Charles Bauza Donwahi — Wikipédia

Charles Bauza Donwahi
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Fonction
Ministre
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
Côte d'IvoireVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
ESIEE Paris
Activité
Enfants

Charles Bauza Donwahi, né le à Zepeoua (actuel quartier de la commune de Mayo) dans le département de Soubré dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire et mort le à son domicile à Marcory dans le district d’Abidjan, est un ingénieur et homme politique ivoirien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils d’Ahipaud Donwahi Gbanin, du clan des Mayo, de la tribu Zokobouo, du canton Dakua, actuelle sous-préfecture de Liliyo, et de Madou Sôlô Sahoua Dissawonon du village de Gobreguhe, un quartier de l’actuel village de Gadago, de la tribu Gbaleoua du canton Gbobouo (actuelle sous-préfecture de Grand-Zattry.

En 1934, il est inscrit à l’école primaire régionale d’Abidjan grâce à son oncle Seri Kore. En 1938, à l’âge de 12 ans, il est baptisé et reçoit le nom chrétien de Charles. En 1940 il obtient son certificat d’étude primaire (CEP) et entre à l’école des pupilles mécaniciens de l’Afrique Occidentale Française (AOF) de Dakar. Il termine son cycle comme Major avec 17 de moyenne et obtient comme prime l’ouverture d’un compte d’épargne provisionné.

Il suit par la suite des cours d’officier de maintenance puis obtient le brevet supérieur de navigation. Boursier de l’État français parce qu'assimilé aux anciens combattants puis, boursier ivoirien, il est admis, après un test à l’École Breguet (ESIEE Paris) de Paris, une école supérieure d’enseignement Technique ; il y obtient le diplôme E.B.P option électromécanique en 1953.

Parallèlement il suit des cours au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) pour obtenir le diplôme d’ingénieur frigorifique. C’est donc nanti de deux diplômes d’ingénieur qu’il rentre en Côte d’Ivoire.

Dès son arrivée en 1954, Charles Bauza Donwahi intègre le groupe CFAO où il exerce différentes fonctions de direction avant d'en devenir le président directeur général en 1971.

Parallèlement il exerce diverses autres fonctions :

  • Président de l’Organisation Interafricaine de Café (OIC) ;
  • Président du Crédit Côte d’Ivoire ;
  • Administrateur de plusieurs sociétés commerciales de la place ;
  • Membre de la table ronde des hommes d’affaires de la Banque africaine de développement (BAD) dont il est élu vice-président en 1995 ;
  • Planteur et exportateur (bananes, ananas, agrumes, hévéa).

Activités syndicales[modifier | modifier le code]

Il a été le président pendant cinq ans de l’Association des étudiants Ivoiriens en France qui devait donner plus tard naissance à l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (AGEECI) ;

  • Président–fondateur de l’AITACI (Association des ingénieurs technique africaine) ;
  • Président–fondateur de l’Association des cadres Ivoiriens du secteur privé, l’ACIP ;
  • Président du CIAB (Comité interprofessionnel des producteurs d’ananas et de bananes de Côte d’Ivoire) ;
  • Vice-Président du Club d’hommes d’affaires Franco-Ivoirien (CHAFI).

Activités sociales[modifier | modifier le code]

Président de la commission d’Ivoirisation du secteur privé, président du comité des grandes manifestations religieuses (accueil du Pape, consécration de la cathédrale Saint-Paul), il fut aussi réalisateur et maître-d’œuvre de nombreux équipements économiques et sociaux à Soubré et Mayo, notamment :

  • Le projet « Villas cadres » pour un coût de 250 millions de francs entre 1976 et  1978 ;
  • Construction de la maison des jeunes et de la maison du parti de Soubré, inaugurées en 1981 ;
  • Le centre polyvalent des jeunes de Mayo inauguré en 1989 ;
  • Introduction de l’hévéaculture dans le département de Soubré et création au bénéfice des populations de Mayo et des villages environnants de Plantations Villageoises d’Hévéas (PVH).

