Jean Antoine Debry — Wikipédia

Jean Antoine Debry
Illustration.
Jean de Bry (Jean-Louis Laneuville, circa 1793).
Fonctions
Député de l'Aisne

(1 an et 12 jours)
Gouvernement Assemblée législative
Député à la Convention nationale

(3 ans, 1 mois et 22 jours)
Député au Conseil des Cinq-Cents

(4 ans, 2 mois et 11 jours)
Membre du Tribunat

(1 an, 4 mois et 2 jours)
Président de l'Assemblée nationale

(14 jours)

(29 jours)

(29 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Vervins, France
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Ancien 10e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Marais (Révolution française)
Profession Avocat
Préfet
Distinctions Baron de l'Empire
Commandeur de la Légion d'honneur
députés de l'Aisne

Jean Antoine Joseph Debry ou De Bry, né à Vervins (Picardie) le [1], mort à Paris le , est un homme politique français député de l'Aisne à l'Assemblée législative puis à la Convention nationale.

Biographie[modifier | modifier le code]

La Révolution[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Jean Antoine Debry, « lieutenant de maire à Vervins » (1780), et Marie Thérèse Lecoint/Lecointre. Il se marie en 1780 avec sa cousine Marie Josèphe Augustine Dupeuty, fille de Jacques Philippe Ferdinand Dupeuty, subdélégué à Vervins, et Marie Augustine Lemaire[2].

En septembre 1791, alors qu'il est administrateur de l'Aisne, Jean Debry est élu par son département député, le septième sur douze, à l'Assemblée nationale législative[3]. En février 1792, il vote en faveur de la mises en accusation du ministre de la Marine Bertrand de Molleville[4] et en août, en faveur de la mise en accusation du marquis de Lafayette[5]. La monarchie s'effondre à la suite de l'insurrection du 10 août 1792.

En septembre, Debry est réélu député de l'Aisne, le deuxième sur douze, à la Convention nationale[6]. Il siège dans les rangs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis[7]. Il ne participe ni au scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[8] ni à celui sur le rétablissement de la Commission des Douze[9]. Il se solidarise, dans une lettre, d'une déclaration hostile aux journées du 31 mai et du 2 juin rédigée par ses collègues axonais[10].

Debry est suppléant au Comité de Constitution et membre du Comité de Division en octobre 1792[11]. Début novembre 1792, il est élu secrétaire de la Convention aux côtés de Bertrand Barère et de l'abbé Grégoire sous la présidence de Hérault de Séchelles[12]. Il est élu président de la Convention à la fin du mois de mars 1793. Ses secrétaires sont Boyer-Fonfrède, Garran de Coulon et La Révellière-Lépeaux[13]. Il est membre de la Commission de Salut public[14]. Désigné membre du Comité de Salut public, cinquième sur douze par 233 voix, il démissionne le jour-même de son élection pour des raisons de santé et est remplacé par Robert Lindet[15].

En floréal an II (mai 1794), il appuie la proposition de Louis Legendre de transférer les cendres de Jean-Jacques Rousseau au Panthéon. En fructidor (fin août), il obtient que le Comité d'Instruction publique émette un rapport sur la translation[16], qui a lieu en vendémiaire an III (octobre).

Quelques jours après le 9 thermidor, il est élu membre du Comité de Sûreté générale alors renouvelé mais en démissionne aussitôt, alors dénoncé par son collègue Joseph Fayau pour ses prises de position sur le 2 juin[17].

En frimaire an III (décembre 1794), Debry est envoyé en mission dans les départements de l'Ardèche, de la Drôme et du Vaucluse[18]. Il passe dans les départements de l'Aveyron et de la Lozère en germinal an III (avril 1795)[19]. Il est rappelé à la Convention en messidor (fin juin)[20]. Le 15 du même mois (le 3 juillet), il est élu par 214 voix membre du Comité de Salut public aux côtés de François Antoine Boissy d'Anglas, de Jean-Baptiste Louvet et de Denis-Toussaint Lesage[21]. Le 26 (le 14 juillet), il obtient que les paroles de La Marseillaise soient inscrites au procès-verbal de la séance et que l'hymne soit interprété tous la matins par la garde de la Convention[22].

Jean Antoine Joseph De Bry, médaillon par David d'Angers.

En floréal an VI (mai 1798), Jean Debry remplace Jean-Baptiste Treilhard, devenu directeur, comme ministre plénipotentiaire au congrès de Rastadt, aux côtés d'Antoine Bonnier d'Alco et de Claude Roberjot. Le 22 ventôse an VII (12 mars 1799), la France se déclare en guerre contre l'empereur de Hongrie et de Bohème. Le 9 floréal (28 avril), la voiture des trois ministre est attaquée par les troupes hongroises qui tuent Bonnier d'Alco et Roberjot. Debry est blessé mais survit[23].

