Denis Coderre — Wikipédia

Denis Coderre
Illustration.
Denis Coderre en 2023
Fonctions
Maire de Montréal

(4 ans et 2 jours)
Élection 3 novembre 2013
Groupe politique Ensemble Montréal
Prédécesseur Laurent Blanchard
Successeur Valérie Plante
Député à la Chambre des communes

(16 ans)
Élection 2 juin 1997
Réélection 27 novembre 2000
28 juin 2004
23 janvier 2006
14 octobre 2008
2 mai 2011
Circonscription Bourassa
Législature 36e, 37e, 38e, 39e, 40e, 41e
Groupe politique Libéral
Prédécesseur Osvaldo Núñez
Successeur Emmanuel Dubourg
Président du Conseil privé de la Reine du Canada

(7 mois et 7 jours)
Premier ministre Paul Martin
Gouvernement Adrienne Clarkson
Prédécesseur Stéphane Dion
Successeur Lucienne Robillard
Ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme du Canada

(1 an, 10 mois et 26 jours)
Premier ministre Jean Chrétien
Prédécesseur Elinor Caplan
Successeur Judy Sgro
Biographie
Nom de naissance Joseph Willy Denis Coderre
Date de naissance (60 ans)
Lieu de naissance Joliette (Canada)
Nationalité Canadienne
Parti politique Parti libéral du Canada (1988-2013)
Équipe Denis Coderre pour Montréal (2013-2021)
Parti libéral du Québec (depuis 2024)
Diplômé de Université de Montréal
Université d'Ottawa
Profession Courtier d'assurance-vie
Religion Catholicisme

Denis Coderre, né le à Joliette au Québec, est un homme politique canadien.

Après avoir été député libéral de Bourassa à la Chambre des communes du Canada de 1997 à 2013, il est maire de Montréal de 2013 à 2017.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Né le à Joliette[1], Denis Coderre détient un baccalauréat en sciences politiques de l'Université de Montréal et une maîtrise en administration des affaires pour cadres (Executive MBA) de l'Université d'Ottawa[2].

Carrière politique fédérale[modifier | modifier le code]

Scène fédérale[modifier | modifier le code]

Lors de l'élections fédérales canadiennes de 1988, il est candidat libéral et perd face au candidat progressiste-conservateur Gaby Larrivée dans la circonscription électorale de Joliette. Il tente ensuite sa chance dans une élection partielle dans la circonscription électorale de Laurier—Sainte-Marie à Montréal. Il est battu par Gilles Duceppe du Bloc québécois. Lors des élections générales de 1993, il se présente dans la circonscription électorale de Bourassa. Il est battu par Osvaldo Núñez.

Il est élu à la Chambre des communes du Canada lors des élections générales de 1997, dans la circonscription de Bourassa. Le premier ministre Jean Chrétien l'invite alors au Conseil des ministres en à titre de secrétaire d’État au Sport amateur. Dans cette fonction, il négocie diverses ententes nationales et internationales et contribue à l'établissement à Montréal de l'Agence mondiale antidopage.

Réélu député aux élections générales de 2000, il conserve son poste ministériel avant de devenir ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration en [3].

Le , le nouveau premier ministre du Canada Paul Martin le nomme président du Conseil privé de la Reine[4]. À ce titre, il est responsable de plusieurs dossiers, comme la création de l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada. Il est aussi interlocuteur fédéral auprès des Métis et des Indiens non inscrits et ministre responsable de la Francophonie.

Denis Coderre en 2006

En , sa mise à l'écart du cabinet est due à son association avec Claude Boulay, impliqué dans le scandale des commandites[5],[6]. Il est cependant réélu aux élections générales de 2006 comme député de Bourassa pour un quatrième mandat.

Compte tenu de sa grande présence médiatique, certaines rumeurs populaires, entretenues par Coderre, courent concernant sa possible candidature au congrès d'investiture du Parti libéral du Canada de 2006. Il annonce cependant son abstention le . Il donne par la suite son appui à Michael Ignatieff et devient le coprésident national avec ce dernier.

En 2007, Stéphane Dion, nouveau chef du Parti libéral du Canada, nomme Denis Coderre au poste de critique de l'opposition officielle à la Défense nationale.

