Franc Rodé — Wikipédia

Franc Rodé
Image illustrative de l’article Franc Rodé
Biographie
Naissance (89 ans)
à Ljubljana (Slovénie)
Ordre religieux C.M.
Ordination sacerdotale par André Defebvre
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le pape Benoît XVI
Titre cardinalice
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Alojzij Šuštar
Dernier titre ou fonction Préfet émérite de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique
Préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique
Archevêque de Ljubljana

Blason
« Stati Inu Obstati »
« Tenir et se tenir »
(it) Notice sur www.vatican.va
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Franc Rodé, né le à Ljubljana en Slovénie, est un cardinal de l'Église catholique romaine, membre de la famille vincentienne (Lazaristes), et préfet émérite de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique depuis 2011.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il fuit son pays natal avec sa famille à la fin de 1945 à cause de la prise de pouvoir des communistes et s'installe en Autriche. Il accompagne ensuite sa famille en Argentine en exil en 1948.

Formation[modifier | modifier le code]

C'est en 1952 qu'il entre chez les lazaristes argentins qui l'envoient faire ses études à Rome à l'université pontificale grégorienne, puis à l'institut catholique de Paris.

Franc Rodé est ordonné le à Paris pour la Congrégation de la mission (lazaristes). Il est docteur en théologie en 1960.

Prêtre[modifier | modifier le code]

Après avoir accompli un premier ministère dans l'archidiocèse de Paris, il revient dans son pays natal en 1965 pour y devenir curé et enseigner la théologie fondamentale et la missiologie à la faculté de Ljubljana.

Il travaille ensuite à la curie romaine pour le secrétariat pour les non-croyants de 1978 à 1993, comme sous-secrétaire du conseil. Il organise notamment des sessions de dialogue avec les marxistes. Il est ensuite secrétaire du Conseil pontifical pour la culture, où il œuvre avec le cardinal Poupard.

Évêque[modifier | modifier le code]

Nommé archevêque de Ljubljana le 5 mars 1997, il est consacré le 6 avril suivant. Il obtient la signature d'un concordat en 2004.

Il oriente alors l'Église slovène vers un modèle largement capitaliste dont il résulte placements hasardeux aux effets qualifiés de désastreux avec notamment le krach de l'évêché de Maribor, obligeant le Vatican à y mettre de l'ordre[1].

Il revient ensuite à Rome où il est nommé préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, fonction qu'il occupe jusqu'au , date à laquelle il se retire.

Cardinal[modifier | modifier le code]

Considéré comme conservateur, voire proche des lefebvristes[2], il est créé cardinal par Benoît XVI lors du consistoire du avec le titre de cardinal-diacre de San Francesco Saverio alla Garbatella. Il ne rechigne pas alors à porter la cappa magna, dont le port est abandonné depuis le concile Vatican II, et est le premier à célébrer une messe de rite tridentin en la basilique Saint-Pierre[3].

Au sein de la Curie romaine, il est en outre membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, de la Congrégation des évêques, de la Congrégation pour l'éducation catholique, de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples[4],[5], du Conseil pontifical pour la culture et de la Commission pontificale « Ecclesia Dei ».

Franc Rodé est décrit par le vaticaniste Sandro Magister comme le « dernier grand protecteur » de la Légion du Christ et de son fondateur Marcial Maciel Degollado[6], accusé par d'autres d'avoir outrageusement dissimulé les affaires d'abus sexuels concernant ce dernier[7] qu'il va jusqu'à absoudre[8]. Ainsi à la mort de Marcial Maciel Degollado, en janvier 2008, le cardinal Franc Rodé lui rend un « vibrant hommage »[9].

Franc Rodé portant une cappa magna (2010).

L'année suivante, Rodé estimant qu'« une certaine mentalité séculière s’est répandue parmi les familles religieuses [américaines], peut-être même un certain esprit féministe »[10], il engage une enquête auprès des religieuses américaines qui est bientôt considérée comme une forme d'inquisition[11] et suscite la colère aux États-Unis[10]. Le second de Rodé est remplacé par le rédemptoriste américain Joseph Tobin dès 2010, qui s'attache à une « stratégie de réconciliation » avec les religieuses américaines et, l'année suivante, Rodé est remplacé à la tête de Congrégation pour les instituts de vie consacrée par le cardinal brésilien João Bráz de Aviz, jugé plus conciliant[10] : l'enquête s'achève dans une atmosphère apaisée et sans aucune condamnation en 2017[12].

Considéré comme un relais des milieux capitalistes au sein de l'Église, Rodé critique le pape François en 2013 dans la presse slovène, le trouvant « trop à gauche »[1].

Le lundi au cours du consistoire ordinaire public convoqué par le pape François à l'occasion de l'annonce solennelle de prochaines canonisations, il est élevé à l'ordre des cardinaux-prêtres, et conserve son titre qui est élevé pro hac vice comme paroisse[13].

Vie privée[modifier | modifier le code]

En août 2012, Franc Rodé demande un test de paternité, un homme de 42 ans assurant être son fils. Sa mère affirme avoir eu une relation avec Franc Rodé quand ce dernier était professeur[14]. Le test s'avère négatif[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Giacomo Galeazzi et Andrea Tornielli, Pape François : Cette économie qui tue, Bayard, (ISBN 978-2-7470-6591-7, lire en ligne), p. 79
  2. Caroline Pigozzi, Le Vatican indiscret, Plon, (ISBN 978-2-259-21967-9), p. 187
  3. Olivier Le Gendre, L'espérance du cardinal, JC Lattès, (ISBN 978-2-7096-3754-1, lire en ligne), p. 16
  4. nommé le 8 janvier 2007
  5. (it) Vatican, « Renoncements et nominations du 8 janvier 2007 », sur press.vatican.va, (consulté le ).
  6. Sandro Magister, « Le fantôme de Maciel continue à hanter le château », sur chiesa.espresso.repubblica.it, (consulté le ).
  7. Giansoldati Franca et Sophie Royère, L'Affaire Maciel : Le Diable au Vatican, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-38250-4, lire en ligne)
  8. Céline Hoyeau, La trahison des pères, Bayard, (ISBN 978-2-227-49960-7, lire en ligne), p. 177
  9. Isabelle de Gaulmyn, « Les Légionnaires du Christ, soldats de l'évangélisation », La Croix, (consulté le ).
  10. a b et c (en) Paul Vallely, Pope Francis : The Struggle for the Soul of Catholicism, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-4729-1978-6), p. 368
  11. (en) Jason Berry, « A New Inquisition ? : The Vatican targets American nuns », National Catholic Reporter,‎ (lire en ligne)
  12. Marie Gayte, « Les religieuses américaines à l’index ? : Féminisme et conservatisme au sein de l’Église catholique américaine », dans Marie Gayte, Femmes, féminismes et religions dans les Amériques, Presses universitaires de Provence, coll. « Penser le genre », (ISBN 979-10-365-6977-7), p. 138
  13. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Concistoro Ordinario Pubblico per il voto su alcune cause di Canonizzazione », sur press.vatican.va, (consulté le ).
  14. « Slovénie: Le cardinal Franc Rodé a-t-il eu un fils? », (consulté le ).
  15. « Le test de paternité du cardinal Rodé négatif », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]


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