Franco Restivo — Wikipédia

Franco Restivo
Illustration.
Fonctions
Ministre italien de l'Intérieur

(3 ans, 7 mois et 18 jours)
Premier ministre Giovanni Leone

Mariano Rumor
Emilio Colombo

Prédécesseur Paolo Emilio Taviani
Successeur Mariano Rumor
Ministre de la Défense

(4 mois et 15 jours)
Premier ministre Giulio Andreotti
Prédécesseur Mario Tanassi
Successeur Mario Tanassi
Député de la République italienne
Législature IIIe, IVe, Ve, VIe
Président de la Région sicilienne

(5 ans, 11 mois et 21 jours)
Prédécesseur Giuseppe Alessi
Successeur Giuseppe Alessi
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Palerme
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Francavilla di Sicilia
Nationalité italienne
Parti politique Démocratie chrétienne
Profession Juriste
Universitaire

Franco Restivo
Ministres de l'Intérieur d'Italie
Ministres de la Défense d'Italie
Ministres de l'Agriculture d'Italie

Francesco Restivo, né à Palerme le et mort à Francavilla di Sicilia le , est un homme politique italien affilié au  Parti Démocrate-Chrétien (DC).

Député régional, il est président de la Région siclienne de 1949 à 1955, puis, élu député national, il est nommé ministre, notamment de l'Intérieur de 1968 à 1972.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et formation[modifier | modifier le code]

Franco Restivo est né à Palerme le . Fils d'un éminent juriste et député national, Empedocle Restivo, il suit les traces de son père et étudie le droit à l'Université de Palerme sous la direction du professeur Gaspare Ambrosini, dont il devient l'assistant[1].

Représentant du catholicisme antifasciste palermitain avec Pasquale Cortese et Lauro Chiazzese[2], il est nommé en 1943, « AM professeur »[Note 1] de droit constitutionnel à la faculté de droit de l'Université de Palerme, c'est-à-dire nommé par l'AMGOT en dehors des règles universitaires classiques, chargé de cours de droit public à la Faculté d'économie et de commerce de la même université[1], enseignement qu'il a poursuivi jusqu'à sa mort.

Il est marié à la fille du député de Palerme Antonino Pecoraro Lombardo[1].

Artisan de l'autonomie sicilienne[modifier | modifier le code]

Parallèlement, il se consacre à l'activité politique en adhérant en 1944 à la Démocratie chrétienne au congrès de laquelle, à Acireale, il fait un rapport sur le thème de l'autonomie et du régionalisme[1].

Partisan de l'autonomie unitaire pour la Sicile, il participe à la rédaction du statut régional, et plus particulièrement à l'article 38 concernant la contribution de solidarité nationale, traduisant l'idéologie « réparationniste  » défendu par Enrico La Loggia[1].

En 1946, il est élu membre de l'Assemblée constituante, mais pour suivre de plus près les événements liés aux problèmes de la Sicile, il renonce à son mandat parlementaire après les élections régionales de 1947[1]. De 1947 à 1955, il est député à l'Assemblée régionale sicilienne[5], de 1947 à 1949, il est conseiller régional pour les finances et les autorités locales[1].

De 1949 à 1955, il est président de la Région sicilienne à la tête de deux gouvernements successifs[Note 2], s'inscrivant dans la continuité d'Alessi. Il structure l'administration régionale afin de consolider l'autonomie, mais n'empêche pas l'embauche de complaisance de milliers d'agents[1]. Dans un contexte d'importantes luttes syndicales dans les secteurs agricoles, et miniers notamment, il porte la première loi pour le développement industriel, la recherche et l'exploitation des hydrocarbures, en s'appuyant sur les gisements de potasse et ceux de pétrole découverts au large de Raguse[6]. Il porte également une réforme agraire, faisant suite aux décrets Gullo, quoique moins progressiste[6].

Il est poussé à la démission de la présidence régionale après les élections régionales de 1955, sa candidature ayant récolté moins de voix que celle de Silvio Milazzo, son ministre de l'Agriculture soutenu par le président du Conseil Mario Scelba. La présidence revient finalement à Giuseppe Alessi[7]. Il prend brièvement la tête de la Cassa di Risparmio VE, en 1958[1].

En Sicile, il est avec Bernardo Mattarella, Salvatore Aldisio et Giuseppe Alessi, l'un des hommes forts du parti chrétien-démocrate, jusqu'à ce que les jeunes fanfaniens Giovanni Gioia, Salvo Lima et Vito Ciancimino prennent le pouvoir dans le milieu des années 1950[8].

Député national et ministre[modifier | modifier le code]

Membre du conseil national de la DC, le 25 mai 1958, il revient à la politique nationale en étant élu et réélu jusqu'à sa mort en 1976 à la Chambre des Députés dans la circonscription de Sicile occidentale[9].

