François Tréchot — Wikipédia

François Tréchot
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Photographie de François Tréchot en 1887
Naissance
Challuy (Nièvre)
Décès (à 75 ans)
Profession
Explorateur, Administrateur de Société Industrielles
Distinctions
Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur (1er février 1922, numéro de matricule 65.369)[1].,[note 1]
Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur (13 juillet 1902, numéro de matricule 65.369)[2].,[note 2]

François Tréchot (né le à Challuy[3] et décédé le ) est un marinier français devenu explorateur sur les rives du fleuve Congo, puis administrateur d'une société concessionnaire dont l'action commerciale s'est inscrite dans le cadre de la colonisation française du Congo.

Biographie[modifier | modifier le code]

Parti en Afrique en 1889 pour assister les autorités françaises à mettre en état et à conduire des navires pour les expéditions militaires, et notamment les expéditions Liotard et Marchand, il s’installe à son compte en créant des factoreries, c’est-à-dire des comptoirs locaux pour lui permettre de commercer avec les populations indigènes. Avec des bateaux à vapeur il explore le fleuve Congo et ses affluents, tout en apprenant les langues et les coutumes locales. Il sera ainsi le premier européen à pouvoir pénétrer certaines régions d'Afrique centrale. Le village de Maloukou-Tréchot, situé à 65km à l'est de Brazzaville le long du fleuve Congo, fut ainsi nommé en sa mémoire. Il sera ensuite rejoint par ses frères Henri et Louis, puis Aimé et Ernest. Avec ces deux premiers il participe à la fondation, en 1897, et sous le patronage de Savorgnan de Brazza, d'une société qui deviendra par la suite la Compagnie Française du Haut Congo (abrégée CFHC) [4],[note 3]. Celle-ci obtiendra par le décret du 31 mars 1899[5] la concession d'un territoire d'environ 36 000 kilomètres carrés qui comprenait le bassin de la Likouala-Mossaka, et sur lequel elle avait le monopole de la vente des produits finis et de l’achat des matières premières. Une demeure construite en 1905, intitulée «La Case Tréchot» est l’ambassade actuelle de Russie à Brazzaville[6]. Après la fin du régime des concessions en 1930, la CFHC fut l’une des rares sociétés concessionnaires qui existait encore et de nombreux investissements furent réalisés dans les palmeraies et la construction d’immeubles à Brazzaville ou à Pointe-Noire[7]. Reprise par la Banque d’Indochine en 1952, la CFHC voit son patrimoine et notamment sa flotte cédés au gouvernement congolais en 1965[8]. Elle sera dissoute en 1979. François Tréchot a regagné la métropole au début du XXe siècle pour raison de santé. Il y est décédé le 9 juillet 1940 et repose au cimetière de Guérigny.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Documents référencés et conservés sous la cote 19800035/573/65195 dans la base de données documentaires des Archives Nationales française.
  2. Documents référencés et conservés sous la cote 19800035/573/65195 dans la base de données documentaires des Archives Nationales française.
  3. Elle établira son siège social en métropole à Paris rue de la Grange-Batelière.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  3. Extrait du registre des actes de naissance de Challuy, Archives Nationale française.
  4. Ainsi Catherine Coquery-Vidrovitch écrit (op. cit. 1, Chapitre II. La création des compagnies, p. 51-70, voir Bibliographie): "La Cie Française du Haut-Congo (C.F.H.C.) était elle aussi l’affaire d’un petit groupe d’hommes très au fait des problèmes du Congo. Les cinq frères Tréchot étaient d’anciens agents de la maison Daumas, arrivés au Congo en 1888, qui s’étaient établis à leur compte en 1892 « avec presque rien ». (...) Invités par Brazza, toujours impatient d’encourager les initiatives privées, à le suivre en haute Sangha, ils en obtinrent une recommandation auprès de son fournisseur Conza. Cette garantie leur assura enfin des capitaux à Paris : ils fondèrent en octobre 1897, avec le négociant Georges Brack, seul commanditaire, une société en nom collectif « Tréchot frères et Cie » au capital de 300 000 frs, dite Cie Française du Haut-Congo, qui exploitait le fleuve à l’aide de deux vapeurs, à partir des entrepôts de Brazzaville et Loango et des factoreries progressivement fondées à Djoundou au confluent de l’Oubangui (1894) et à Bonga à l’embouchure de la Sangha (1896)."
  5. Journal Officiel de la République Française du 13 juin 1899, Archives en ligne de la Bibliothèque Nationale de France.
  6. Maison de la Compagnie Française du Haut Congo, Patrimoine du Congo Brazzaville.
  7. Abraham Constant Ndinga Mbo écrit (op. cit. 5, Introduction, p. xxvi, voir Bibliographie): "La Cuvette congolaise, territoire des Ngala, devint le domaine des «Frères Tréchot » : ils fondèrent, en vue de sa mise en valeur, la « Compagnie Française du Haut Congo » (CFHC), qui deviendra en 1931 - après 1929, date de la fin statutaire du régime concessionnaire - « Compagnie Française du Haut et Bas Congo » (CFHBC), avec siège à Brazzaville."
  8. Gilles Sautter (op. cit. 6, page 303-312) décrit les conditions dans lesquelles la CFHC (devenue CFHBC en 1929) disparut durant l'année 1965, et ce malgré le soutien de la Banque d’Indochine qui tenta après 1950 un sérieux effort de rénovation.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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