Du Consulat à l'exil[modifier | modifier le code]

Tombe au cimetière du Père-Lachaise.

À la suite du coup d'État du 18 Brumaire, le département de l'Aisne, jusque-là très hésitant sur la marche à suivre, attend que Quinette et Debry adhèrent officiellement au nouveau régime pour faire allégeance aux consuls le 6 frimaire an VIII (), soit 18 jours après[24]. Il fait ensuite partie du Tribunat.

Sous l'Empire, il est nommé préfet du Doubs, et se montre bon administrateur; selon Stendhal, son département était celui « qui allait le mieux en France » parce que Debry « se moquait ouvertement de la bureaucratie ministérielle[25] ». En récompense de son efficacité, il est créé baron d’Empire. Il est préfet du Bas-Rhin pendant les Cent-Jours. Après avoir défendu la ville de Strasbourg qui tombe en , il part avec sa femme et ses cinq enfants à Mons ou il apprend qu'il est soumis à la Loi qui bannit les régicides, Debry ne rentre en France qu'en 1830. Il meurt à Paris le et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division).

Son fils, Fleurus Debry a administré comme préfet le département du Bas-Rhin et son petit-fils, Jean Debry le département de la Côte-d'Or.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • « Jean Antoine Debry », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Les papiers personnels de Jean Antoine Debry sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 386AP : Inventaire du fonds.
  • Alain Brunet, La carrière républicaine d’un Vervinois: Jean Debry (1760-1834), dans: Mémoires de la fédération des sociétés savantes du département de l’Aisne, tome 34, 1989, p. 211-220 [lire en ligne]
  • Laurent Brassard, Un échec devant l'Histoire : Les mémoires de Jean Debry, dans: L'Écriture d'une expérience. Histoire et mémoires de Conventionnels, 2015, Société des études robespierristes, p. 167-181

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Bulletin de la Société archéologique et historique de Vervins et de la Thiérache, Tome XII, pages 24, 121 et 171.
  2. AD Aisne, 5Mi0772, registres de BMS de Vervins (1760-1770), vue 16/310, baptême de Jean Antoine Joseph Debry; 5Mi0773, registres de BMS de Vervins (1780-1790), vue 16/353, mariage Debry-Dupeuty.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 25.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 493.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 582.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 33.
  7. Jacques-François Froullé, « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 73.
  9. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 537.
  10. Laurent Brassart, « Les voies enchevêtrées de la mobilisation politique : l'échec de la révolte anti-montagnarde dans un département modéré (juin 1793) » Accès libre [PDF], sur www.cairn.info, (consulté le )
  11. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, séances du 11 et du 13 octobre 1792, p. 455 et p. 480.
  12. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du soir du 2 novembre 1792, p. 108.
  13. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 60, séance du soir du 21 mars 1793, p. 420 et p. 429.
  14. Ibid., séance du 26 mars 1793, p. 581.
  15. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 61, séance du 7 avril 1793, p. 396-397.
  16. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 95, séance du 6 fructidor an II (23 août 1794), p. 395.
  17. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 94, séance du 14 thermidor an II (1er août 1794), p. 26-27.
  18. Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public tome 18, Représentants en mission, séance du 19 frimaire an III (9 décembre 1794), p. 604.
  19. Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public tome 21, Représentants en mission, séance du 14 germinal an III (3 avril 1795), p. 502.
  20. Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public tome 24, Représentants en mission, séance du 4 messidor an III (22 juin 1795), p. 613.
  21. Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public tome 25, Convention nationale, séance du 15 messidor an III (3 juillet 1795), p. 104.
  22. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°300 du 30 messidor an III (18 juillet 1795), Convention nationale, séance du 26 messidor (14 juillet), p. 4.
  23. Jean-René Suratteau, « Rastatt (Congrès de) », p. 882-884 in Albert Soboul (sous la direction de), Dictionnaire historique de la Révolution française, Presses universitaires de France, 1989, Paris, collection « Quadrige », réédition 2005, 1132 pages.
  24. Laurent Brassart, « Réception et acceptation du coup d'État du 18 Brumaire an VIII dans le département de l'Aisne », Du Directoire au Consulat. Brumaire dans l'histoire du lien politique et de l'État-Nation,‎ , p.173-174.
  25. Stendhal, Vie de Napoléon, ch. 46.
  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.

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