En , la décision de Denis Coderre et de l'équipe québécoise d'appuyer la candidature de Nathalie Le Prohon dans la circonscription d'Outremont aux dépens de l'ancien ministre Martin Cauchon est bruyamment contestée par l'entourage torontois du chef du Parti libéral canadien, Michael Ignatieff. Celui-ci désavoue alors publiquement cette décision après l'avoir approuvée. Le , Coderre démissionne de ses fonctions de lieutenant politique de Michael Ignatieff au Québec ainsi que de critique de l'opposition en matière de défense.

Le , il annonce qu'il démissionne de son poste de député à compter du suivant pour se consacrer à la course à la mairie de Montréal[7].

Controverses[modifier | modifier le code]

Denis Coderre est le sujet de plusieurs controverses tout au long de sa carrière.

1997-2002[modifier | modifier le code]

En 1997, Denis Coderre est hébergé par Claude Boulay, « un important publicitaire québécois, qui a des contrats avec le gouvernement fédéral… ». Quelques années plus tard, cette information est dévoilée au grand jour par Daniel Leblanc. Cette découverte était significative car plusieurs journalistes enquêtaient sur la fraude au sein du gouvernement libéral. Coderre niera qu'il a quelconque lien avec Boulay, pour finalement reconnaitre qu'il avait menti et qu'il avait bel et bien habité chez Claude Boulay[8].

Scandale des commandites[modifier | modifier le code]

Denis Coderre a côtoyé plusieurs personnes impliquées dans le Scandale des commandites. Il a notamment travaillé avec Gilles Thibodeau et Jean Lafleur. Le premier a participé aux campagnes de financement de Denis Coderre, alors député fédéral. Jean Lafleur, lui, était directement impliqué dans le scandale, écopant de 40 mois de prison pour corruption. Lafleur offrait à l'occasion sa loge à Denis Coderre pour voir les Canadiens de Montréal[9].

Carrière politique municipale[modifier | modifier le code]

Denis Coderre en 2011

Scène municipale montréalaise[modifier | modifier le code]

Dès , alors qu'il songe à se porter candidat à la mairie de Montréal, Denis Coderre doit se défendre face aux médias affirmant que l'association libérale de la circonscription Bourassa, qu'il a représenté de 1997 à 2013, aurait reçu plusieurs milliers de dollars d'entreprises et d'individus liés à des « affaires de corruption, de transactions immobilières douteuses et d'évasion fiscale » à la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction[10]. Coderre nie ces allégations, disant que ces dons auraient été récoltés selon les règles de l'art[11] et que le blâme, s'il y a lieu, doit être porté par le comité de financement: « Il y a un comité de financement qui vend des billets. Ces gens-là, je ne les connais pas. Les allégations sur eux sortent maintenant à la Commission »[12]. Or, malgré la controverse et bien qu'il se soit engagé à le faire le , le parti d'Équipe Coderre pour Montréal n'a toujours pas publié la liste de ses donateurs[13].

Élection municipale de 2013[modifier | modifier le code]

Le , Denis Coderre réserve le nom d'Équipe Coderre pour Montréal auprès du Directeur général des élections[14] et le , il annonce officiellement qu'il se présente comme candidat à la mairie de Montréal[15].

En , deux anciens dirigeants syndicaux révèlent dans leur livre Syndicalistes ou voyous ? que Coderre aurait contacté Eddy Brandone, un proche de la mafia montréalaise, afin de faciliter sa rencontre avec Jocelyn Dupuis, alors directeur général de la FTQ-Construction[16]. Cette rencontre, effectuée en compagnie d'Alfonso Gagliano, aurait eu pour objectif de marchander des modifications à la loi sur l'assurance-emploi afin d'éviter une manifestation du syndicat[17]. L'aspirant maire confirme lors d'une entrevue à Radio-Canada connaître Brandone et l'avoir déjà rencontré, mais rejette vigoureusement ces allégations de trafic d'influence, disant qu'il n'y a « jamais eu d'entente secrète »[18]. Le , il est élu maire de la ville de Montréal avec 32,1 % des voix, devançant Mélanie Joly qui obtient 26,5 %, Richard Bergeron crédité de 25,5 % et Marcel Côté qui ferme la marche avec seulement 12,8 %[19]. Il est assermenté le 14 novembre suivant[20].

