Bataille du cap Teulada — Wikipédia

Bataille du Cap Teulada
Description de cette image, également commentée ci-après
Le HMS Ark Royal subissant une attaque d'avions italiens.
Informations générales
Date 27 au
Lieu Mer Méditerranée
Issue bataille indécise
Belligérants
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Royaume d'Italie
Commandants
Drapeau du Royaume-Uni James Somerville Inigo Campioni
Forces en présence
1 porte avions
1 cuirassé
1 croiseur de bataille
1 croiseur lourd
5 croiseurs légers
1 croiseur antiaérien
4 destroyers
4 corvettes
4 cargos
1 remorqueur
2 cuirassés
6 croiseurs
14 destroyers
Pertes
1 croiseur lourd endommagé 1 destroyer endommagé

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Campagne de la Méditerranée

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1945

Mer Ligure


Coordonnées 38° 25′ 39″ nord, 8° 51′ 57″ est
Géolocalisation sur la carte : mer Méditerranée
(Voir situation sur carte : mer Méditerranée)
Bataille du Cap Teulada

La bataille du Cap Teulada, qui a eu lieu entre le 27 et le au large de la ville de Teulada (Sardaigne), fut une confrontation entre le Royaume-Uni et l'Italie lors de la Seconde Guerre mondiale. Aucun des deux camps n'a remporté de nette victoire, bien que les Italiens aient atteint leur objectif en empêchant les Britanniques de rejoindre Malte.

Raison de l’attaque[modifier | modifier le code]

Dans la nuit du 11 au 12 novembre, les Britanniques avaient immobilisé ou détruit la moitié des cuirassés de la Regia Marina durant la bataille de Tarente. Jusqu'à cette date les Italiens avaient laissé leur flotte au port l'utilisant comme une menace contre les convois et les navires britanniques. Après cette attaque, réalisant que leur flotte n'était pas plus en sécurité au port qu'au combat, les Italiens commencèrent à utiliser leurs unités restantes.

Le 17 novembre, la flotte italienne, comprenant deux cuirassés (Vittorio Veneto et Giulio Cesare) et un certain nombre d'autres unités, était sur le point d'intercepter des croiseurs et deux porte-avions (les HMS Ark Royal et Argus) de la Royal Navy, en partance pour livrer des avions à Malte (l'opération Blanche). Le convoi britannique, prévenu de leur approche, fit immédiatement demi-tour et revint à Gibraltar, en envoyant plusieurs avions (2 Blackburn Skua et 12 Hawker Hurricane) prématurément. Par conséquent, neuf avions (1 Blackburn Skua et 8 Hawker Hurricane) ont été perdus en mer par manque de carburant, avant d'atteindre leur destination. Sept aviateurs périrent.

Opération Collar[modifier | modifier le code]

Cette intervention italienne, empêchant le renfort aérien de Malte, contraria sérieusement les plans britanniques pour le prochain convoi à destination de Malte (opération Collar). Ce dernier fut alors reformé avec beaucoup plus d'appui, par la venue de navires de guerre de Gibraltar (la Force H) et d'Alexandrie (la Force D). Le convoi en provenance de Gibraltar fut repéré par les Italiens, qui prirent de nouveau la mer afin de l'intercepter.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Mort d'Henri Guillaumet[modifier | modifier le code]

Au cours de la bataille, le pilote français Henri Guillaumet, effectuant la liaison Marignane-Beyrouth, aux commandes du quadrimoteur Farman, F 2234 no 3 Le Verrier immatriculé F-AROA, est abattu par la chasse italienne. Il convoyait Jean Chiappe, promu par le maréchal Pétain nouveau haut-commissaire de France au Levant pour la Syrie, et le capitaine Nicolas, attaché de cabinet du préfet. L'avion avait un équipage de cinq personnes. Le Farman est abattu à 12 h 05, alors qu'il vole au-dessus de la Méditerranée, à environ, 90 kilomètres des côtes africaines, et alors qu'il était facilement identifiable à ses « bandes d'armistice » orange imposées par les Allemands. Les stations d'écoute de Tunisie captent les derniers signaux de morse lancés par l'opérateur radio : « Sommes mitraillés ! Avion en feu ! SOS ! SOU… » (en signal morse, le « S » étant signifié par trois points courts, et le « U » par deux points courts et un trait long, on comprend que le radiotélégraphiste s'est écroulé sur son poste tandis qu'il appuyait sur la touche du manipulateur). Dans l'après-midi, Radio Rome confirme le combat et la chute d'un gros avion inconnu. Dès le lendemain, le gouvernement du régime de Vichy, par le biais du vice-président du conseil Pierre Laval, émet de vives protestations auprès du gouvernement britannique, accusant un de leurs pilotes d'avoir abattu l'avion civil, ce qui permettra à cette thèse de rester pour longtemps la seule officielle[1], Chiappe pouvant avoir représenté une menace pour les intérêts britanniques au Proche-Orient[1]. Pourtant, un opérateur de la station de radiogoniométrie de Tunis, resté à l'écoute au-delà de l'ultime message de l'avion, avait, le jour même, parfaitement identifié certaines communications des pilotes italiens rentrant à leur base, l'un d'eux annonçant triomphalement avoir « abattu un gros appareil inconnu ». Mais, en pleine période de collaboration avec l'occupant germano-italien, il était politiquement plus utile, pour l'État français, de faire porter la responsabilité de cet « accident » aux Anglais plutôt qu'aux Italiens.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Source et bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Anne-Lucie Chaigne-Oudin, La France dans les jeux d'influences en Syrie et au Liban : 1940-1946, Paris, L'Harmattan, coll. « Comprendre le Moyen-Orient », , 260 p. (ISBN 978-2-296-07364-7 et 2-296-07364-6, lire en ligne), p. 21 à 22