Charles Bénézit — Wikipédia

Charles Bénézit
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Compositeur, chanteur d'opéretteVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant

Charles Bénézit, né à Rennes le et mort le à Paris, est un musicien, compositeur, chanteur d'opérette français et professeur de chant.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marc Charles Bénézit naît à Rennes le [1],[2]. Il est le fils naturel de Caroline Bénézit-Constant.

Compositeur et musicien, il est recruté par Leconte de Lisle pour travailler sous sa direction au journal La Variété, qui paraîtra pour huit numéros. L'humoriste Nicolas Mille, leur ami commun, y collabore également[3],[4].

Il demeure l'ami du poète avec lequel il entretient une correspondance suivie. Sa correspondance avec Leconte de Lisle contient douze lettres de Charles, principalement pour la période 1845-1847[5]. Leconte de Lisle le tenait en haute estime[6]. Évoquant dans son ouvrage leur amitié, Fernand Calmettes le décrit ainsi : « Quant à Bénézit, assez laid, la barbe courte, l’œil un peu mort, il était l'homme qui devait toujours arriver au succès et n'arrivait jamais »[7].

En 1840, il épouse à Rennes[8] Euphrasie Boulanger (née en 1819)[2],[1].

Charles Bénézit était un fouriériste[9]. Il devient plus tard un ami proche de Victor Hugo. Quand Napoléon III prend le pouvoir en 1851, comme d'autres Français qui partent s'exiler à Jersey, Charles et sa famille quittent la France. Ils sont enregistrés comme « originaire de France » (« from France ») lors des recensements de Jersey de 1851, 1861 et 1871[2]. Victor Hugo d'abord parti à Bruxelles, finit par rejoindre les autres exilés à Jersey. Bénézit devient un intime de Hugo et conserve cette amitié après le retour de Hugo en France en 1870[10],[11],[12],[13]. Il participe avec lui à des séances de spiritisme[14].

Charles Bénézit est le père de l'historien de l'art Emmanuel Bénézit, auteur du fameux dictionnaire d'artistes Bénézit, et grand-père d'Emmanuel-Charles Bénézit, fils du précédent, peintre et qui a également collaboré au dictionnaire[15].

Il est professeur de chant, et vit Avenue de Wagram, avec son fils Charles Léopold. Ce dernier meurt célibataire à l'âge de 41 ans[16].

Il est mort à son domicile parisien de la Rue Girardon le , à l'âge de 84 ans[17]. Il est inhumé le 12 juillet au cimetière parisien de Saint-Ouen[18].

Carrière musicale[modifier | modifier le code]

Encouragé par Leconte de Lisle, Charles Bénézit compose la musique pour deux vaudevilles M. Mille écrit le texte comique : Les mémoires d'une puce de qualité (une puce de Napoléon Ier !) et L'Orphelin, roman musical[19].

Il est également l'auteur d'une jacquerie musicale et de Brunhild et Colombanus. Cette œuvre est publiée dans La Pḧalange, « revue de la science sociale »[20].

Il chante pour l'opérette de Joseph Darcier[21].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Marie Rouault, Rennes, Impr. Péamat, 15 p. (extrait de La Vérité)
  • Essai sur la Romance,

Musicales[modifier | modifier le code]

  • Brunhild et Colombanus, drame historique en 5 actes et 8 parties
  • Les mémoires d'une puce de qualité, vaudeville
  • L'Orphelin, roman musical, vaudeville

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Selon son acte de mariage.
  2. a b et c (en) « Channel Islands Census 1851 1861 1871 », sur search.ancestry.co.uk (consulté le ).
  3. « Leconte de Lisle, qui la rédigeait en chef, y avait pour collaborateurs principaux un musicien du nom de Charles Bénézit et un humoriste nommé M. Mille, auteur des Mémoires d'une puce de qualité. Je ne sais trop comment les trois amis... » dans Pierre Larousse, Georges Moreau, Revue universelle : recueil documentaire universel et illustré, vol. 15, p. 495 (1905).
  4. « [...] bien décidés à partir en guerre pour défendre l'idée chrétienne. Les trois chefs de cette croisade étaient Mille, Bénézit et Leconte de Lisle. » dans Louis Tiercelin, Bretons de lettres, 1905, p. 117.
  5. « Douze lettres à Charles Bénézit, ami des années bretonnes, dont onze sont datées de 1845 à 1847, et la douzième du [...] » dans Leconte de Lisle, Emilie Leforestier, Irving Putter, La dernière illusion de Leconte de Lisle, 1968, p. 167.
  6. Revue universelle : recueil documentaire universel et illustré : publié sous la direction de M. Georges Moreau, Librairie Larousse, (lire en ligne)
  7. Fernand Calmettes, Leconte de Lisle et ses amis
  8. Acte no 234 dressé à Rennes, mariage de 1840.
  9. La Revue hebdomadaire : romans, histoire, voyages, Librairie Plon, (lire en ligne)
  10. « Le 16 mai, un nouveau système était mis au point, consistant à poser la petite table sur une grande table qui touchait le piano ; appelé à la rescousse, Charles Bénézit, concertiste et maître de composition musicale d'Adèle, prenait en notes [...] » dans Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo : Pendant l'exil I (1851-1864), 2008, p. 309.
  11. « [...] original prologue on Burns, the singing of Burns's best songs by eminent vocalists, including "La fille aux cheveux de lin", a French version, by Leconte de, Lisle, of Burns's "Lassie wi' the the lint-white locks", sung by Monsieur Charles Benezit. This novelty could be better appreciated in Jersey than in any other part of the United Kingdom, a large number of the audience understanding the language in which the singer sang [...] » dans (en) James Ballantine Chronicle of the hundredth birthday of Robert Burns, 1859, p. 456.
  12. « Écris la Jacquerie, conseille-t-il à Charles Bénézit dans une autre lettre en manière de conseils d’art, sème dans ton œuvre des idées d’organisation sociale et prophétise un avenir meilleur. « Semer, prophétiser, agir : voilà la raison de l’optimisme. » », dans Lettres de Leconte de Lisle.
  13. « Leconte de Lisle y croyaient. En 1852, il se rappelle sans doute avec quelque douleur que quelques années plus tôt, il écrivait à Charles Bénézit, futur auteur d'une Jacquerie, que « Semer, prophétiser, agir : voilà la raison de l'optimisme [...] » dans (en) Caroline De Mulder, Contemporary French and francophone art, 2005, p. 33.
  14. (en) John Chambers, Victor Hugo's Conversations with the Spirit World : A Literary Genius's Hidden Life, Simon and Schuster, , 384 p. (ISBN 978-1-59477-744-8, lire en ligne)
  15. (en) « E.C. Bénézit », sur mouginsfineart.com (consulté le ).
  16. Archives de Paris 17e, acte de décès no 195, année 1889 (vue 27/31)
  17. Archives de Paris 18e, acte de décès no 2959, année 1900 (vue 20/31)
  18. Selon le registre journalier d'inhumation du cimetière parisien de Saint-Ouen.
  19. Louis Tiercelin, « La jeunesse de Leconte de Lisle », Revue des deux mondes, vol. 150,‎ , p. 448 (lire en ligne) :

    « M. Mille était un humoriste, Charles Bénézit était un musicien. Les mémoires d'une puce de qualité (une puce de Napoléon Ier !) et l'Orphelin, roman musical, de ces deux rédacteurs, se continuèrent de livraison en livraison. »

  20. Jacques Patin, « Quelques lettres inédites de Leconte de Lisle », Le Figaro,‎
  21. Le Rappel : directeur gérant : Albert Barbieux, s.n., (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]