Dépenses de 410 millions $ pour le 375e anniversaire de Montréal[modifier | modifier le code]

Le gouvernement montréalais de Coderre a contribué 410 millions de dollars pour les événements et projets pour le 375e anniversaire de Montréal, en 2017[21]. Le chiffre de 410 millions signifie 241 $ par personne à Montréal (population 1,7 million). Le bilan total pour les festivités a dépassé un milliard de dollars. Le reste provenait de Québec, d'Ottawa et de sources privées[21]. Pour la contribution de Montréal, les réalisations principales qui restent comprennent plusieurs sculptures un peu partout à Montréal et d'autres embellissements[22]. En plus, la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, dont Montréal a été un commanditaire majeur, a contribué à hauteur de 9,5 millions de dollars, sur le prix total de 40 millions de dollars, pour le projet controversé d'illumination du pont Jacques-Cartier[22]. Certains ont trouvé que les coûts des célébrations n'ont pas valu les bénéfices[23].

Élection municipale de 2017[modifier | modifier le code]

Le , Denis Coderre lance officiellement sa campagne de réélection lors de l'élection municipale du [24]. Il est finalement battu par Valérie Plante qui devient la nouvelle mairesse. Il décide alors de quitter la vie politique municipale.

Par la suite, il entreprend une opération de blanchiment de sa réputation. Il s'inscrit au gymnase d'Ali Nestor, prend des cours de boxe et se met au régime : il perdra une centaine de livres. Il cultive le flou sur ses visées politiques, taisant ses aspirations pour la mairie de Montréal.

Élection municipale de 2021[modifier | modifier le code]

Le , il annonce sa candidature pour l'élection municipale du suivant[25]. Défait une seconde fois par Valérie Plante, il annonce une nouvelle fois quitter la vie politique municipale[26] et qu'il ne sera pas au poste de chef de l'opposition à l'hôtel de ville de Montréal[27].

Politique[modifier | modifier le code]

Denis Coderre en 2015
Gestion de la ville et des finances publiques[modifier | modifier le code]

Denis Coderre nomme Pierre Desrochers, un cadre retraité de l'industrie pétrolière, comme président du Comité exécutif de la Ville[28].

Il soutient le projet loi 3 du gouvernement Couillard relatif aux régimes de retraite municipaux et s'oppose aux syndicats municipaux sur la question[29]. Les syndicats municipaux attaquent personnellement le maire sur sa propre retraite d'un montant de 88 000 dollars[30].

Itinérance, police, justice[modifier | modifier le code]

Denis Coderre condamne l'installation de pics anti-itinérants en face du magasin Archambault au centre-ville de Montréal[31]. Il lance une démarche de recensement du nombre d'itinérants dans la métropole[31].

Denis Coderre se dit favorable au controversé règlement P-6 qui interdit le port du masque et exige un itinéraire lors de manifestations[32]. Il déclare ainsi que "Tant que je serai maire de Montréal, P-6 est là pour rester [32]".

Transport, énergie, environnement[modifier | modifier le code]

Denis Coderre propose l'ancien journaliste de Radio-Canada, et candidat défait de l'équipe Coderre, Philippe Schnobb à la tête de la Société de transport de Montréal[33].

En , il s'oppose à l'idée d'étendre l'offre de voitures en libre-service au centre-ville afin de "protéger l'industrie du taxi"[34].

Il souhaite renforcer la sécurité dans les taxis en installant des caméras[35], et considère que la multinationale américaine UBER opère illégalement[36].

Culture et numérique[modifier | modifier le code]

