Diahann Carroll — Wikipédia

Diahann Carroll
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
Los AngelesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Carol Diahann JohnsonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de New York
High School of Music & Art (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
Conjoints
Monte Kay (en) (de à )
Vic Damone (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Label
Distinctions
Liste détaillée
Tony Award de la meilleure actrice dans une comédie musicale ()
Golden Globe de la meilleure actrice dans une série télévisée musicale ou comique ()
Black Filmmakers Hall of Fame (en) ()
Crystal Award (d) ()
Lucy Award (d) ()
Docteur honoris causa du Spelman College (d) ()
Étoile du Hollywood Walk of FameVoir et modifier les données sur Wikidata

Diahann Carroll, nom de scène de Carol Diahann Johnson, née le dans le Bronx (New York) et morte le à Los Angeles (Californie), est une actrice et chanteuse américaine.

Elle est considérée comme une pionnière en tant qu'actrice et chanteuse afro-américaine à la télévision américaine.

Elle se fait remarquer dans des productions de Broadway et remporte le Tony Award de la meilleure actrice dans une comédie musicale, en 1962, grâce à sa performance dans No Strings.

En 1975, elle est nommée à l'Oscar de la meilleure actrice grâce à son interprétation dans la comédie dramatique Claudine de John Berry.

Mais elle se fait surtout connaître par les séries télévisées Julia (1968-1971) et Dynastie (1984-1987), ce qui lui vaut le Golden Globe de la meilleure actrice dans une série télévisée, pour la première, et une notoriété à l'international, pour la seconde.

Plus récemment, elle restait active à la télévision en jouant dans de nombreux téléfilms et en ayant des rôles réguliers dans les séries Grey's Anatomy (2006-2007) et FBI : Duo très spécial (2009-2014).

Biographie[modifier | modifier le code]

Née à New York dans le Bronx, en 1935. Elle débute dans le mannequinat à l'âge de 15 ans. Elle se fait remarquer grâce à sa participation à un jeu télévisé, en 1954[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Cinéma, théâtre et télévision : La révélation[modifier | modifier le code]

Photographiée par Carl Van Vechten en 1955.

Diahann Carroll commence sa carrière dans les années 1950, au cinéma, notamment grâce au réalisateur Otto Preminger[2]. En effet, le cinéaste la dirige dans les productions remarquées Carmen Jones (1954) et Porgy and Bess (1959).

En 1962, elle devient la première femme noire à remporter un Tony Awards grâce à son interprétation dans No Strings, une pièce qui mettait en scène une romance interraciale entre un mannequin et un écrivain[1].

Ses débuts en 1968 dans Julia, la première série télévisée américaine montrant une femme noire dans le rôle d'une infirmière veuve (le mari étant décédé au Vietnam[1]) qui élève, seule, son jeune fils, marquent un tournant dans sa carrière et dans le collectif. En effet, les actrices afro-américaines étaient souvent reléguées à des rôles secondaires ou des rôles stéréotypés de domestiques[2],[3].

Évitant soigneusement d'aborder les thématiques sociales ou raciales, très sensibles à l'époque aux États-Unis, le show était autant suivi par les téléspectateurs blancs que noirs[4].

« Je ne croyais vraiment pas que cette série allait marcher (...). Nous avons présenté au pays une femme noire de la classe moyenne élevée, élevant seule son enfant, dont l'histoire ne tourne pas autour de la souffrance dans le ghetto[5]. »

1968, l'année où elle devient la première héroïne afro-américaine à la télévision grâce à la sitcom Julia.

Ce rôle lui a valu le Golden Globe Award de la Meilleure actrice dans une série télévisée en 1969 et une nomination pour un Primetime Emmy Award de la meilleure actrice dans une série télévisée comique, la même année. Certains de ses travaux précédents comprenaient également des apparitions aux côtés de Jack Paar, Merv Griffin, Johnny Carson, Judy Garland et Ed Sullivan, ainsi que dans l’émission de variétés The Hollywood Palace.

Consécration[modifier | modifier le code]

Tout au long de sa carrière, Diahann Carroll a été récipiendaire de nombreuses nominations et récompenses. Elle a reçu une proposition à l'Oscar de la meilleure actrice pour le film Claudine de 1974, dans lequel elle donne la réplique à James Earl Jones et Lawrence Hilton-Jacobs, sous la direction de John Berry. Elle y incarne une mère isolée qui s'occupe de ses six enfants à Harlem[1]. Ce qui fait d'elle la quatrième actrice noire à prétendre à cette récompense[5], qui sera finalement remporté par Halle Berry, en 2002.

Elle tournera à nouveau sous la direction de John Berry, pour le téléfilm Sister, Sister, en 1982[6]. Elle y partage la vedette aux côtés de Rosalind Cash et Irene Cara mais aussi Paul Winfield et Dick Anthony Williams[7].

