500 Juifs furent tués[1],[6] 2 915 selon d'autres données[5]). La ville fut encore occupée après la destruction du ghetto et jusqu'en 1944 quand l'Armée rouge la libéra, le premier juillet 1944.

Soulèvement dans le ghetto[modifier | modifier le code]

Le , lors de la liquidation du ghetto, une partie des prisonniers réussit à organiser un soulèvement armé[1]. Ils tuèrent 3 policiers. Un groupe de 200 Juifs, profitant de la situation, parvint à s'échapper du ghetto[4]. Yankel Mychovsky, sa femme Dvorka et son fils Boris réussirent à s'enfuir ; Moshe Namerk et sa sœur, Lotvinov et sa femme, Friedman avec sa femme et son fils Micha[1]. Parmi les survivants il y eut aussi Jadzia Baruch, qui réussit à rejoindre les partisans. Leon Gilchik créa, avec d'anciens prisonniers du ghetto de Niasvij et du village de Novy Sverjen, un mouvement de résistance[1].

Mémoire[modifier | modifier le code]

Un obélisque a été élevé en hommage aux victimes juives du ghetto dans le centre de la ville de Kapyl[7], et une stèle dans le village de Kamenchine.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ru)Г. Р. Винница. Холокост на оккупированной территории Восточной Беларуси в 1941—1945 годах. — Мн., 2011, (ISBN 978-985-6950-96-7)

G.R.Vinnitsa : La Shoah dans les territoires occupés de Biélorussie.

  • (ru) Répertoire des lieux de résidence forcée de populations civiles en Biélorussie de 1941 à 1944 - Справочник о местах принудительного содержания гражданского населения на оккупированной территории Беларуси 1941-1944.
  • (ru)Государственный архив Российской Федерации (ГАРФ). — фонд 7021, опись 82, дело 8, листы 87-92[6];

Archives de la fédération de Russie.

Smilovitski Leonid : la Shoah "(catastrophe)" des Juifs en Biélorussie. Tel Aviv

  • (ru)Р. А. Черноглазова, Х. Хеер. Трагедия евреев Белоруссии в 1941—1944 гг.: сборник материалов и документов Мн.: издательство Э. С. Гальперин, 1997, (ISBN 985627902X) R.A. Tchernoglasova : "la tragédie des Juifs en Bielorussie" : documents.
  • (ru)Yitzhak Arad Ицхак Арад. Уничтожение евреев СССР в годы немецкой оккупации (1941—1944). Сборник документов и материалов, Иерусалим, издательство Яд ва-Шем, 1991, стр. 16 (ISBN 9653080105)

(Itsak Arad. Extermination des Juifs en URSS pendant l'occupation (1941-1944) Documents, Jérusalem, édition Yad-Vashem 1991 p. 16)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Г. Р. Винница. Холокост на оккупированной территории Восточной Беларуси в 1941—1945 годах. — Мн., 2011, стр. 281—284 (ISBN 978-985-6950-96-7) (G.R. Vinnitsa : La Shoah dans les territoires occupés de Biélorussie)
  2. Периоды оккупации населенных пунктов Беларуси(périodes d'occupations en Biélorussie)
  3. А. Каганович. Вопросы и задачи исследования мест принудительного содержания евреев на территории Беларуси в 1941—1944 годах. (A Kaganovitch : Questions et réponses sur les recherches concernant les lieux de maintien sous la contrainte des Juifs en Biélorussie)
  4. a b c d et e [1] РЕЭ|Копыль
  5. a b c et d г. Копыль
  6. a et b (ru) Répertoire des lieux de résidence forcée de populations civiles en Biélorussie de 1941 à 1944 - Справочник о местах принудительного содержания гражданского населения на оккупированной территории Беларуси 1941-1944.
  7. Holocaust in Kopyl (en)

Liens[modifier | modifier le code]