Il est vice-président de la Chambre, puis est successivement nommé ministre de l'Agriculture le 23 février 1966 dans le troisième gouvernement Moro en remplacement de Mario Ferrari Aggradi[10], ministre de l'Intérieur de 1968 à 1972 dans les gouvernements Leone II, Rumor I II et III, et Colombo, et ministre de la Défense dans le gouvernement Andreotti I (1968-1972)[11]. Comme ministre de l'Intérieur, il doit faire face à la violence terroriste (Attentat de la piazza Fontana[1] et coup d'État avortée de Borghese[12]) et mafieuse (meurtre de Pietro Scaglione), aux manifestations étudiantes et aux émeutes à Reggio de Calabre[1] et à Battipaglia[13]. Il est lui-même la cible d'un attentat à la bombe en avril 1969[13]. En juillet 1973, son absence, et celle de plusieurs tenants de l'alliance de la DC vers la droite, comme Guido Gonella et Oscar Luigi Scalfaro, est relevée comme significative du glissement du quatrième gouvernement Rumor vers la gauche[14].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it)Romolo Menighetti, Franco Nicastro, Franco Restivo: viceré della Sicilia autonoma, Palerme, Ila Palma, 2010[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les AM professori sont le surnom péjoratif donné aux 39 universitaires nommés hors des procédures académiques par l'AMGOT et le recteur Giovanni Baviera à partir de novembre 1943 dans les universités siciliennes, afin de remplacer les professeurs écartés pour proximité avec le régime fasciste ou empêchés de revenir sur l'île par les combats, les alliés, Lors du retour de la Sicile sous administration italienne, ils ne seront plus reconnus jusqu'à la création d'un statut de professeur « incaricato delle funzioni di straordinario » par un décret du 7 maggio 1948[3],[4]. Nombre d'entre eux auront toutefois une carrière académique honorable, comme Franco Restivo, Giuseppe La Loggia, Salvatore Orlando ou Virgilio Titone.
  2. Le 3e gouvernement régional (12 janvier 1949 - 20 juillet 1951) est composé de Guido Borsellino Castellana (PLI, Industrie et Commerce), Gaetano Drago (MIS, Tourisme et Spectacles), Sebastiano Franco (UQ, Travaux publics), Giuseppe La Loggia (DC, Finances), Silvio Milazzo (DC, Agriculture et Forêts), Stefano Pellegrino (PSLI, Travail, Assurance et assistance sociale), Rosolino Petrotta (DC, Hygène et Santé), Giuseppe Romano (DC, Instruction publique).
    Le second gouvernement Restivo (21 juillet 1951 - 25 juillet 1955) est composé de Giuseppe Alessi (DC, Collectivités locales), Giuseppe La Loggia (DC, Finances), Gioacchino Germana (PLI, Agriculture et Forêts), Silvio Milazzo (DC, Travaux publics), Pietro Castiglia (PNM, Instruction publique), Annibale Bianco (PNM, Industrie et Commerce), Natale di Napoli (DC, Travail, Sécurité et Assistance sociale), Rosalino Petrotta (DC, Hygiène et Santé).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k et l (it) Lino Buscemi, « da-palazzo-dorleans-al-ministero-restivo-il-potente-in-chiaroscuro », sur repubblica.it, (consulté le ).
  2. (it) « Quei siciliani che fecero la resistenza - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it (consulté le )
  3. « Gli "Am Professori" nell'Università di Messina e nella Sicilia governata dagli alleati », sur iris.unime.it (consulté le )
  4. (it) « L'inverno degli Am-professori », sur Archivio - la Repubblica.it (consulté le )
  5. (it) Sergio Zimmerhofer - Zed Software Solutions - www.zed-soft.com, « Assemblea Regionale Siciliana - Profilo Deputato Restivo Francesco », sur ars.sicilia.it (consulté le ).
  6. a et b (it) Francesco Renda, « Restivo, politico ritrovato - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  7. « Cipriani », sur www.fondazionecipriani.it (consulté le )
  8. (it) Pierluigi Basile, Le carte in regola: Piersanti Mattarella, un democristiano diverso, Centro di studi ed iniziative culturali Pio La Torre, , p. 42
  9. (it) Centro Studi Malfatti, « Franco Restivo », sur centrostudimalfatti.org (consulté le ).
  10. « M. Moro espère que son gouvernement refera l'unité de la démocratie chrétienne », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (it) « Franco Restivo », sur senato.it (consulté le ).
  12. « Une enquête dans les milieux d'extrême droite fait naître des rumeurs de " complot " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « TROUBLES A CAGLIARI, ROME MILAN ET EN CALABRE », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Le gouvernement de M. Rumor marque un net glissement à gauche M. Aldo Moro aux affaires étrangères », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]