David Frost et Diahann Carroll, en 1971

Dans les années 1980, c'est le rôle d'une diva métisse dans le feuilleton Dynastie qui accroît nettement sa célébrité[2] au niveau international[8]. En effet, c'est en 1984, qu'elle rejoint le feuilleton Dynastie comme la diva de jet-set métisse Dominique Deveraux, demi-sœur de Blake Carrington, joué par John Forsythe. Son rôle de premier plan dans Dynastie l'a également réunie avec son camarade d'école Billy Dee Williams, qui a brièvement joué son mari à l'écran, Brady Lloyd. Elle intègre la distribution régulière à partir de la quatrième saison, après avoir insisté auprès du célèbre producteur hollywoodien Aaron Spelling[4]. Pour ce rôle taillé sur mesure, pour lequel elle doit faire face à Joan Collins, l'actrice déclarera :

« Je veux être riche et impitoyable. Je veux être la première garce noire à la télé[9]. »

Diahann Carroll est restée dans la série jusqu'en 1987, faisant plusieurs apparitions simultanément sur son spin-off de courte durée, The Colbys.

Elle a reçu sa troisième nomination aux Emmy Awards en 1989 pour le rôle récurrent de Marion Gilbert dans Campus Show, dans la catégorie de la meilleure actrice invitée dans une série télévisée comique[10].

Rôles réguliers[modifier | modifier le code]

En 1991, Carroll a joué le rôle d'Eleanor Potter, l'épouse de Jimmy Potter, interprété par Chuck Patterson, dans The Five Heartbeats, un film dramatique musical dans lequel Jimmy dirige un groupe vocal. Dans ce rôle, Diahann Carroll était une épouse protectrice et soucieuse aux côtés de l'acteur et musicien Robert Townsend, Michael Wright et d'autres.

En 1995, elle redonne la réplique à Billy Dee Williams pour la mini-série du réseau CBS, Lonesome Dove, elle incarnait Mme Greyson, l'épouse du personnage de Williams. Cette production est adaptée du roman éponyme de Larry McMurtry, qui permit à l'auteur de remporter le prix Pulitzer en 1985. Il s'agit de la première série dérivée de l'univers de Lonesome Dove, quatre lui succéderont : La Loi des justes (1993), Le Crépuscule (1995), Les Jeunes Années (1996) et Comanche Moon (2008).

En 1996, Diahann Carroll a joué le rôle de Norma Desmond, star du cinéma muet, dans la production canadienne de la version musicale du film classique par Andrew Lloyd Webber, Sunset Boulevard.

En 2001, Diahann Carroll a fait ses débuts dans l’animation et le doublage avec La Légende de Tarzan, dans lequel elle a interprété Queen La, une sorcière maléfique et souveraine de la ville antique d’Opar.

Entre 2006 et 2007, elle est apparue dans le drame médical télévisé à succès Grey's Anatomy dans le rôle de Jane Burke, la mère exigeante du Dr. Preston Burke. Grâce à son interprétation, elle reçoit sa quatrième proposition pour un Primetime Emmy Awards, cette fois-ci dans la catégorie de la meilleure actrice invitée dans une série télévisée dramatique[10].

En , Diahann Carroll intègre la distribution récurrente de la série policière FBI : Duo très spécial du réseau USA Network. La série est portée par Matthew Bomer, Tim DeKay et Tiffani Thiessen. Elle y incarne le personnage de June, jusqu'en 2014.

En 2010, Diahann Carroll a figuré dans le documentaire sur le cancer du sein d’UniGlobe Entertainment intitulé 1 a Minute[5]. La même année, elle joue le rôle de Nana dans deux téléfilms du réseau Lifetime : Patricia Cornwell : Tolérance zéro et Trompe l’œil, des adaptations cinématographiques de deux romans de Patricia Cornwell. Elle y seconde Andie MacDowell.

En 2011, elle est intronisée au US Television Hall of Fame[5]. Durant cette période, elle joue un rôle régulier dans la web-série, inédite en France, Diary of a Single Mom avec Monica Calhoun[11].

En 2013, après plus de 15 ans d'absence, elle joue dans la comédie romantique qui divise la critique[12] Peeples aux côtés de Craig Robinson et Kerry Washington. Son dernier rôle dans un long métrage fut pour le film d'action canadien The Masked Saint, sorti en 2016. Il s'agit d'une production mal reçue[13], dans laquelle Carroll donne la réplique à Lara Jean Chorostecki et Roddy Piper.

Mort[modifier | modifier le code]

Un cancer du sein a été diagnostiqué à Diahann Carroll en 1997. Elle a déclaré que le diagnostic l'avait « assommée » parce qu'il n'y avait pas d'antécédents familiaux de cancer du sein et qu'elle avait toujours mené une vie saine. Elle a subi neuf semaines de radiothérapie et était en rémission depuis. Elle a fréquemment parlé de la nécessité d'un dépistage précoce et de la prévention de la maladie.