Activités politiques[modifier | modifier le code]

Membre-fondateur de la Jeunesse du RDA section Côte d’Ivoire (JRDACI), il en est élu secrétaire à la propagande. Il entre au comité-directeur du PDCI-RDA en 1959, et est appelé dans la même année au gouvernement en qualité de secrétaire d’état à l’Agriculture chargé spécialement de la recherche scientifique[1]. En 1961, il devient ministre de l’Agriculture et de la Coopération. Il est destitué en 1963, et emprisonné, accusé comme d'autres personnalités et ministres de complot par le président Félix Houphouët-Boigny[2],[3],[4]. Pour d'autres observateurs, la série de complots dénoncés dans les années 1963/1964 permet surtout à Félix Houphouët-Boigny d’asseoir son pouvoir et d’écarter de potentiels rivaux[5]. Condamné à vingt ans de prison, sa peine est réduite en 1965 à dix ans[6], puis il est libéré en 1966[5],[7].

En 1970, il fait son entrée au bureau politique du PDCI-RDA et est élu au Parlement puis devient membre du comité central du PDCI-RDA à partir de 1990. Son mandat parlementaire est régulièrement renouvelé et il exerce successivement diverses fonctions parlementaire dont : rapporteur général de la commission des Affaires économiques et financières de 1970 à 1980, président de la commission des Affaires sociales et culturelles de 1980 à 1990. Il est élu vice-président de l’Assemblée Nationale en 1990, puis élu président de cette même institution, le 5 janvier 1994[8]. Il est réélu le 20 décembre 1995.

Décorations[modifier | modifier le code]

Charles Bauza Donwahi est titulaire de nombreuses décorations nationales et étrangères :

  • Commandeur du mérite sportif ivoirien ;
  • Commandeur de l’ordre national ivoirien ;
  • Grand Officier de l’ordre national ivoirien ;
  • Grand Officier de la Légion d’honneur ;
  • Grand-Croix de l’ordre de la République du Libéria ;
  • Commandeur de l’ordre national de la République de Guinée (Conakry) ;
  • Chevalier de l’ordre national du Mérite sportif français ;
  • Commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire (Vatican) ;
  • Ouissam des Alaouites (Maroc).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Samba Diarra, Les faux complots d'Houphouët-Boigny : fracture dans le destin d'une nation (1959-1970), Paris, Karthala, , 248 p. (ISBN 2-86537-731-8)[9]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Samba Diarra, Les faux complots d'Houphouët-Boigny : Fracture dans le destin d'une nation, 1959-1970, Éditions Karthala, (lire en ligne), p. 142
  2. « Trois ministres ivoiriens sont destitués », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. Ernest Milcent, « Le gouvernement de la Côte-D’ivoire lève peu à peu le voile sur le récent complot d'Abidjan », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. « La Cour de Sureté de l'État jugera à huis clos les quatre-vingt-cinq personnes inculpées de complot », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. a et b « Côte d’Ivoire : une affaire de familles . Un dossier de Jeune Afrique », Civox.net,‎ (lire en ligne)
  6. « M. Houphouët-Boigny gracie des condamnés politiques », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. Samba Diarra, Les faux complots d'Houphouët-Boigny : Fracture dans le destin d'une nation, 1959-1970, Éditions Karthala, (lire en ligne), p. 161-203
  8. « Côte d'Ivoire : Charles Donwahi élu président de l'Assemblée nationale », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. Le professeur Samba Diarra, secrétaire-adjoint du syndicat des médecins, chirurgiens, dentistes et pharmaciens de Côte d'Ivoire, a été arrêté en 1963 pour « faux complot ». Après sa libération, en 1966, il deviendra médecin-chef à l'hôpital de Sassandra puis professeur de gynécologie et d'obstétrique de l'Université de Côte d'Ivoire

Liens externes[modifier | modifier le code]