Claude Roberjot — Wikipédia

Claude Roberjot
Estampe de Claude Roberjot,
(musée de la Révolution française).
Fonction
Membre du Conseil des Cinq-Cents
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 47 ans)
Rastatt
Nationalité
Activité
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Membre de

Claude Roberjot, né le à Mâcon et assassiné le près de Rastatt, est un député de Saône-et-Loire à la Convention nationale et au Conseil des Cinq-Cents sous le Directoire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père Jean-Baptiste Roberjot est praticien et sa mère Anne Garnier.

Claude Roberjot est curé de Saint-Pierre de Mâcon. Il prête serment à la constitution civile du clergé et devient président de l'administration départementale.

En septembre 1792, Roberjot est élu député suppléant du département de Saône-et-Loire, le cinquième sur six, à la Convention nationale. Il renonce à l'habit ecclésiastique début brumaire an II (fin octobre 1793)[1], et est admis siéger en remplacement de Carra, guillotiné le 10 brumaire (31 octobre) ainsi que dix-neuf autres députés girondins[2].

En nivôse an III (décembre 1794), il est désigné représentant en mission auprès des armées du Nord et de Sambre-et-Meuse[3]. Il siège au Comité de Sûreté générale de vendémiaire an III (octobre 1795) à la clôture de la session parlementaire[4].

Roberjot est réélu député en vendémiaire an IV (octobre 1795). Il siège au Conseil des Cinq-Cents jusqu'en prairial an V (mai 1797)[5]. En nivôse an VI (décembre 1797), il est nommé ministre plénipotentiaire à Hambourg puis à La Haye[6]. En messidor (juin 1798), il est désigné troisième ministre plénipotentiaire au second congrès de Rastadt aux côtés de Bonnier d'Alco et de Debry[7].

Ce congrès avait pour but de régler les désaccords concernant l'occupation de certaines régions d'Allemagne par la France, en particulier la rive gauche du Rhin, à la suite de la signature du traité de Campo-Formio. Roberjot prend une part importante aux délibérations du Congrès, qui durait depuis six mois déjà, quand les défaites de Jourdan permettent à l'Autriche de rompre les négociations. Le , les trois plénipotentiaires français décident de partir et réclament une escorte qui leur est refusée. Ils quittent le château, le 28, au soir, en cinq voitures, lorsque, un peu plus loin, ils sont attaqués par une troupe de hussards autrichiens. Claude Roberjot et Antoine Bonnier d'Alco sont assassinés et Jean Debry très sérieusement blessé.

Assassinat des Plénipotentiaires Français à Rastadt (). Typogravure originale de Boussod et Valadon d'après C. Monet, 1893.

Le Conseil décide alors que jusqu'à son remplacement son nom soit proclamé solennellement à chaque appel nominal, et qu'à cet appel le président répondrait : « Que le sang des ministres français assassinés à Rastadt retombe sur la maison d'Autriche ! » et que la place du représentant Roberjot soit occupée par un costume couvert d'un crêpe noir. Une fête funèbre est décrétée en son honneur et Garat prononce son oraison funèbre.

Postérité[modifier | modifier le code]

En , le nom de Claude Roberjot ainsi que ceux de Jean Le Vacher, d'André Piolle, de Nicolas Hugon de Basville, d'Antoine Bonnier, de Victor Fontanier, de Jules Moulin, de Léon Herbin et de quatre autres diplomates français morts victimes du devoir, sont gravés sur une plaque en marbre noir inaugurée par Jean Cruppi[8] et fixée dans le péristyle précédant le vestibule du bâtiment des archives au ministère des Affaires étrangères[9].

Une rue et une école maternelle portent son nom à Mâcon.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 78, séance du 12 brumaire an II (2 novembre 1793), p. 157.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 79, séance du 26 brumaire an II (16 novembre 1793), p. 320.
  3. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 19, Représentants en mission, séance du 4 nivôse an III (24 décembre 1794), p. 67.
  4. Journal de Perlet n°1103 du 18 vendémiaire an III (10 octobre 1795), Convention nationale, séance du soir du 15 vendémiaire (7 octobre), p. 3.
  5. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°167 du 17 ventôse an V (7 mars 1797), p. 6.
  6. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°92 du 2 nivôse an VI (22 décembre 1797), Politique. République française, p. 1.
  7. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°282 du 12 messidor an VI (30 juin 1798), Politique. Allemagne, p. 1.
  8. Comœdia, 22 avril 1911, p. 4.
  9. Excelsior, 21 avril 1911, p. 2.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Huot, Les plénipotentiaires de Rasttat, d'après l'ouvrage allemand Der Rasstater Gesandtenmord de Von Karl Mendelssohn-Bartholdy, Librairie internationale, Paris, 1869.
  • « Claude Roberjot », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Alexis Belloc, La télégraphie historique, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Firmin Didot, Paris, 1894, p. 110-121 Article sur le Directoire et l'attentat de Rastatt
  • Capitaine Oscar Criste, Rasttat. L’assassinat des ministres français le , d'après des documents inédits des archives impériales et royales de Vienne, traduit de l'allemand par un officier supérieur, Librairie militaire R. Chapelot et Compagnie, Paris, 1900, 445 p.
  • J. Souchon, Rasttat, l'assassinat des ministres français le , Extrait du Tome XXXII du Bulletin de la Société académique de Laon, Imprimerie du Journal de l'Aisne, 1907.
  • Pierre Laffont, « Le destin tragique de Claude Roberjot », Images de Saône-et-Loire, no 115,‎ , p. 16-19.
  • « Roberjot Claude », Jean-René Suratteau p. 910-911 in Albert Soboul (sous la dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses Universitaires de France coll. « Quadrige », 1989, réédition 2005, 1132 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]