Diahann Carroll est morte d'un cancer du sein le à Los Angeles[14],[8],[15],[16]. De nombreuses personnalités lui rendront alors hommage comme Tyler Perry[17], Halle Berry et Jada Pinkett Smith[18] mais aussi Oprah Winfrey, Ava DuVernay, Shonda Rhimes, Kerry Washington, Niecy Nash, Dionne Warwick, Vanessa Lynn Williams, Debbie Allen, Lee Daniels et d'autres[19].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Mariée à quatre reprises, elle a une fille, Suzanne, née en 1960. La comédienne a aussi défrayé la chronique en ayant une liaison avec l'acteur Sidney Poitier alors que celui-ci était encore marié[1].

Théâtre - Broadway[modifier | modifier le code]

Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent de la base de données IBDb[20].

  • 1954-1955 : House of Flowers : Ottilie alias Violet
  • 1962-1963 : No Strings : Barbara Woodruff
  • 1982-1983 : Agnes of God : Dr Martha Livingstone

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Séries télévisées[modifier | modifier le code]

Téléfilms[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent de la base de données Discogs[21].

  • 1957 : Diahann Carroll Sings Harold Arlen Songs
  • 1958 : Best Beat Forward
  • 1959 : The Persian Room Presents Diahann Carroll
  • 1959 : Porgy and Bess
  • 1960 : Diahann Carroll and the André Previn Trio
  • 1960 : Fun Life
  • 1962 : Modern Jazz Quartet
  • 1962 : Showstopper!
  • 1963 : The Fabulous Diahann Carroll
  • 1965 : A You're Adorable: Love Songs for Children
  • 1967 : Nobody Sees Me Cry
  • 1974 : Diahann Carroll
  • 1978 : A Tribute to Ethel Waters
  • 1993 : No Strings - Original Broadway Cast
  • 1997 : The Time of My Life

Distinctions[modifier | modifier le code]

Photo promotionnelle de la série télévisée Julia : Diahann Carroll, Lloyd Nolan et Marc Copage.

Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent des bases de données IMDb[10] et IBDb[20].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Jérôme Vermelin, « Mort de Diahann Carroll, la comédienne pionnière qui incarnait Dominique Deveraux dans "Dynastie" », sur lci.fr, (consulté le )
  2. a b et c Damien Mercereau, « Décès de Diahann Carroll, pionnière des actrices noires à la télé américaine », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le )
  3. (en) Marc Berman, « Diahann Carroll Broke Barriers On Television », sur forbes.com, (consulté le )
  4. a et b « Mort de Diahann Carroll, pionnière des actrices noires à la télévision américaine », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  5. a b c et d (en) David Knox, « Vale: Diahann Carroll », sur tvtonight.com, (consulté le )
  6. (en) John J. O'Connor, « TV: 'SISTER, SISTER' FILM AND 'COUPLES' SERIES », sur nytimes.com, (consulté le )
  7. (en) « Film Review: SISTER, SISTER (1982) », sur hornssection.blogspot.com, (consulté le )
  8. a et b « Petit écran : Diahann Carroll, star de la série « Dynastie », est morte », sur vanityfair.fr, (consulté le )
  9. « Diahann Carroll, pionnière des actrices noires à la télé américaine, est décédée à l’âge de 84 ans », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  10. a b et c (en) « Diahann Carroll Awards », sur IMDb
  11. (en) RI Reeves, « Robert Townsend Talks 'Diary Of A Single Mom', How The Web Is Changing TV & Raptors v. Actors », sur vibe.com, (consulté le )
  12. (en) « Peeples (2013) Critic Reviews », sur imdb.com (consulté le )
  13. (en) « The Masked Saint (2016) Critic Reviews », sur imdb.com (consulté le )
  14. « Mort de Diahann Carroll, pionnière des actrices noires à la télé américaine », sur people.bfmtv.com, (consulté le )
  15. « Star de la série Dynastie, l'actrice Diahann Carroll, pionnière pour les comédiennes noires à la télévision américaine est décédée », sur jeanmarcmorandini.com, (consulté le )
  16. « Diahann Carroll, pionnière des actrices noires à la télé américaine, est morte à 84 ans », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  17. (en) Greg Braxton, « Tyler Perry dedicates a soundstage at his Atlanta studio to Diahann Carroll », sur latimes.com, (consulté le )
  18. (en) Kevin Winter, « Halle Berry, Ava DuVernay, Jada Pinkett-Smith And More Honor Diahann Carroll », sur vibe.com, (consulté le )
  19. (en) Greg Evans, « Diahann Carroll Remembered By Hollywood, Broadway: Oprah Winfrey, Ava DuVernay, Lee Daniels Praise An Icon », sur deadline.com, (consulté le )
  20. a et b (en) « Diahann Carroll - Performer », sur IBDb
  21. (en) « Diahann Carroll l Discography & Songs l Discogs », sur Discogs

Liens externes[modifier | modifier le code]