Emir-Ousseïn Koukou — Wikipédia

Emir-Ousseïn Koukou
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Biographie
Naissance
Formation
Université nationale technique de Kherson (en) (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Crimean Human Rights Group (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Emir-Ousseïn Kemalovytch Koukou (en ukrainien : Емір-Усеїн Кемалович Куку), né le à Novorossiïsk, est un militant tatar de Crimée en faveur des droits de l'homme, appartenant au Crimean Human Rights Contact Group. En février 2016, il est arrêté par les autorités russes et accusé d'appartenir à l'organisation islamiste Hizb ut-Tahrir, bien que Koukou nie tout lien avec l'organisation. Le , il est condamné à 12 ans de prison. Amnesty International considère que les accusations sont truquées et demande sa libération.

Biographie[modifier | modifier le code]

Emir-Ousseïn Koukou naît le à Novorossiïsk. En 1993, sa famille déménage dans la péninsule de Crimée. En 2000, il obtient un diplôme en gestion à l'université technique nationale de Kherson[1]. Avant l'annexion de la Crimée, Koukou fait campagne, entre autres, pour la préservation d'un cimetière réservé aux Tatars de Crimée. À partir de 2014, il aide des prisonniers politiques en Crimée et prend en charge les victimes de disparitions forcées après l'annexion. Koukou organise des rassemblements pour commémorer la déportation des Tatars de Crimée[2].

Le , après que Koukou a annoncé publiquement que le Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie a tenté de le recruter comme informateur, les autorités russes saccagent son domicile et le convoquent pour un interrogatoire. Il est accusé d'avoir violé l'article 282 du Code pénal, qui sanctionne les « actions visant à susciter la haine ou l'hostilité »). Selon Koukou, il est battu en se rendant à l'interrogatoire[3],[4].

Le , une autre perquisition au domicile de Koukou a lieu et il est arrêté par les autorités russes. Il est accusé d'appartenir à l'organisation islamiste interdite Hizb ut-Tahrir, bien que Koukou nie tout lien avec cette organisation[5]. Selon le Kharkiv Human Rights Protection Group, la seule preuve apportée par les autorités est une conversation enregistrée dans sa cuisine, dans laquelle Koukou parle à plusieurs hommes de la situation politique en Russie et en Ukraine, du sort de la Crimée, de l'importance de l'islam dans les deux pays et dans laquelle il débat de plusieurs postulats religieux[6].

Le , un tribunal militaire condamne Koukou à 12 ans de prison pour « organisation des activités d'une organisation terroriste » et « tentative de prise de pouvoir par la force »[7].

Mobilisation pour sa libération[modifier | modifier le code]

L'organisation russe de défense des droits humains Memorial, ainsi qu'Amnesty International classent Koukou parmi les prisonniers politiques et réclament sa libération[4],[5].

Human Rights Watch décrit l'arrestation de Koukou comme un exemple de la persécution des Tatars de Crimée[8].

En novembre 2018, l'Assemblée générale des Nations Unies adopte une résolution appelant à la libération immédiate des citoyens ukrainiens Oleh Sentsov, Volodymyr Baloukh et Emir-Ousseïn Koukou[9].

Le ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine proteste fermement contre la condamnation du tribunal militaire dans l'affaire contre Emir-Ousseïn Koukou et son co-accusé[10]. L'Union européenne demande à la Russie d'annuler le jugement et de libérer Koukou et ses co-accusés[11]. L'ambassade des États-Unis à Kiev condamne la décision du tribunal russe et appelle également à la libération de Koukou et de ses co-accusés[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Емір-Усеїн Куку: історія кримського правозахисника », Radio Free Europe/Radio Liberty,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Куку Эмир-Усеин Кемалович (Программа: Поддержка политзеков) », Memorial (consulté le )
  3. « Крим: Родина затриманого правозахисника у зоні ризику », Amnesty International Ukraine,‎ (consulté le )
  4. a et b « Ялтинское дело о членстве в запрещённой "Хизб ут-Тахрир" », Human Rights Centre "Memorial" (consulté le )
  5. a et b « Crimean Tatar: Never Silent in the Face of Injustice », Amnesty International, (consulté le )
  6. « Russia uses primitive fake to imprison Crimean Tatar human rights activist Emir-Usein Kuku », Kharkiv Human Rights Protection Group,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Russia: Emir-Usein Kuku and five co-defendants from occupied Crimea slapped with long sentences », amnesty.org,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Crimea: Persecution of Crimean Tatars Intensifies », Human Rights Watch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. UN adopts Ukrainian resolution on abuse of human rights in Crimea
  10. « Ukraine’s Foreign Ministry: Sentence to Crimean Muslims in Russia is political repression », Ukrinform,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Statement by the Spokesperson on the sentencing of six people from Ukraine’s Crimea and Sevastopol by a Court in the Russian Federation », eeas.europa.eu (consulté le )
  12. « US condemns Russia’s sentencing of six Crimean Tatars », Ukrinform (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]