Denis Coderre dote Montréal d'un « Bureau de la ville intelligente »[37].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Le , Coderre annonce sur sa page Facebook qu'il se remet d’un accident vasculaire cérébral[38].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Profil de Denis Coderre », sur lop.parl.ca (consulté le ).
  2. « lapresse.ca/le-droit/dossiers/… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. « Lettre ouverte à Denis Coderre, ministre fédéral de la Citoyenneté et de l'Immigration - Le moratoire sur les renvois en Algérie n'aurait jamais dû être levé », sur Le Devoir (consulté le ).
  4. Répertoire des ministères canadiens depuis la Confédération.
  5. Gomery, résumé de l'enquête Gomery sur le scandale des commandites.
  6. cabinet 2004, Vidéo de TVA mentionnant l'exclusion de Denis Coderre au cabinet.
  7. (en) « Resultats-election-montreal.ca », sur resultats-election-montreal.ca via Wikiwix (consulté le ).
  8. « Les mensonges de Denis Coderre », sur La Presse, (consulté le ).
  9. mathiasmarchal, « Feuille de route douteuse pour Denis Coderre », sur Journal Métro, (consulté le ).
  10. Martin Croteau, Joël-Denis Bellavance, « Coderre a reçu des dons d'origine douteuse », sur La Presse, (consulté le ).
  11. Ewan Sauves, « Financement: Coderre défend son intégrité »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Le Journal de Montréal, (consulté le ).
  12. Martin Croteau, Joël-Denis Bellavance, « Coderre a reçu des dons d'origine douteuse », sur La Presse, (consulté le ).
  13. Roxane Léouzon, « Coderre et Côté tardent à publier la liste de leurs donateurs, selon Projet Montréal », sur Journal Métro, (consulté le ).
  14. « Denis Coderre aura son propre parti aux élections municipales », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  15. « Denis Coderre en quête de la mairie de Montréal », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  16. Mélanie Loisel, « Coderre sommé de s’expliquer sur ses liens avec Eddy Brandone », sur Le Devoir, (consulté le ).
  17. Marie-Eve Shaffer, « Denis Coderre nie avoir conclu une entente secrète avec la FTQ-Construction », sur Journal Métro, (consulté le ).
  18. « Denis Coderre rejette les allégations des syndicalistes Jocelyn Dupuis et Richard Goyette », sur Huffington Post Québec, (consulté le ).
  19. « Denis Coderre, 44e maire de Montréal », sur canada.ca, Radio-Canada, (consulté le ).
  20. « Denis Coderre a été assermenté à Montréal », Le Devoir, 14 novembre 2013
  21. a et b Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « La Vérif : un milliard de dollars pour le 375e de Montréal | La vérif », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ) : « "À la suite de vérifications effectuées par Radio-Canada, la facture estimée du 375e anniversaire de Montréal atteint 1 023 524 138,00 $. Qui paie la note? Sans surprise, ce sont les gouvernements (donc les citoyens) qui paient la part la plus importante de la facture. Montréal : 41 %; Québec : 32 %; Canada : 5 %; Autres : 22 %." ».
  22. a et b « "Bilan des legs, Projets urbains de la Ville de Montréal et de ses partenaires pour le 375e anniversaire de la métropole" », "Bilan des legs, Projets urbains de la Ville de Montréal et de ses partenaires pour le 375e anniversaire de la métropole",‎ (lire en ligne)
  23. (en) Basem Boshra, « "Boshra: Montreal's 375th birthday should be about more than spiffing up the city" », Montréal Gazette,‎ (lire en ligne)
  24. Zone Politique - ICI.Radio-Canada.ca, « Denis Coderre officiellement candidat à sa réélection comme maire de Montréal », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  25. Joëlle Girard, « « Oui, je serai candidat à la mairie » de Montréal, annonce Denis Coderre », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  26. « Coderre quitte la vie politique », sur TVA Nouvelles (consulté le ).
  27. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Denis Coderre quitte la vie politique | Élections municipales au Québec 2021 », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  28. « Élections montréalaises - Coderre désigne son numéro 2 », sur Le Devoir, .
  29. « Retraites: Labeaume et Coderre appuient Québec », sur La Presse, .
  30. « Une retraite à 88 800 $ pour Denis Coderre », sur TVA Nouvelles.
  31. a et b « Lancement du Plan d'action montréalais en itinérance 2014-2017 », sur Ville de Montréal.
  32. a et b « Le réglement municipal P-6 est là pour de bon, dit Coderre », sur Le Devoir, .
  33. « Denis Coderre recommande Philippe Schnobb à la tête de la STM », sur Le Devoir, .
  34. « Denis Coderre barre la route à la voiture en libre-service dans Ville-Marie », sur Radio-Canada, .
  35. « Coderre veut des taxis écolos et intelligents », sur Le Devoir.
  36. « http://www.journaldemontreal.com/2014/10/29/uberx-debarque-a-montreal », sur Journal de Montréal.
  37. « Montréal crée le Bureau de la Ville intelligente et numérique », sur Ville de Montréal, .
  38. Vincent Larin, « Denis Coderre victime d’un AVC », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]