Faits économiques et sociaux au VIIe siècle — Wikipédia

Chronologie de l'économie

VIe siècle - VIIe siècle - VIIIe siècle

Événements[modifier | modifier le code]

  • 604-610 : en Chine, construction de canaux reliant le fleuve Jaune à Chang'an et Luoyang et permettant le transport des grains jusqu’à ces capitales. Environ la moitié des trois millions de paysans qui travaillent sur le projet meurent de faim ou d’épuisement, ce qui contribue à l’effondrement de la dynastie Sui[3].
  • 624 : réforme du statut agraire en Chine instaurant un système collectif de culture. Les terres sont réparties également entre les cultivateurs masculins à titre viager[4].
Maquette du navire Yassi Ada au musée du château Saint-Pierre de Bodrum.
  • Vers 625 : épave de Yassi Ada (en), navire marchand byzantin, découverte avec 822 amphores sur la côte sud-ouest de la Turquie[5].
  • Vers 626-649 : règne de Tang Taizong ; arrivent en Chine, par la route du Tarim, les techniques de fabrication du sucre avec la canne à sucre venue d’Inde et de fabrication du vin de raisin. L'usage du thé se diffuse à l'ensemble de la société[6]. Le bouddhisme, l’islam, le christianisme nestorien et le zoroastrisme empruntent la même voie[7].
  • Après 650 :
    • ralentissement du commerce en Occident[8]. Il atteint surtout la Neustrie, où se trouvaient les villes commerciales. L’Austrasie, essentiellement agricole, devient le centre de la puissance royale. L’aristocratie s’efforce de profiter de la décadence du roi[9]. Le corps épiscopal, surtout dans le domaine mérovingien, cherche à obtenir des privilèges particuliers pour ses terres (donation d’un atelier monétaire, exemption d’impôts, immunité) pour contrebalancer la puissance des aristocrates. L’Église séculière entre dans le jeu politique et perd son influence religieuse. Certains clercs se comportent comme des chefs militaires ou politiques, d’autres entrent dans des liens de vassalité. Certaines pratiques barbares sont acceptées par l’Église (ordalie). Le paganisme renaît (Espagne du Nord) et les superstitions et les excès du culte des reliques se développent. La coutume de se faire enterrer autour de l’Église où repose le corps du saint triomphe[10].
Sceat frappée sous le règne d'Aldfrith, après 685.
    • expansion du commerce des marchands frisons avec le Danemark à partir de Dorestad, attestée par des piécettes d’argent (sceattas)[11].
  • Vers 660 : formulaire de Marculfe[12], rédigé à Saint-Denis avant 732 ; l'Église tolère le divorce par consentement mutuel[13].
  • Vers 670 : première frappe des deniers d’argent en Gaule (1,23 g) qui deviennent le nouvel étalon monétaire au détriment des pièces d'or[14].
  • Vers 680 : réforme agraire (handen shūju) au Japon conçue selon le principe chinois de l’alternance : les terres affectées à la culture des plantes annuelles tournent régulièrement, afin que les mêmes agriculteurs ne bénéficient pas toujours des meilleurs champs. Des cadastres sont établis à l’échelle du village, la population est recensée et des lots précaires sont attribués en fonction du nombre de bouches à nourrir. Ce système permet une meilleure rentabilité de l’impôt, les hommes devant fournir des céréales et les femmes des rouleaux de soie[16].
  • Vers 688-726 : lois d’Ina, roi du Wessex, qui rassemblent les coutumes existantes et présentent un système de compensation des crimes (wergeld). Elles spécifient que les associés (gegildan) ne sont pas autorisés à prêter serment pour disculper l'un des leurs accusés de crime. Ces gegildan ont été interprétés comme des membres de guildes, dont ce serait la première mention[17].
  • 691-696 : frappe du premier dinar d’or (4,25 g) dit « au Calife debout » dans l'Empire omeyyade. Des dirhams d’argent (2,97 g) sont aussi frappés, car le bimétallisme, issu du double héritage byzantin (denarius) et perse (drachme), est nécessaire[18].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Massimo Livi Bacci, A Concise History of World Population, John Wiley & Sons, (ISBN 9781119029274, présentation en ligne)
  2. Francis Meunier, Les énergies renouvelables, Le Cavalier Bleu, , 191 p. (ISBN 978-2-84670-188-4 et 2-84670-188-1, lire en ligne)
  3. Xiaobing Li, China at War : An Encyclopedia, ABC-CLIO, , 605 p. (ISBN 978-1-59884-416-0, présentation en ligne)
  4. Jacques Gernet, A history of Chinese civilization, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-49781-7, lire en ligne)
  5. Richard Hodges et David Whitehouse, Mahomet, Charlemagne et les origines de l'Europe, P. Lethielleux, , 187 p. (ISBN 978-2-283-60455-7, présentation en ligne)
  6. Bernard Brizay, Les trente "empereurs" qui ont fait la Chine, Place des éditeurs, (ISBN 9782262075644, présentation en ligne)
  7. Xavier Walter, Petite histoire de la Chine, Éditions Eyrolles, (ISBN 9782212861747, présentation en ligne)
  8. Dominique Alibert, Catherine de Firmas, Les sociétés en Europe : du milieu du VIe à la fin du IXe siècle, Editions Sedes, (ISBN 9782301001696, présentation en ligne)
  9. Henri Pirenne, Mahomet et Charlemagne, Nouveau Monde éditions (ISBN 9782365832083, présentation en ligne)
  10. Michel Balard, Le Moyen Âge en occident, Hachette Éducation, (ISBN 9782011818355, présentation en ligne)
  11. Les fondations scandinaves en Occident et les débuts du duché de Normandie : colloque de Cerisy-la-Salle, 25-29 septembre 2002, Publications du CRAHM, (présentation en ligne)
  12. Aristide Laviron Le Christianisme jugé par ses œuvres E. Belin, A. Bray, 1857
  13. Michel Rouche, Le choc des cultures: romanité, germanité, chrétienté, durant le haut moyen âge, Presses Univ. Septentrion, (ISBN 9782859397982, présentation en ligne)
  14. Michel Rouche, Histoire du Moyen Âge, vol. 1, Editions Complexe, (ISBN 9782804800420, présentation en ligne)
  15. Edward James, The Origins of France, Macmillan International Higher Education, (ISBN 9781349169542, présentation en ligne)
  16. Histoire universelle, par René Grousset, Émile G. Léonard Éditeur Gallimard, 1956
  17. Steven A. Epstein, Wage Labor and Guilds in Medieval Europe, UNC Press Books, (ISBN 9780807844984, présentation en ligne)
  18. Michel Kaplan, Christophe Picard et Michel Zimmermann, Le Moyen Age, IVe – Xe siècle, Éditions Bréal, , 431 p. (ISBN 978-2-85394-731-2, présentation en ligne)